EN DIRECT - Offensive en Syrie : les djihadistes de Daech renvoyés dans leur pays d'origine dès lundi prochain

Publié le 8 novembre 2019 à 13h37, mis à jour le 11 novembre 2019 à 16h49

Source : TF1 Info

CONFLIT - Depuis le 9 octobre, la Turquie a lancé une opération militaire dans le nord de la Syrie contrôlé par les Kurdes. Une offensive qui a entraîné la mort de plusieurs centaines de personnes, dont des civils, et l'exode de dizaines de milliers d'autres. Suivez les dernières infos.

Ce live est à présent terminé. 

OPÉRATION RATÉE


Le djihadiste américain qu'Ankara a promis d'expulser a été bloqué à la frontière grecque, comme le montrent les images d'une télévision turque. L'homme serait resté plusieurs heures dans la zone tampon, bloqué entre les deux pays voisins. 


Selon plusieurs médias grecs, il a quitté la frontière en fin d'après-midi et est de retour en Turquie, après le refus d'Athènes de l'accepter sur son territoire. 

11 DJIHADISTES FRANÇAIS


Comme promis, la Turquie commence à expulser des membres étrangers du groupe Etat islamique qu'elle détient. Le premier est d'origine étasunienne. Il sera suivi de 24 autres. Parmi eux 11 Français et 10 Allemands.

DJIHADISTES ÉTRANGERS


Comme il l'avait déjà annoncé, le régime turc va procéder au renvoi des djihadistes étrangers dans leur pays d'origine, a annoncé le ministre turc de l'Intérieur vendredi 8 novembre. L'opération doit commencer à partir du lundi 11 novembre.

DJIHADISTES ÉTRANGERS


Ankara a annoncé vouloir renvoyer dans leurs pays les djihadistes capturés en Syrie. Estimant que les pays européens avaient leur part de "responsabilité",  le ministre turc de l'Intérieur, Süleyman Soylu, a prévenu que la Turquie finirait par les renvoyer dans leurs pays d'origine, notamment européens.  "En ce qui concerne les djihadistes étrangers, nous allons les garder sous notre contrôle pendant encore un certain temps. Ensuite, nous les renverrons dans leurs pays", a ainsi avancé devant la presse l'homme d'Etat. "Nous n'allons pas pouvoir les garder jusqu'à la fin des temps (...) Nous ne sommes pas un hôtel pour les membres de Daech", a-t-il insisté.

ACCORD

Des militaires turcs et russes ont commencé vendredi matin à patrouiller conjointement dans le nord-est de la Syrie aux termes d'un accord qui a mis fin à une offensive d'Ankara contre les forces kurdes syriennes, selon un correspondant de l'AFP. Les patrouilles ont débuté dans un village de la région de Dirbassiyeh

RETRAITE


La Russie a annoncé mardi la fin du retrait "total" des forces kurdes du nord de la Syrie. Un accord avait été conclu le 22 octobre par les présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan, donnant à la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) jusqu'à mardi 15H00 GMT pour se retirer de ses positions frontalières de la Turquie.

La Turquie veut mettre en place une "zone de sécurité" d'une trentaine de km de profondeur le long de sa frontière avec la Syrie pour séparer celle-ci des YPG, qu'elle qualifie de "terroristes", mais qui sont alliées aux pays occidentaux dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

Sur le terrain, des combats meurtriers entre soldats syriens et turcs ont lieu, accentuent la volatilité de la situation sur le terrain.

COMBATS


Des combats violents entre les forces pro-Ankara, appuyées par l'aviation turque, et les forces kurdes soutenues par l'armée syrienne ont fait ce samedi 15 morts, a indiqué une ONG, alors que les troupes de Damas se sont déployées à proximité de la frontière syro-turque. "Les combats ont lieu dans la zone située entre Tal Tamr et Ras al-Aïn et ont fait 15 morts, dont 9 combattants proturcs et six des FDS", a indiqué à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. 

UNE FORCE INTERNATIONALE ? "PAS RÉALISTE"


Le ministre turc des affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a estimé ce samedi 26 octobre qu la proposition allemande de déployer une force internationale - incluant des soldats européens - pour établir une "zone de sécurité" dans le nord-est de la Syrie n'était pas "réaliste". Cette idée avait été avancée par la ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer.


"À ce stade nous ne la trouvons pas vraiment réaliste", a déclaré Cavusoglu, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue allemand Heiko Maas. Ce dernier a lui-même balayé d'un revers de main cette proposition, qui divise profondément le gouvernement allemand. Maas a affirmé n'avoir"pas de temps à perdre avec des questions théoriques car la population syrienne n'a que faire des débats théoriques". "Tout le monde nous dit que ce n'est pas une proposition réaliste", a-t-il tranché.

