Devant le Congrès américain, le pape dit son opposition à la peine de mort

Publié le 24 septembre 2015 à 16h50
Devant le Congrès américain, le pape dit son opposition à la peine de mort

RELIGION - Le pape François a affirmé avec force son opposition à la peine de mort jeudi lors d'un discours historique devant le Congrès américain, où la très grande majorité des élus sont favorables à la peine capitale.

Il n’a pas peur de le dire, devant une assemblée à priori hostile à sa position. Jeudi, le pape François a affirmé avec force son opposition à la peine de mort, lors d'un discours historique devant le Congrès américain… où la très grande majorité des élus sont favorables à la peine capitale, dans un pays qui pratique plusieurs dizaine d’exécutions par an.

La règle du "tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour les autres [...] nous rappelle aussi notre responsabilité de protéger et de défendre la vie humaine à chaque étape de son développement", a dit le pape François . "Cette conviction m'a conduit, depuis le début de mon ministère, à défendre, à différents niveaux, la cause de l'abolition totale de la peine de mort".

La vigilance "contre tout type de fondamentalisme"

Lors de son discours, le pape François a aussi exhorté les élus américains à mettre la finance, l'économie et la technologie au service de la maîtrise des défis des guerres, du changement climatique et des inégalités, mettant aussi en garde contre le danger du "fondamentalisme". Sous des applaudissements nourris, il a condamné "le fondamentalisme, religieux ou non, et mis en garde contre "le réductionnisme simpliste qui voit seulement le bien ou le mal, ou les justes et les pécheurs". "Le monde contemporain, avec ses blessures ouvertes, exige que nous affrontions toute forme de polarisation", a-t-il dit.

Il a appelé à "éliminer les nouvelles formes d'esclavage" et répondre à "une crise de réfugiés d’une ampleur inconnue depuis la Seconde Guerre Mondiale". "Sur ce continent aussi, des milliers de personnes sont portées à voyager vers le Nord à la recherche d'une vie meilleure. Nous ne devons pas reculer devant leur nombre" mais "répondre d'une manière toujours humaine, juste et fraternelle" à leur situation, a-t-il plaidé. Il a invité à "limiter", "orienter", "mettre la technologie "au service d'un autre type de progrès, plus sain, plus humain, plus social, plus intégral". "Le bien commun inclut la terre", a-t-il affirmé assurant que les Etats-Unis et le Congrès à majorité républicaine avaient "un rôle important à jouer" pour lutter contre le changement climatique. "C'est le moment d'actions et de stratégies courageuses", a-t-il invité fermement. 

Un plaidoyer pour les migrants et la famille

François a aussi évoqué la résolution de crises internationales, sans mentionner Cuba ou l'Iran nommément: "Lorsque des pays qui avaient été en désaccord reprennent le chemin du dialogue – un dialogue qui aurait pu avoir été interrompu pour des raisons les plus légitimes –, de nouvelles opportunités s'offrent pour tous". Le pape François a plaidé enfin pour la famille traditionnelle, "si importante dans la construction" de l'Amérique : "Elle est menacée, peut-être comme jamais auparavant, de l'intérieur comme de l'extérieur".

Après son discours, le pape est allé saluer la foule au balcon du Capitole, où 50.000 personnes attendaient son apparition. En suivant son discours sur des écrans géants, des témoins, interrogés par l'AFP, louaient le souverain pontife : "Il donne de l'énergie aux gens, il a beaucoup d'humilité et il sert de modèle à tous."

A LIRE AUSSI
>> PHOTOS - Le pape François préfère sa petite Fiat 500 à la grosse limousine d'Obama
>> VIDEO - Sofia, 5 ans, déjoue la sécurité du pape pour lui donner une lettre


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info