Election américaine : jusqu'à quand peut durer l'incertitude autour des résultats ?

A.R
Publié le 4 novembre 2020 à 13h50, mis à jour le 5 novembre 2020 à 1h49

Source : TF1 Info

DECOMPTE DES VOIX - La présidentielle américaine est dans une situation extrêmement indécise, au lendemain de l'élection qui n'a pas encore pu départager les deux candidats. Jusqu'à quand cette incertitude peut-elle durer ? On vous explique.

Le temps est suspendu, de l'autre côté de l'Atlantique. Mais pour combien de temps ? Dans la nuit du 3 au 4 novembre, les premiers résultats de l'élection présidentielle américaine sont tombés mais n'ont pas permis de dire qui, de Joe Biden et Donald Trump, allait ravir la Maison Blanche.

Pour l'heure, une quarantaine de grands électeurs séparent les deux candidats avec une avance pour Joe Biden, le candidat démocrate, qui approche du seuil des 270 grands électeurs nécessaire pour être élu. Alors que les démocrates clament leur avance et que Donald Trump revendique la victoire - il a d'ailleurs "menacé" de saisir la Cour Suprême -, jusqu'à quand peut durer cette incertitude essentiellement liée au système de collège électoral ? 

Tout doit être réglé avant le 8 décembre prochain

L'élection présidentielle se déroule sous la forme d'un suffrage indirect : les électeurs élisent de grands électeurs qui, à leur tour, vont désigner le président ainsi que son vice-président (en respectant le vote desdits électeurs). Cette désignation n'aura lieu que le 14 décembre officiellement, cette année. Dans un article relativement nébuleux, la loi américaine dispose que les grands électeurs se "rencontrent et expriment leur vote au premier lundi après le deuxième mercredi de décembre" pour élire le président et son vice-président. Et c'est seulement, à cette date-là, que le locataire de la Maison-Blanche et son binôme, seront officiellement désignés. 

Si les scrutins doivent être contestés, ce qui pourrait bien être le cas, Donald Trump ayant déjà demandé un recomptage des voix dans le Wisconsin et une suspension des dépouillements dans la Pennsylvanie, le Michigan et la Géorgie, la Constitution américaine prévoit un délai maximal de cinq semaines après le vote, pour que celui-ci soit discuté et éventuellement remis en question. On appelle cela la "safe harbor period". Cette année, la date butoir est donc fixée au 8 décembre, soit six jours avant la décision du collège électoral. A cette date, les listes de grands électeurs doivent être envoyées. Mais comme le souligne Jean-Eric Branaa, maître de conférences à l'université Paris-II et spécialiste des Etats-Unis, le pire serait que chacun des candidats envoie sa propre liste. Si tel était le cas, ce serait alors au Congrès de décider soit via une commission ad hoc, soit en votant sur le principe d'une voix par Etat. A ce "jeu-là",  Biden part avec un avantage, ayant, le 4 novembre au  soir, gagné plus d'Etats que Trump. 

Incertitude sur l'issue de la présidentielle américaine : les différents scénariosSource : JT 20h Semaine

Généralement, tout est moins compliqué :  le vainqueur est connu dans la nuit ou dans les jours qui suivent le scrutin. Comme cela s'est d'ailleurs passé en 2016 : Hillary Clinton avait reconnu sa défaite dans la nuit, après la folle remontée de Trump dans la dernière ligne droite. Mais il arrive parfois que tout ne se passe pas comme prévu, en témoigne l'élection présidentielle qui a opposé George W. Bush Jr à Al Gore en 2000. 

Le précédent Bush Jr - Gore en 2000

Cette année-là, l'élection américaine voit s'opposer deux poids lourds : Al Gore, pour le camp démocrate et George W. Bush, fils de et candidat républicain. Au soir du 7 novembre 2000, toutes les chaines de télévision donnent Al Gore gagnant après l'annonce d'une victoire démocrate, dans l'Etat de Floride, un Etat décisif, la plupart du temps. 

Au milieu de la nuit, Fox News donne Bush gagnant et les autres chaines d'informations embrayent : Al Gore appelle son opposant et reconnaît sa défaite. Puis de faire marche arrière et de contester les votes floridiens. Les agents électoraux s'épuisent alors à déchiffrer, compter et recompter les bulletins de vote, avant que la Cour suprême ne tranche en faveur du républicain George W. Bush, aux dépens du démocrate Al Gore, 34 jours plus tard. Tout s'est joué à 537 voix d'écart. 


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