MENACES


Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé ce samedi de "chasser les terroristes" de la frontière syro-turque si les milices kurdes syriennes ne se retirent pas de cette zone dans les délais prévus par l'accord conclu entre Ankara et Moscou.


"Si les terroristes ne se retirent pas au terme des 150 heures (délai courant à partir du 23 octobre à 09H00 GMT selon les termes de l'accord, ndlr), nous prendrons le contrôle et nous les chasserons nous-mêmes", a-t-il déclaré dans un discours télévisé à Istanbul, en référence aux combattants kurdes des YPG.

ACCORD RUSSO-TURC

L'Allemagne n'a pas caché son désaccord après l'agrément conclu entre la Russie et la Turquie. Regrettant que l'UE ne soit pas encore occupé "des événements actuels qui se déroulent à la frontière de notre continent", le porte-parole d'Angela Merkel a souligné que "l'action internationale pour régler cette crise ne [devait pas] se limiter à la Turquie et à la Russie".


Il a été épaulé par la ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer qui, devant ses collègues de l'OTAN, a souligné : "Nous sommes toujours confrontés au fait qu'un pays, la Turquie, notre partenaire de l'OTAN, (...) a annexé un territoire en violation du droit international, que des populations sont expulsées, et nous ne pouvons pas laisser les choses en état". Et de rappeler son soutien à l'idée d'une création d'une zone de sécurité internationale dans le nord de la Syrie, en lieu et place de celle conclue dans l'accord entre Ankara et Moscou. 

TRUMP

En réponse à l'annonce de la suspension de l'opération militaire par la Turquie, Donald Trump a annoncé avoir "demandé au secrétaire au Trésor de lever toutes les sanctions imposées le 14 octobre en réponse à l'offensive de la Turquie". Il a par ailleurs indiqué qu'"un petit nombre de soldats" américains resteraient dans le pays afin de protéger les champs pétroliers.

DJIHADISTES

D'après James Effrey, un émissaire américain qui était interrogé par la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine, plus de 100 prisonniers du groupe Etat islamique se sont échappés des geôles syriennes depuis le début du conflit entre les milices kurdes séparatistes et la Turquie. "Nous ne savons pas où ils se trouvent", a-t-il admis devant l'assemblée à majorité démocrate.

FIN D'AUTONOMIE

Une chose est sûre : la création de cette zone signe en réalité la fin du Rojava, qui concentrait les espoirs d'autonomie du peuple kurde de Syrie, indiquent plusieurs spécialistes de la région à l'AFP. "C'est la fin du Rojava, de leur rêve d'autonomie. Ils perdent tout", assure auprès de l'AFP le géographe Fabrice Balanche, qui poursuit : "Damas reprend ce que la Turquie n'occupe pas". En contrepartie de quoi, les Kurdes n'auront plus à subir les assauts militaires de la Turquie.

REACTION AMERICAINE

La création de cette zone de sécurité a été saluée comme un "grand succès" par Donald Trump, qui s'est félicité : "Le cessez-le-feu a été respecté et les combats ont pris fin. Les Kurdes sont en sécurité et ont très bien travaillé avec nous. Les prisonniers de l'EI sont en lieu sûr."

ACCORD RUSSIE/TURQUIE

Voici les principaux points d'accord qui sont ressortis de la réunion entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan. 


Ankara a obtenu de garder, sans date de retrait, le contrôle sur la zone de 120 km de long et 32 km de profondeur tout au long de sa frontière avec la Syrie, entre Tal Abyad, conquise au début de l'opération et Ras al Aïn, dont se sont retirés les derniers combattants du YPG ce dimanche.


Ce qui signifie que les troupes kurdes doivent se retirer avec leurs armes dans un délai de 150 heures qui a commencé à 9h, mercredi 23 octobre. Il prendra donc fin le 29 octobre à 15h (GMT).


Les deux hommes ont également réitéré leur volonté de '"lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes", manière d'inclure les craintes de Poutine face à la résurgence de Daech et la préoccupation d'Erdogan devant les velléités séparatistes kurdes. 


Sur la question des réfugiés, les deux présidents ont insister pour "faciliter le retour volontaire et sécurisé de réfugiés". Il y en a 3,6 millions sur le sol turc, et Ankara entend faire revenir deux millions d'entre eux dans la zone qu'elle est en train d'installer.

LA TURQUIE NE VA PAS REPRENDRE SON OFFENSIVE


La Turquie n'a "pas besoin" de reprendre son offensive contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie car ces dernières se sont retirées des zones frontalières, a annoncé mardi soir le ministère turc de la Défense.


"A ce stade, il n'existe pas de besoin de mener une nouvelle opération", a fait savoir le ministère dans un communiqué, précisant que le retrait kurde avait été confirmé par les Etats-Unis.

