Dernier discours sur l’état de l’Union d'Obama : d'où vient cette tradition ?

Publié le 12 janvier 2016 à 10h00
Dernier discours sur l’état de l’Union d'Obama : d'où vient cette tradition ?

ETATS UNIS - Barack Obama déclinera cette semaine sa vision de l'Amérique dans son ultime discours sur l'état de l'Union au Capitole. Un exercice emblématique de la politique américaine depuis... 1790.

Qui a prononcé le premier discours sur l’état de l’Union ?
George Washington a inauguré cette tradition dans la ville de New York, à l'époque capitale du pays, le 8 janvier 1790. En 1801, Thomas Jefferson décide de ne pas l’imiter, jugeant cette initiative trop proche de celle d’une monarchie. Il s'agit, à ce jour, de la seule "impasse" dans l'histoire américaine.

Des discours historiques
Le 20 janvier 1950, Harry Truman développe l’idée du "Development" des régions sous-développées. En janvier 2002, George Bush dévoile sa théorie de l’Axe du Mal, quelques mois après les attentats du 11-Septembre, qui avaient endeuillé l’Amérique.

Qui écrit les discours de Barack Obama ?
De 2009 à 2013, la "plume du président" s’appelait Jon Favreau, un jeune trentenaire et ancien de la campagne 2004 du démocrate John Kerry. Il avait pris part au discours d'investiture du 24 février 2009, où Obama promettait : "Nous allons reconstruire, nous allons nous redresser et les Etats-Unis d'Amérique sortiront plus forts qu'avant." Depuis 2013, c'est Cody Keenan, 32 ans, second de Jon Favreau, qui se charge des discours.

Une vision plutôt qu’un programme pour la "der" d’Obama
Pour sa dernière adresse, le président entend cette fois-ci s'éloigner d'un catalogue d'initiatives ou de projets législatifs pour se concentrer sur sa vision de l'Amérique à moyen terme. Pour son dernier discours, Barack Obama a invité un réfugié syrien, Refaai Hamo, qui a fui la Syrie après qu'un missile du gouvernement de Bachar al-Assad a détruit le complexe où il vivait avec sa femme et sa famille. Son épouse, une de ses filles et cinq autres membres de sa famille, ont péri. En Turquie, il a été diagnostiqué d'un cancer de l'estomac. Les Etats-Unis ont fini par lui accorder le statut de réfugié et il doit maintenant refaire sa vie dans le Michigan.

Le rôle discret de la first lady
Le choix des invités de la Première dame sert à souligner les priorités du président américain. En l'occurrence, l'honneur donné à un réfugié récemment installé dans le pays – après avoir fui la Syrie dans des conditions épouvantables - est une réplique cinglante aux élus républicains du Congrès, défavorables à l'accueil de réfugiés syriens aux Etats-Unis. Un ancien soldat américain musulman sera également là : immigré enfant aux Etats-Unis avec ses parents pakistanais, il s'est engagé dans l'armée en 2006 pendant quatre ans et a participé à la guerre d'Irak. Le symbole est fort, alors qu'un sentiment islamophobe traverse le pays, attisé par Donald Trump. Jim Obergefell, dont la plainte pour discrimination a conduit à la légalisation par la Cour suprême du mariage homosexuel , fera aussi partie des invités. Enfin, un siège sera aussi laissé vacant mardi pour rendre hommage aux victimes des armes à feu, alors que Barack Obama tente de convaincre le Congrès et l'opinion de durcir la législation sur les armes.

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Thomas GUIEN

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