Privés de pèlerinage à la Mecque, des milliers d'Iraniens dans la rue

Publié le 9 septembre 2016 à 23h46
Privés de pèlerinage à la Mecque, des milliers d'Iraniens dans la rue

Ce vendredi 9 septembre, des milliers d'Iraniens se sont rendus dans la rue pour protester contre l'Arabie Saoudite qui les a privé de pélerinage à la Mecque. L'an passé, 464 Iraniens ont perdu la vie dans une bousculade à l'intérieur de la Mecque.

Des milliers ont manifesté ce vendredi à Téhéran contre l’Arabie Saoudite après leur exclusion du grand pèlerinage musulman de La Mecque, le hajj. Quelques 64.000 iraniens ne pourront pas l’accomplir à la suite de l’échec des négociations  sur la sécurité du pèlerinage entre les deux puissances régionales rivales. C’est la première fois en 30 ans que les Iraniens ne participeront pas au hajj, un des cinq piliers de l’islam.

464 iraniens décédés lors du pèlerinage de 2015

Selon les bilans obtenus par différents pays, 2300 personnes dont 464 iraniens ont perdu la vie. Selon l’Iran, le bilan s’élèverait à 7000 morts. 

Depuis ce drame, l’Arabie Saoudite est vivement critiquée pour sa gestion de la sécurité de ce lieu de pèlerinage. « Comment pouvez-vous inviter 1.5 millions de fidèles  et ne même pas penser aux mesures de sécurité ? 7000 personnes sont tombées en martyres » au hajj de 2015, affirme le chef de l’organisation iranienne du pèlerinage, Saïd Ohadi. De son côté, Ryad affirme avoir largement amélioré l’organisation et la sécurité du hajj.

Escalade verbale

Après ce drame, les relations se sont fortement tendues entre les deux pays. En janvier, l’Arabie Saoudite a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran après l’attaque de son ambassade à Téhéran.

Depuis cet épisode, les deux pays s’échangent des insultes par le biais de leurs leaders spirituels. Mardi 6 septembre, le grand mufti d’Arabie Saoudite Abdel Aziz ben al-Cheikh a déclaré que les Iraniens chiites n’étaient pas des musulmans. Le lendemain, dans des propos d’une virulence sans précédent, l’ayatollah Khamenei a soutenu que la famille royale saoudienne était « maudite et maléfique et qu’elle « ne mérite pas de gérer des lieux saints ».

Au-delà de la dispute sur le pèlerinage, l’Iran et l’Arabie Saoudite sont depuis des années engagés dans des luttes d’influence par procuration, comme en Syrie ou au Yémen, et s’opposent sur toutes les crises régionales.


Antoine LLORCA

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