ACCORD RUSSO-TURC SUR LE RETRAIT DES KURDES


Les présidents russe et turc se sont accordés mardi sur un retrait des forces kurdes du nord-est de la Syrie, prenant le contrôle en commun de la majeure partie de cette zone en proie à un conflit croissant entre Ankara et combattants kurdes.


Après six heures de négociations à Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie, Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine ont décidé dans un premier temps de déployer des patrouilles militaires russes et syriennes dans les secteurs de la bande frontalière bordant la zone où l'armée turque a déclenché début octobre une opération militaire.


Ces patrouilles auront pour objectif de "faciliter" le retrait des forces kurdes YPG et leur désarmement dans une zone "profonde de 30 km" le long de la frontière syro-turque. Puis, "150 heures" plus tard, des patrouilles communes, cette fois russo-turques, évolueront dans la zone.


La Turquie gardera néanmoins la haute main sur la zone située entre la ville de Tal Abyad, qu'elle a prise au début de l'offensive, et celle de Ras al-Aïn, dont les derniers combattants kurdes se sont retirés dimanche. Soit une zone de sécurité d'une longueur de 120 kilomètres sous son contrôle direct, sur les 440 qu'elle réclamait à l'origine.


De facto, la Turquie et la Russie contrôleront ainsi la majeure partie de la frontière turco-syrienne.  "Avec M. Poutine, nous avons conclu un accord historique", a insisté le président turc.  "Ces décisions sont selon moi très importantes, voire décisives, et vont permettre de régler une situation très tendue", a pour sa part dit son homologue russe.

ARME CHIMIQUE

L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques enquête sur les allégations des autorités kurdes qui accusent Ankara d'utiliser des armes non conventionnelles en Syrie. Il s'agit en l'occurrence de napalm ou de phosphore blanc, qui sont chacun interdits par le droit international. Ces deux armes sont généralement utilisés pour faire des bombes incendiaires et laissent généralement des traces de brûlures chez ceux qui y sont exposés. L'Observatoire syrien des droits de l'homme a indiqué "avoir recensé des blessés souffrant de brûlures qui sont arrivés à l'hôpital de Tal Tamr", proche de la ville frontalière de Ras al-Aïn. L'OSDH n'a toutefois pas été en mesure d'en confirmer l'usage, indique l'AFP.

Urgent

C'EST NON


Recep Erdogan rejette une proposition faite par son homologue français Emmanuel Macron auprès de la Russie visant à prolonger le cessez-le-feu en Syrie.


"Je n'ai pas reçu une telle proposition de Macron. Macron rencontre des terroristes et il a choisi ce moyen pour nous communiquer la proposition des terroristes", a déclaré le président turc, après qu'Emmanuel Macron a souligné lors d'un entretien téléphonique ce lundi avec son homologue russe Vladimir Poutine "l'importance de la prolongation du cessez-le-feu" qui expire mardi soir dans le nord-est de la Syrie.

Urgent

TURQUIE


L'opération militaire reprendra "avec une plus grande détermination" faute d'un retrait kurde, annonce Recep Erdogan.


"Le processus (de trêve) s'achève aujourd'hui à 22H00 (19H00 GMT). Si les promesses faites par les Américains ne sont pas respectées, l'opération reprendra avec une plus grande détermination", a déclaré M. Erdogan avant de s'envoler pour la Russie pour une rencontre cruciale avec son homologue russe Vladimir Poutine.

DIPLOMATIE


Ce lundi, soit à la veille de l'expiration de l'ultimatum, Emmanuel Macron s'est entretenu avec Vladimir Poutine. Alors que le président russe doit accueillir son homologue turc mardi à Sotchi, le chef de l'Etat a souligné "l’importance de la prolongation du cessez-le-feu actuellement en vigueur, et d’une sortie de crise par des moyens diplomatiques", a indiqué l'Elysée dans un communiqué. 

ETATS-UNIS 


Il reste un "petit" nombre de soldats américains en Syrie, dit Trump. Le président des Etats-Unis a précisé que ces soldats se trouvaient dans "une partie totalement différente de la Syrie", près de la Jordanie et d'Israël, tandis que d'autres étaient déployés pour "protéger le pétrole", c'est-à-dire à proximité de l'Irak. 

ULTIMATUM

Dans le même temps, les autorités militaires turques ont fait un funeste rappel : "La trêve s'arrêtera mardi 22 octobre à 22h [heure locale]". Cette trêve avait pour objet de permettre aux YPG, qu'Ankara cherche à déloger par son action militaire, de quitter ses positions à la frontière syro-turque. "Lorsque les 120 heures seront écoulées, s'il reste des terroristes, nous les neutraliserons", ont assuré ces sources militaires à l'AFP au sujet de la milice kurde, soutenue par la communauté internationale pour son rôle crucial dans la lutte contre l'organisation Etat islamique.


