Débat sur l'interdiction de la fessée : cette cinquantaine de pays qui sont en avance sur la France

Publié le 29 novembre 2018 à 18h35
Débat sur l'interdiction de la fessée : cette cinquantaine de pays qui sont en avance sur la France
Source : LOIC VENANCE/AFP

EDUCATION - L'Assemblée a relancé ce jeudi le débat sur l'interdiction de la fessée, planchant sur une proposition de loi du MoDem. Si le texte aboutit, la France deviendrait le 55e État à interdire totalement les châtiments corporels.

La fin du "qui aime bien châtie bien" ? Sur proposition des députés MoDem, l'Assemblée nationale se penche depuis ce jeudi sur l'interdiction de la fessée en France. La question est récurrente : après plusieurs textes inaboutis, la mesure avait été inscrite dans la loi "Égalité et citoyenneté", mais avait été censurée en janvier 2017. Mais surtout, il s'agit d'une problématique que nos voisins ont déjà réglés : pas moins de 54 pays ont en effet interdit totalement les châtiments corporels.

Actuellement, 32 des 47 pays membres du Conseil de l'Europe ont adopté une législation interdisant, en toutes circonstances, d'infliger des châtiments corporels aux enfants, mais certains pays, comme la France, tiennent à leur "droit de correction" dans le cadre familial. La Suède, chantre du modèle d'éducation de la "parentalité positive", excluant la moindre punition physique, a été le premier pays à légiférer de la sorte au niveau européen, et même mondial, dès 1979. D'autres pays nordiques lui ont emboîté le pas, comme la Finlande en 1983 et la Norvège en 1987. Ils ont été imités par l'Autriche (1989), Chypre (1994), le Danemark (1997), la Lettonie (1998) et la Croatie (1999).

Cas particulier de l'Italie

Le mouvement s'est accéléré à partir de la décennie suivante. En 2000, l'Allemagne et la Bulgarie ont rallié la cause, puis l'Islande en 2003, l'Ukraine et la Roumanie en 2004, la Hongrie en 2005, la Grèce en 2006, les Pays-Bas, le Portugal et l'Espagne en 2007. En 2008, c'était au tour de la République de Moldavie, du Luxembourg et du Liechtenstein, en 2010 de la Pologne et de l'Albanie. La République de Macédoine (2013), Malte, Saint-Marin et l'Estonie (2014) ont complété la liste.

En revanche, d'autres pays européens comme la France interdisent les punitions physiques à l'école ou dans les établissements pénitentiaires, mais n'ont pas encore décrété une interdiction générale. Le cas de l'Italie est particulier : en 1996, la Cour suprême de cassation a interdit tous les châtiments corporels envers les enfants, y compris dans le cadre familial, mais sans que cet arrêt ne se traduise par une loi spécifique.

Une carte du monde des Etats montre que la question se pose également hors d’Europe. Notamment en Amérique latine (en Uruguay et au Venezuela en 2007, suivis du Costa Rica, du Honduras, du Brésil et de l’Argentine) et dans plusieurs pays d’Afrique (Togo, Kenya, République du Congo, Soudan du Sud…). La Nouvelle-Zélande est le premier pays anglophone à interdire les châtiments corporels, alors que les Etats-Unis ou le Royaume-Uni s’y refusent. Parmi les Etats américains, 19 autorisent encore les punitions physiques dans les écoles.


La rédaction de TF1info

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