SARCASME – Donald Trump a une nouvelle fois égratigné l’ONU en la qualifiant de "club où les gens se réunissent, parlent et passent du bon temps". Une pique en réaction à la résolution des Nations unies contre la politique de colonisation israélienne.
Comme souvent avec Donald Trump, la pique est venue de Twitter. Quatre jours après le vote d’une résolution des Nations unies contre la politique de colonisation israélienne, le président-élu des États-Unis n'a pas manqué d'égratigner encore l’institution internationale.
Après avoir d’abord fait savoir vendredi – toujours en moins de 140 caractères – que "concernant l’ONU, les choses seront différentes après le 20 janvier (date de son arrivée effective au pouvoir, ndlr)", le futur locataire de la Maison-Blanche a en effet qualifié lundi l’organisation basée à New-York de "club où les gens se réunissent, parlent et passent du bon temps".
The United Nations has such great potential but right now it is just a club for people to get together, talk and have a good time. So sad! — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 26 décembre 2016
"L’ONU a un tel potentiel mais pour le moment, ce n’est qu’un club où les gens se réunissent, parlent et passent du bon temps. C’est tellement triste", a-t-il écrit sur le réseau social.
Les Nations unies doivent-elles craindre un effet Trump ?
Mais si ces sarcasmes peuvent faire rire, sinon retranscrire une partie de la réalité tant les Nations unies paraissent parfois impuissantes – sur le conflit en Syrie notamment –, ils semblent néanmoins indiquer un changement à venir dans la politique américaine à l’ONU. Et de fait : pendant la campagne présidentielle ou depuis son élection, Donald Trump s’est plusieurs fois montré très critique vis-à-vis de l’institution et de ses mesures les plus emblématiques.
Qu’il s’agisse de l’accord sur le nucléaire iranien ou de celui sur le climat conclu durant la COP21 à Paris par exemple, le successeur de Barack Obama a répété à de nombreuses reprises qu’il comptait y mettre fin. Et alors que les États-Unis sont, de loin, les plus importants mécènes de l’ONU – 22% du budget opérationnel de l'institution et 28% du financement de ses missions de maintien de la paix – le style très singulier de Donald Trump a suscité le malaise, certains diplomates craignant que Washington ne mette les Nations unies sur la touche.
La politique étrangère des Etats-Unis devrait fondamentalement dévier de tout ce que nous avons vu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale
Matteo Garavoglia, chercheur à la Brookings Institution
"Avec Trump à la Maison Blanche, la politique étrangère des États-Unis devrait fondamentalement dévier de tout ce que nous avons vu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale", estimait après le scrutin du 8 novembre Matteo Garavoglia, chercheur à la Brookings Institution. Un avis partagé par son collègue Thomas Wright, qui disait pour sa part craindre que "les États-Unis n'abandonnent leur rôle de leader de l'ordre international".
Une lueur d’espoir subsiste cependant. Car, si le milliardaire n’a pas encore dit en profondeur ce qu’il pensait de l’ONU ou du multilatéralisme -d'aucuns lui prêtent d'ailleurs une vision purement unilatérale -, son choix de la gouverneure de Caroline du Sud Nikki Haley comme ambassadrice des Etats-Unis a été perçu comme un signe positif par le personnel onusien. Car bien qu’elle n'ait aucune expérience en diplomatie, Nikki Haley a joué un rôle dans plusieurs négociations économiques internationales. Elle a aussi gagné le respect à l'étranger pour s'être opposée au racisme en retirant le drapeau confédéré du parlement de son État.