Pour le moment, environ 125 véhicules ont quitté les territoires contrôlés par les YPG depuis le début de la trêve, vendredi. "Nous suivons la situation de près", ont-ils prévenu.

ACCUSATIONS

"Je croyais que vous étiez contre le terrorisme ?" a poursuivi Erdogan, tout en colère. "Quand avez-vous commencé à agir de concert avec les terroristes ? Les YPG [la milice kurde, ralliée au PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, ndlr] sont-elles devenues un membre de l'Otan sans que j'en sois prévenu ?"

ACCUSATIONS

Recep Tayyip Erdogan est remonté contre l'Union européenne, qui condamne unanimement son intervention dans le nord-est de la Syrie, contre des milices kurdes, combattantes de l'organisation Etat islamique. "Vous arrivez à y croire ? Tout l'Occident s'est rangé aux côtés des terroristes et ils nous ont attaqués tous ensemble. Parmi eux, les pays de l'Otan et les pays de l'Union européenne. Tous", a déclaré le président turc lors d'un discours à Istanbul.

CLINTON

Se moquant ouvertement de Donald Trump après sa lettre ahurissante à Recep Tayyip Erdogan, Hillary Clinton a diffusé une parodie de lettre diplomatique, singeant une missive envoyée par JF Kennedy à Nikita Khrouchtchev, alors dirigeant de l'URSS, au plus fort de la crise des missiles.


"Cher Khroutchev,


Fais pas le con, d'accord ? Retire tes missiles de Cuba. Tout le monde dira : "Ouais ! Khrouchtchev ! T'es le meilleur !" Mais si tu ne le fais pas, tout le monde dira : "Quel trou du c**" et surnommera ton pays poubelle L'oignon soviétique.


Tu me casses vraiment les c*******, là

Je te passe un coup de fil bientôt.


Des câlins,


John Fitzgerald Kennedy"

LOISEAU

Sur LCI, la députée européenne Nathalie Loiseau réagit à l'intervention turque en Syrie : "J'espère que la tragédie syrienne va servir de réveil des consciences en Europe. Nous avons regardé l'histoire se faire sans nous et contre nous. Cette histoire, c'est des centaines de milliers de déplacés, dont des djihadistes, qui risquent de venir frapper à nos portes." 


"On a une certitude : notre allié américain regarde ailleurs, se lave les mains de ce qu'il peut se passer. Il est temps que l'Europe pèse."

COUP DE SEMONCE DE BERLIN 


"L'offensive turque dans le nord de la Syrie viole le droit international". C'est ce qu'a déclaré ce dimanche, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas.


"Nous ne pensons pas qu'une attaque contre des unités kurdes ou une milice kurde est légitime au regard du droit international", a déclaré M. Maas sur la chaîne de télévision ZDF. "S'il n'y a pas de base légale pour une telle invasion, alors elle ne peut pas être en accord avec le droit international", a-t-il martelé.

DÉPART


La Turquie a annoncé ce dimanche que des combattants kurdes se retiraient de la ville syrienne frontalière de Ras al-Aïn en vertu d'un accord de trêve négocié par les Etats-Unis.


"Un convoi d'environ 55 véhicules est entré dans Ras al-Aïn et un convoi de 86 véhicules en est parti en direction de Tal Tamr", indique un communiqué du ministère turc de la Défense, qui a également diffusé des images de l'évacuation.


Après des discussions jeudi avec le vice-président américain Mike Pence, la Turquie a accepté de suspendre son offensive militaire dans le nord de la Syrie pendant cinq jours pour permettre aux forces kurdes de se retirer de la zone frontalière, dont Ankara veut faire une "zone de sécurité", et de mettre fin à l'offensive si les Kurdes respectaient ces obligations.


Le président turc Recetp Tayyip Erdogan a menacé de reprendre les hostilités si les combattants kurdes ne se retiraient pas.

REFUGIES 


A cause de l'offensive turque dans la région, les Kurdes trouvent refuge en Irak. Notre reportage sur place. 

Offensive turque en Syrie : les Kurdes trouvent refuge en IrakSource : JT 20h WE

CE QU'IL FAUT RETENIR DE CETTE JOURNEE DU 20/10


- Ce samedi, Ankara a exhorté Washington d'user de son influence auprès des forces kurdes pour assurer leur retrait du nord-est de la Syrie. Erdogan a menacé "d'écraser les têtes" des combattants kurdes. 


- Les forces turques et kurdes s'accusent chacune leur tour de violer le cessez-le-feu. 


