Ecosse : Alex Salmond, le rebelle qui fait trembler le Royaume-Uni

Publié le 18 septembre 2014 à 12h35
Ecosse : Alex Salmond, le rebelle qui fait trembler le Royaume-Uni

PORTRAIT – Quoi qu'il arrive lors du référendum sur l'indépendance qui se tient jeudi en Ecosse, Alex Salmond en sortira grandi. Le charismatique Premier ministre, moteur infatigable des partisans du oui, pourra revendiquer une victoire même si le non l'emporte.

Les dés sont jetés pour Alex Salmond. Le "First minister" écossais peut attendre avec sérénité les résultats , qui devraient tomber à l'aube vendredi, du référendum sur l'indépendance de sa terre natale . Quoi qu'il arrive, ce fana de courses hippiques a réussi son pari : transformer en perspective politique crédible la fin de la tutelle de Londres sur Edimbourg , une idée à laquelle personne ne croyait il y a encore quelques mois. Désormais, entre ses 5,3 millions de compatriotes regonflés à bloc et les Britanniques, rien ne sera plus comme avant.

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"Alex le chat", le fin tacticien

Il faut dire que sous ses apparences de poupon joufflu, l'homme à la voix rocailleuse et aux yeux cernés, âgé de 59 ans, n'est pas né de la dernière pluie. Fils d'une mère conservatrice et d'un père prostalinien, le futur chef du Scottish National Party - cette formation hétéroclite qu'il a transformée en machine à gagner électorale de centre-gauche -, s'était fait remarqué dès la fin des années 1980 par les médias du Royaume-Uni. Il s'était fait exclure pour cinq jours du Parlement de Westminster après avoir qualifié "d'obscénité" la politique fiscale de Margaret Thatcher.

Une stratégie du coup d'éclat et une habileté face aux caméras dont ce social-démocrate aux tendances populistes a largement fait étalage ces dernières semaines. Sa prestation lors du deuxième débat télévisé, en août, a ainsi été perçue comme un tournant dans la campagne "Yes Scotland". Le Times a loué sa "pugnacité", le Daily Mail estimant qu'il avait tout simplement "écrasé" son adversaire du camp "Better Together".

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"Le plus talentueux de sa génération"

"Alex le chat ", dont les adversaires taclent l'arrogance, la misogynie ou une trop grande bienveillance à l'égard de Vladimir Poutine, a aussi su rentrer ses griffes nationalistes pour rassurer les Ecossais inquiets des conséquences de l'indépendance. En bon ancien économiste (il a travaillé sept ans à la Royal Bank of Scotland), cet homme marié depuis 17 ans à la très discrète Moira leur a ainsi promis de garder la livre sterling comme monnaie ou la reine d'Angleterre comme chef d'État.

Mais son plus joli coup, celui que les médias britanniques décrivent parfois comme "le politicien le plus talentueux de sa génération" l'a réalisé il y a deux ans. Lorsqu'il était parvenu à convaincre David Cameron d'accepter l'idée d'un référendum. A l'époque, le Premier ministre britannique était convaincu que le "no" l'emporterait haut la main...

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Gilles DANIEL

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