Trois choses à savoir sur l'autoritaire président égyptien Abdel Fattah al-Sissi en visite diplomatique en France

SULFUREUX - Le président de la République reçoit ce mardi son homologue égyptien. Portrait d'un homme politique aux pratiques controversés qui dirige son pays de façon très autoritaire.
Le président égyptien rencontre pour la première fois Emmanuel Macron ce mardi au Palais de l'Elysée pour une visite officielle en France d'une durée de trois jours. LCI vous présente cet homme de 62 ans au parcours brillant, auteur d'un coup d'état pour briguer la plus haute instance de son pays et dont le bilan en matière des droits de l'homme est hautement contesté.
Un parcours du combattant
Ce fils de modestes commerçants naît au Caire le 19 novembre 1954. Après une scolarité au lycée militaire de la capitale, il y obtient en 1973 son concours d'entrée à l'Académie militaire. En 1992, il s'envole en direction de l'Occident. D'abord à Londres pour suivre un master au British Military College puis aux Etats-Unis à l'US Army War College, en Pennsylvanie.
Abdel Fattah al-Sissi débute ensuite une carrière dans l'infanterie et fait ses premières armes suite à sa nomination en tant que chef de la zone nord d'Alexandrie après avoir été attaché militaire à l'ambassade d'Egypte en Arabie Saoudite.
En 2011, l'Egyptien dirige le service des renseignements militaires et le Conseil suprême des forces armées (CSFA), organe qui a piloté le pays après la démission de l'ancien président Hosni Moubarak. En août 2012, il est nommé ministre de la Défense dans le gouvernement de Mohamed Morsi. Les Frères Musulmans auraient basé leur choix sur sa réputation d’homme intègre et surtout religieux.
Élu avec 96% des voix
"Moi aussi, je dirigerai l'Egypte". C'est ce qu'il aurait lancé à la fin des années 1970 à l'ancien président Anouar el-Sadate, assasiné en 1981. L'anecdocte, rapportée par un journaliste du quotidien local Al-Masry-Al-Youm, est devenue prémonitoire. En 2013, il abonde dans le sens des manifestants et par un coup d'Etat renverse le président islamiste Mohammed Morsi.
En 2014, il présente sa candidature à l'élection présidentielle et obtient 96% des voix contre 4% pour le leader de la gauche, Hamdine Sabahi, selon la commission électorale. Pour de nombreux habitants du pays, il s'agit de l'avènement d'un homme à poigne, considéré comme étant aussi bien "nationaliste" que "conservateur".
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Ennemi de la liberté
Al-Sissi est accusé de criminaliser "les droits de l'homme". Depuis son arrivée au pouvoir, de nombreuses ONG comme Reporter Sans frontières, mais aussi Human Rights Watch et la la FIDH tirent à boulets rouges sur ses pratiques. L'organisation non-gouvernementale le qualifie de "prédateur de la liberté de la presse" et l'accuse d'avoir "arrêté des journalistes en nombre, notamment quand ils couvrent des manifestations. Les détentions préventives sont longues, suivies généralement de condamnations à de lourdes peines de prison", peut-on lire sur leur site.
Même son de cloche pour Amnesty internnational. Elle relève que depuis qu'il est au pouvoir en Egypte, des milliers d'opposants au régime ont été assassinés. Dans le même temps, les médias locaux sont censurés et quelques responsables d'ONG égyptiennes sont menacés de mort et forcés à quitter le pays.
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