- Un soldat turc a été tué et un autre blessé dans une attaque menée ce dimanche par des forces kurdes syriennes. 


- Les forces américaines se sont retirées dimanche de leur plus grande base dans le nord de la Syrie, dans le cadre du retrait d'environ 1.000 soldats de cette région annoncé par Washington. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), le convoi s'est retiré de la base de Sarrine, près de la ville de Kobané, et s'est dirigé vers la province de Hassaké plus à l'est.


- Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants américain ainsi qu'un groupe de parlementaires sont arrivés en Jordanie, pour des entretiens avec Abdallah II. Ces discussions porteront notamment sur l'impact de la stabilité régionale, l'accroissement du flux de réfugiés et l'ouverture dangereuse offerte à l'EI (le groupe jihadiste Etat islamique, ndlr), l'Iran et la Russie", estime Mme Pelosi, citée dans le communiqué.

PRESSION


La Turquie a appelé les États-Unis à user de son "influence" auprès des forces kurdes pour qu'elles se retirent "sans incidents" du nord-est de la Syrie conformément à l'accord censé mettre fin à l'offensive turque, a indiqué samedi à l'AFP le porte-parole de la présidence turque.

   

"Nous tenons à cet accord. Il prévoit leur départ dans un délai de cinq jours et nous avons demandé à nos collègues américains d'user de leur influence et de leur connexions pour s'assurer qu'ils (les combattants kurdes) partiront sans incidents", a affirmé Ibrahim Kalin dans un entretien à l'AFP.

DÉMENTI


La Turquie a démenti samedi avoir bloqué le retrait des forces kurdes dans le nord-est de la Syrie comme l'en a accusée leur commandant.


Les forces kurdes "propagent des fausses informations pour saboter l'accord turco-américain", prévoyant le retrait des combattants kurdes des zones frontalières de la Turquie dans un délai expirant mardi, a déclaré à l'AFP un haut responsable turc.


Un peu plus tôt dans l'après-midi, Mazloum Abdi, le commandant des Forces démocratiques syriennes (FDS) a accusé ce samedi la Turquie de saboter l'accord en empêchant le retrait des combattants de la ville assiégée de Ras al-Aïn.


L'accord stipule "l'ouverture d'un couloir sous le parrainage des Etats-Unis", a-t-il affirmé, dans un entretien avec l'AFP. Mais les "Turcs empêchent le retrait du secteur de Ras al-Aïn, empêchant la sortie de nos forces, des blessés et des civils", a-t-il ajouté.

MENACES


Ce samedi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé d'"écraser les têtes" des combattants kurdes dans le nord-est de la Syrie s'ils ne s'en retirent pas dans le délai expirant mardi.


"Dès que le délai de 120 heures expire, nous reprendrons là où nous nous étions arrêtés et continuerons à écraser les têtes des terroristes", a déclaré Erdogan dans un discours dans la ville de Kayseri, en Anatolie.


Un accord arraché jeudi par Mike Pence lors d'une visite à Ankara prévoit la suspension pour 120 heures de l'offensive turque lancée le 9 octobre, et de mettre fin à cette offensive si les forces kurdes des YPG, considérées comme "terroristes" par Ankara, se retirent pendant cette période des zones frontalières de la Turquie dans le nord-est de la Syrie.


Outre le retrait des YPG, l'accord prévoit la mise en place d'une "zone de sécurité" de 32 km de largeur en territoire syrien, même si la longueur de cette bande, que le président turc veut à terme étendre sur près de 450 km, reste à définir.

APPEL DU PIED


Le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes qui bénéficient d'une autonomie dans le nord de la Syrie, a affirmé ce samedi l'importance du maintien d'une présence américaine pour l'équilibre des forces dans ce pays, dans un entretien téléphonique avec l'AFP.


"Nous voulons que les Américains aient un rôle en Syrie, pour ne pas que les Russes et d'autres monopolisent le terrain", a dit Mazloum Abdi. "Il est de notre intérêt que les forces américaines restent ici pour l'équilibre en Syrie".

CESSEZ-LE-FEU


La Turquie a accusé ce samedi 19 octobre les forces kurdes de violer la trève annoncée jeudi dans le nord de la Syrie, qui impliquait un retrait de ces dernières de la région en échange de l'arrêt de l'offensive turque. "Les forces armées turques respectent totalement l'accord" négocié jeudi avec les États-Unis, a déclaré le ministère de la Défense dans un communiqué. "Malgré cela, des terroristes (la Turquie qualifie ainsi les forces kurdes) ont mené un total de 14 attaques dans les dernières 36 heures".

