Dernier condamné à mort du mandat Trump, Dustin Higgs a été exécuté

par Antoine RONDEL
Publié le 16 janvier 2021 à 21h24
Les autorités fédérales américaines ont procédé à une 13e exécution, dans la nuit de vendredi à samedi.
Les autorités fédérales américaines ont procédé à une 13e exécution, dans la nuit de vendredi à samedi. - Source : SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

PEINE DE MORT - Dernier condamné à mort du mandat Trump, Dustin Higgs a été exécuté, tôt samedi 16 janvier. Il était même le 6e, depuis la victoire de Joe Biden, à être tué par la justice américaine, du jamais vu dans cette période.

Dustin Higgs est mort, samedi 16 janvier, après avoir reçu une injection létale, dans le pénitencier fédéral de Terre-Haute, dans l'Indiana, un peu après 1h du matin heure locale. Âgé de 48 ans, cet homme noir aura clamé son innocence jusqu'au bout pour le kidnapping et le meurtre de trois personnes, en janvier 1996. Trois jeunes femmes qu'il avait invitées dans son appartement près de Washington et, l'une d'elle ayant refusé ses vacances, il avait réagi en les conduisant en voiture dans une réserve fédérale isolée. Avant, selon le ministère de la Justice, de demander à un de ses amis de les abattre toutes les trois.

Trump, partisan absolu de la peine de mort

Ses dénégations ne l'empêcheront pas d'être condamné à mort en 2000, pour enlèvement et assassinat. Son complice, auteur des coups de feu, écopera d'une peine de prison à perpétuité. Un différentiel "arbitraire et inéquitable"  pour son avocat, Shawn Nolan, à écrire à Donald Trump pour lui demander de faire preuve de clémence. Las, le président, ardent défenseur de la peine de mort, ne bougera pas. Au contraire, son administration ferraillera pour s'assurer que Dustin Higgs soit bien exécuté, en dépit de sa contamination au Covid-19, qui l'exposerait à davantage de souffrance au moment de l'injection de pentobarbital. 

Ainsi, un tribunal avait accordé un sursis au quadragénaire, mais le ministère de la Justice a fait appel, obtenant gain de cause. La Cour suprême, dominée par des juges ultra-conservateurs nommés par Trump, a validé chacune des demandes d'exécutions fédérales depuis cet été, une pratique tombée en désuétude depuis 17 ans et réinstallée par l'administration. Un mouvement d'autant plus surprenant que la coutume des fins de mandat veut que les présidents accordent des pardons plutôt que des peines capitales. "Aucun président n'a exercé son pouvoir discrétionnaire pour tuer des gens plutôt que pour les épargner", rappelle le directeur du Centre d'information sur la peine de mort Richard Durham.

Un changement avec Biden ?

Outre le rythme des exécutions, le profil des condamnés à mort interpelle également, puisqu'on retrouve des problématiques propres aux États-Unis avec une surreprésentation des hommes de couleurs (ils sont sept sur treize), mais aussi quatre exécutés souffrant de troubles mentaux ou de déficience intellectuelle, quand deux autres étaient à peine majeurs au moment de leur crime.

Opposant à la peiné capitale, Joe Biden a promis de travailler à son abolition, en collaboration avec le Congrès. Les deux chambres lui sont acquises, mais le soutien à la peine de mort reste une affaire transpartisane, ce qui supposera de convaincre des élus des deux bords.

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