"Un patriote au plus haut degré" : les États-Unis saluent la mémoire du "héros américain" John McCain

Publié le 26 août 2018 à 8h49, mis à jour le 26 août 2018 à 8h58
"Un patriote au plus haut degré" : les États-Unis saluent la mémoire du "héros américain" John McCain

PLUIE D'HOMMAGES - L'annonce du décès du sénateur républicain et héros de guerre John McCain, dans la nuit de samedi à dimanche, a bouleversé les États-Unis. Ses amis et ses adversaires ont rendu un hommage au héros de guerre et au politique engagé. À l'inverse, Donald Trump n'a tweeté qu'un message laconique.

Il était l'une des figures paternalistes de l'Amérique. Le sénateur de l'Arizona John McCain, ancien candidat à l'élection présidentielle américaine de 2008, est mort dans la nuit de samedi à dimanche, entouré de son épouse, Cindy, et de sa famille. "Il a servi fidèlement les États-Unis d'Amérique pendant soixante ans", a déclaré son entourage dans un communiqué. 

Héros de la guerre du Vietnam, où il avait été fait prisonnier pendant plus de cinq ans, il était soigné depuis juillet 2017 pour un glioblastome, une forme de cancer du cerveau très agressive avec un très faible taux de survie. Sa famille avait annoncé vendredi qu'il avait décidé de cesser tout traitement. Il s'est éteint le lendemain, quatre jours avant son 82e anniversaire.

À l'annonce de son décès, les réactions ont afflué de toutes parts. Longtemps critiqué par l'opposition, et même au sein de son parti républicain, pour ses prises de positions, son dévouement patriotique était reconnu par toutes et tous. La plupart des élus ou anciens élus américains ont publié un communiqué dans les minutes suivant sa disparition. 

L'Amérique salue "un patriote"

C'est le cas de l'ancien président des États-Unis Barack Obama, qui avait battu le sénateur républicain McCain lors de l'élection présidentielle de 2008. "John et moi venions de générations différentes, avions des origines complètement différentes, et nous nous sommes affrontés au plus haut niveau de la politique", a écrit son ancien adversaire sur l'échiquier politique sur son compte Twitter. "Mais nous partagions, malgré nos différences, une fidélité à quelque chose de plus élevé, les idéaux pour lesquels des générations entières d'Américains et d'immigrés se sont battus et se sont sacrifiés."

Dans la foulée, l'ex-président George W. Bush a rendu hommage à un "homme de profonde conviction et un patriote au plus haut degré". Son prédecesseur démocrate Bill Clinton a lui salué la mémoire de McCain, soulignant qu'il avait "souvent mis de côté l'appartenance partisane" pour servir la nation. Al Gore, vice-président sous Clinton, est allé dans le même sens. "J'ai toujours admiré et respecté John" parce qu'il œuvrait toujours à "trouver un terrain d'entente, aussi difficile que ce soit".

Pour le sénateur républicain Lindsey Graham, "l'Amérique et la Liberté ont perdu l'un de leurs plus grands champions". Le chef de l'opposition démocrate du Sénat, Chuck Schumer, a lui proposé de renommer le bâtiment du Sénat, où il avait un bureau, à son nom. Enfin, le gouverneur de l'Arizona Doug Ducey, Etat dont John McCain était élu, a qualifié le sénateur disparu de "géant", "une icône" et un "héros américain", pointant son "patriotisme et sa passion pour le pays".

L'hommage sommaire de Trump

Cette pluie d'hommages tranche avec le tweet de condoléances lapidaire de Donald Trump, sans un mot sur la carrière ou la vie de l'homme. "Mes condoléances et mon respect le plus sincère pour la famille du sénateur John McCain. Nos cœurs et nos prières sont avec vous !", s'est contenté d'écrire l'actuel chef d'État américain. Il faut dire que les relations entre les deux hommes n'étaient pas au beau fixe. Depuis de longs mois, Trump était en conflit ouvert avec McCain.

Ce dernier a en effet eu un rôle central dans un des épisodes les plus dramatiques de la présidence de Donald Trump. Il a fait en sorte de ne pas faire voter un texte présenté par le président américain annulant l'Obamacare, la loi emblématique du président Obama qui avait permis à des millions d'Américains d'obtenir une couverture maladie. Ce vote avait rendu Donald Trump furieux. Il y faisait souvent allusion dans des meetings, sans pour autant mentionner McCain par son nom.

En guise d'ultime pied de nez au président Trump, le sénateur de l'Arizona avait fait savoir qu'il ne voulait pas du locataire de la Maison Blanche à son enterrement. Son entourage a déjà fait savoir que cette dernière volonté serait respectée.


La rédaction de TF1info

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