"DIPLOMATIE"

CRITIQUE EUROPEENNE

Plus tôt dans la journée, l'UE avait vivement critiqué le "cessez-le-feu" proposé par Ankara, en accord avec Washington. Donald Tusk, le président du Conseil européen, avait ainsi jugé qu'il s'agissait ni plus, ni moins, d'une "demande de capitulation pour les Kurdes".

BILAN HUMAIN

14 civils ont été tués dans des raids aériens perpétrés par Ankara au nord-est du pays, vendredi 18 octobre, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Un bilan qui tombe alors que, la veille, le président Erdogan avait annoncé une trêve d'une durée de cinq jours. 


"Des raids aériens et des tirs d'obus vendredi ont tué 14 civils dans le village de Bab al-Kheir et d'autres villages des environs", a précisé l'ONG.

MACRON

Macron : "Nous avons condamné l'intervention dans le nord-est syrien"Source : TF1 Info

MACRON

"Sur la Turquie, nous avons eu une discussion à propos de notre souveraineté, et notamment en ce qui concerne Chypre, et du respect de la zone économique dy pays, en condamnant les incursions répétées de la Turquie. Nous avons aussi pris une position commune condamnant l'intervention dans le nord-est syrien, décidant de suspendre nos exports d'armes à destination de la Turquie. Nous nous coordonnerons très étroitement sur le sujet. Nous avons aussi décidé, avec le premier ministre Johnson, la chancelière Merkel, de voir le président Erdogan, à Londres. C'est une manière de remettre en cohérence qu'est l'Otan car, pour qui l'aurait oublié, la Turquie est membre de l'Otan."

L'OFFENSIVE "REPRENDRA" SI LES KURDES NE QUITTENT PAS LA ZONE


Le dirigeant turc a estimé que "sans le départ de ces organisations terroristes [YPG, Daech et YPD], la zone n’aura pas la paix". Et l'offensive "reprendra" donc dès mardi soir si l'accord n'est pas respecté.  Lors d'une conférence de presse, il a assuré cependant que dès que ces groupes quitteront la frontière, la Syrie retrouvera "l’intégralité de son territoire légitime".


Recep Tayyip Erdogan a rappelé qu'il voulait le retour d'un à deux millions de réfugiés syriens dans la zone sécurisée où des affrontements ont eu lieu. En tout, Ankara dit accueillir 3,6 millions d'exilés dont 350.000 seraient des Kurdes "ayant fui les zones occupées par le PKK/YPG".

CINQ CIVILS TUÉS, SELON L'OSDH


Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), cinq civils ont été tués dans un raid aérien turc à l'est de Ras al-Aïn, en Syrie, alors qu'une trêve a été acceptée par Ankara jeudi soir.

"C'EST DE LA DÉSINFORMATION"


Il n'y a "pas d'affrontements dans la zone de sécurité", a indiqué Recep Tayyip Erdogan, selon l'agence gouvernementale turque. Alors que des ONG, des journalistes et une photo témoignent de la reprise d'affrontements dans la ville de Ras al-Aïn, le dirigeant turc parle de "désinformation".


Une correspondante de l'AFP présente côté turc de la frontière dit avoir entendu des frappes d'artillerie et des explosions, et une photo de l'agence montre des volutes de fumée blanche dans le ciel du côté syrien.

2.300 EXILÉS EN IRAK (ONU)


Selon les Nations unies, plus de 2.300 réfugiés ont fui les combats dans le nord-est de la Syrie pour se réfugier en Irak au cours des derniers jours. La majorité sont "des femmes, des enfants et des personnes âgées", a précisé un porte-parole lors d'une conférence de presse à Genève. Alors que 1.600 exilés syriens ont été acheminés depuis la frontière jusqu'à un camp de réfugiés à environ 150 kilomètres à l'est de la Syrie, 734 personnes ont franchi la frontière dans la nuit. 


L'ONU a aussi rapporté que des réfugiés avaient raconté à leur arrivée en Irak qu'il leur avait fallu "des jours pour rejoindre la frontière car ils devaient se déplacer au milieu des bombardements et des combats".


En tout, l'organisation internationale estime qu'environ 166.000 personnes ont été contraintes de quitter leur foyer depuis l'offensive, alors que l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) en dénombre 300.000.

UNE ÉQUIPE MÉDICALE BLOQUÉE


Une équipe médicale n'a "pas été autorisée à entrer"  à Ras al-Aïn, où des "tirs sporadiques" ont lieu, selon le responsable de l'hôpital d'une ville voisine. Cité par l'AFP, Hassan Amin explique ainsi que des autorités kurdes ont tenté de dépêcher une équipe médicale sur place pour tenter d'évacuer les blessés des derniers jours. En vain. Ce responsable, pour qui "la situation des blessés est critique et leur nombre élevé", accuse des rebelles proturcs.

