Italie : retour de Berlusconi, populisme, nouveau système électoral... tout comprendre aux législatives

Publié le 4 mars 2018 à 8h30
Italie : retour de Berlusconi, populisme, nouveau système électoral... tout comprendre aux législatives

POLITIQUE - Les électeurs italiens sont attendus pour voter ce dimanche 4 mars en Italie, où se déroulent les élections législatives. Le contexte est particulier : le paysage politique morcelé et le système électoral, complexe, laissent envisager plusieurs scénariis possibles.

Aux urnes ! L'Italie vote ce dimanche pour choisir ses  députés et ses sénateurs, dans un climat d'une grande incertitude. Bilan d'une campagne particulière, marqué par le retour dans l'arène politique de Silvio Berlusconi, de la montée de l'extrême droite et l'instauration d'un nouveau système électoral.

Qui sont les forces en présence ?

Quatre groupes se distinguent. Une coalition droite / extrême droite, rassemblant principalement Forza Italia de Silvio Berlusconi (FI, centre droit), la Ligue de Matteo Salvini (extrême droite) et Fratelli d'Italia (FdI, extrême droite). Le Mouvement 5 étoiles, ce parti créé par Beppe Grillo en 2009, qui rejette la vieille classe politique en proposant un programme en 20 points "pour la qualité de la vie des Italiens". La coalition de centre gauche, elle, est constituée du Parti démocrate (PD, au pouvoir) de Matteo Renzi et de trois petites formations radicales et centristes. Enfin, plusieurs mouvements de gauche et frondeurs du PD sont réunis sous la bannière de Liberi e uguali (Libres et égaux) du président sortant du Sénat, l'ancien magistrat antimafia Pietro Grasso.

Comment s'est déroulée la campagne ?

La coalition de Forza Italia et l'extrême droite, le mouvement 5 étoiles et la coalition de gauche sont au coude-à-coude dans les sondages. Les trois camps ont donc multiplié pendant la campagne les promesses impossibles à tenir, sauf à faire exploser la dette italienne qui est déjà l'une des plus élevées en Europe (132 % du PIB). Moins d'impôts, plus d'investissements, augmentation des retraites, rapatriement de centaines de milliers d'immigrés en situation irrégulière... Tout le monde peut y trouver son compte, à condition d'en avoir les moyens. "Mille milliards d'euros, c'est le chiffre stratosphérique des promesses électorales des leaders" des différents partis politiques, écrivait lundi le quotidien La Stampa, en résumant les différents programmes.

Qui a le vent en poupe ?

La droite alliée à l'extrême droite. Selon les derniers sondages disponibles, la coalition formée de Forza Italia (FI) comptabilise 37% à 38% des intentions de vote. Cette alliance "est à zéro virgule quelque chose des 40%" des suffrages et "avec cette loi électorale, 40% signifie la possibilité d'avoir la majorité", a assuré mardi Silvio Berlusconi.

Quel est le principe du nouveau système électoral ?

Les Italiens vont voter pour la première fois ce 4 mars avec une nouvelle loi électorale, un système compliqué, qui risque d'accoucher d'un Parlement sans majorité stable. En substance, il s'agit d'un mélange de scrutin proportionnel et majoritaire. Un bon tiers des sièges est attribué au scrutin uninominal (le candidat obtenant le plus de voix est élu), tandis que près des deux tiers sont attribués à la proportionnelle (les candidats sur les listes obtenant le plus de voix sont élus). Ce système complexe favorise les coalitions et/ou les partis fortement enracinés sur le territoire, mais dans un pays où trois forces politiques - droite, gauche et populistes - s'affrontent, sans qu'aucune ne soit prédominante, il risque de conduire à un Parlement sans majorité stable.

Pourquoi Silvio Berlusconi a-t-il été omniprésent ?

Âgé de 81 ans, Il Cavaliere a mené tambours battants sa cinquième campagne électorale, affirmant "vouloir gagner une dernière fois avant de se retirer". Aucune radio n'est trop petite, ni aucune chaîne de télévision trop locale, pour accorder une interview, même si les déplacements de celui qui fut à trois reprises chef du gouvernement sont limités sur ordre de ses médecins. Un temps absent de la scène politique en raison de problèmes judiciaires et de santé, le vieux magnat des médias a réussi son "come back" en portant Forza Italia de 11%-12% des intentions de vote il y a un an à 17-18% actuellement, devançant ainsi son allié et concurrent, la Ligue de Matteo Salvini, créditée d'environ 13 à 14% des suffrages. 


Thomas GUIEN

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