AMNESTY INTERNATIONAL


Le communiqué complet - en anglais - d'Amnesty International, qui accuse la Turquie de "crimes de guerre", est à retrouver ici. 

"IL FALLAIT LES LAISSER SE BATTRE"


La remarque fait déjà vivement réagir. Donald Trump a comparé la Turquie et les Kurdes à deux gamins qui se disputeraient sur un lopin, expliquant qu'il aurait sciemment laissé les deux ennemis s'affronter. "Ce n’était pas conventionnel, ce que j’ai fait, mais je me suis dit qu'il avait besoin de se bagarrer un peu", a-t-il lancé lors d’un meeting à Dallas, au Texas. Et d'ajouter : "C'est comme deux gamins, on les laisse se bagarrer un peu, et puis on les sépare." Le locataire de la Maison blanche s'est ensuite félicité d'être arrivé à demander une "pause", entre les Kurdes "nos amis" et le président Recep Tayyip Erdogan, un vrai "gentleman". Pour rappel, selon l'OSDH, l'offensive a fait au moins 71 morts parmi les civils.


Des propos décrits comme "obscène" et "ignares" par Brett McGurk, un ex-envoyé spécial du Président américain auprès de la coalition internationale.

AMNESTY DÉNONCE DES "CRIMES DE GUERRE" EN SYRIE


Amnesty International accuse la Turquie de "crimes de guerre" en Syrie, dont des "exécutions sommaires" et des attaques meurtrières contre des civils.


"Les forces militaires turques et une coalition de groupes armés soutenue par la Turquie ont fait preuve d'un mépris honteux pour les vies civiles", écrit l'ONG dans un communiqué. Un constat réalisé sur la base de témoignages de 17 sources, dont des secouristes, des travailleurs médicaux, des exilés, des journalistes ou des humanitaires, et sur l'analyse et la vérification de documents tels que de vidéos ou des constats médicaux. 

TIRS "SPORADIQUES" EN SYRIE


Comme le montre cette photo de l'AFP, des combats ont toujours lieu à la frontière syro-turque. Tandis que l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) décrit des "tirs d'artillerie sporadiques" dans la ville de Ras al-Aïn,  des médias arabes ou des journalistes locaux évoquent, eux, des "bombardements turcs".

L’UE RÉAGIT 


Les dirigeants de l'Union européenne ont pris note jeudi de la suspension de l'opération militaire lancée par la Turquie dans le nord-est de la Syrie et ont de nouveau appelé Ankara à "mettre fin à son action militaire" et à "retirer ses forces".

"DAECH EST TOTALEMENT SOUS CONTRÔLE"


La Maison Blanche publie l’annonce du président américain après le cessez-le-feu. Donald Trump un "un travail fantastique", que "personne n’a été capable depuis des années", en passant par une méthode "non conventionnelle".  


Il remercie le président turc et les Kurdes pour cet accord, précisant que "Daech est totalement sous contrôle" dans la région, où des arrestations de djihadistes "continuent d’avoir lieu". Un cessez-le-feu qu’il estime comme étant dans le "meilleur intérêt de la civilisation", qui dépasse la Turquie, la Syrie ou les Kurdes, puisque "des millions de personnes auraient pu être tuées".

CESSEZ-LE-FEU

Urgent

FDS


Les forces kurdes en Syrie acceptent l'initiative d'une trêve dévoilée par Washington et Ankara. "Nous sommes prêts à respecter le cessez-le-feu", a annoncé le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS) Mazloum Abdi, lors d'une intervention téléphonique sur la chaîne de télévision kurde "Ronahi".

REACTION


Donald Trump évoque un "grand jour" pour la Turquie et pour les Kurdes. "Nous avons un cessez-le-feu de cinq jours", a déclaré M. Trump depuis Fort Worth, au Texas. "Les Kurdes sont incroyablement heureux de cette solution", a-t-il ajouté, se disant particulièrement satisfait que les négociations aient abouti "aussi vite".

Urgent

La Turquie confirme la "suspension" de l'offensive en Syrie. Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a confirmé cet accord : "Nous suspendons l'opération, nous ne l'arrêtons pas", a déclaré M. Cavusoglu à la presse. "Nous pourrons arrêter l'opération seulement lorsque (les forces kurdes) se seront retirées complètement de la région", a-t-il ajouté.

Urgent

La Turquie va suspendre son offensive dans le nord de la Syrie pendant cinq jours et y mettre fin après un retrait des forces kurdes de ce secteur durant ce délai, a annoncé jeudi le vice président américain Mike Pence à Ankara. "Des millions de vies vont être épargnées", a estimé de son côté peu de temps avant le président des Etats-Unis, sans plus de précisions.

BACHAR AL-ASSAD


Dans une déclaration, Bachar al-Assad promet de faire face à l'offensive turque "par tous les moyens  légitimes". Dénonçant l'"agression" de la Turquie, le président syrien a assuré que la Syrie "y  répondra et y fera face, sous toutes ses formes, dans n'importe quelle région  du territoire syrien et par tous les moyens légitimes disponibles", selon des  propos rapportés par les comptes de la présidence sur les réseaux sociaux.

Urgent

DES DJIHADISTES LIBÉRÉES ?


le groupe Etat islamique dit avoir "libéré" des femmes détenues par les Kurdes. Une unité "des soldats du califat" a attaqué mercredi un QG des forces  kurdes près de la ville de Raqa, "libérant des femmes musulmanes enlevées" par  les combattants kurdes, selon un communiqué posté sur les  chaînes Telegram de l'organisation jihadiste.

NAPALM OU PHOSPHORE BLANC ?


Tout au long du conflit qui ravage la Syrie depuis 2011, le terme napalm a  été utilisé pour décrire les bombes incendiaires fabriquées à base de  substances similaires au napalm comme le phosphore blanc. La napalm est composé d'essence gélifiée. Le phosphore blanc peut être utilisé notamment pour créer un écran de fumée, mais il peut aussi servir à la fabrication d'armes incendiaires  meurtrières, une utilisation interdite par le droit international.

LA TURQUIE A-T-ELLE UTILISÉ DU NAPALM ? 


 Les autorités kurdes en Syrie ont accusé  jeudi la Turquie d'utiliser des armes non conventionnelles comme le napalm dans  le nord de la Syrie, Ankara niant toutefois le recours à "des armes chimiques"  dans son offensive contre une milice kurde.


"En violation flagrante du droit et des traités internationaux, l'agression  turque contre (Ras al-Aïn) est menée avec tout type d'armes", a fustigé jeudi  dans un communiqué l'administration semi-autonome kurde.  "Face à l'échec évident de son plan, (le président turc Recep Tayyip)  Erdogan a recours aux armes interdites internationalement, comme le phosphore  ou le napalm", souligne le communiqué.

300.000 EXILÉS SELON L'OSDH 


L'offensive turque dans le nord-est de la Syrie a provoqué le déplacement de 300.000 personnes en huit jours, selon les données de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).


De nombreux déplacés ont trouvé refuge chez des proches dans des zones plus sûres, d'autres ont dormi en pleine campagne, et certains ont pu se réfugier dans l'une des quarante écoles de la province de Hassaké transformées en centres d'accueil pour déplacés, selon cette ONG qui s’appuie sur un vaste réseau de sources dans le pays.

MISSION


Le vice-président des Etats-Unis Mike Pence et le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo se sont envolés mercredi vers la Turquie avec pour objectif d'obtenir qu'Ankara cesse son offensive contre les Kurdes en Syrie.  "Notre mission est de voir si nous pouvons obtenir un cessez-le-feu, si nous pouvons négocier", a déclaré Mike Pompeo à la presse avant de monter à bord de son avion.  Mike Pence rencontrera jeudi le président turc.

COURRIER


Dans une lettre dévoilée aujourd'hui, Trump invite Erdogan à ne pas "jouer au dur".

SANCTIONS


Steven Mnuchin, secrétaire américain au Trésor, a affirmé que d’autres sanctions américaines étaient en préparation contre la Turquie si un cessez-le-feu n’était pas appliqué dans son offensive contre les Kurdes en Syrie. Elles pourraient viser d'autres ministères turcs ou des branches industrielles, a précisé le ministre des finances de Donald Trump lors d'un briefing avec des journalistes.

RÉUNION TENDUE


Lors d’une réunion sur la Syrie à la Maison Blanche, Donald Trump a traité la chef démocrate du Congrès, Nancy Pelosi, de "politicienne de bas étage". "Ce n'était pas un dialogue, c'était plutôt une diatribe, une diatribe venimeuse qui n'était pas basée sur des faits" , a rapporté Chuck Schumer, chef de la minorité démocrate au Sénat, après que les représentants de l’opposition ont décidé de couper court à la réunion."Nous avons vu le président craquer, c'est triste à dire", a commenté pour sa part Nancy Pelosi, qui a lancé le mois dernier une procédure de destitution contre Trump.

QUI SONT LES DJIHADISTES FRANÇAIS DÉTENUS EN SYRIE ?

Qui sont les djihadistes français détenus en Syrie ?Source : JT 20h Semaine
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VISITE OFFICIELLE


Ankara annonce ce mercredi soir que le président Erdogan va se rendre en Russie le 22 octobre pour rencontre Vladimir Poutine. La rencontre aura lieu dans la station balnéaire de Sotchi, a précisé la présidence dans un communiqué, ajoutant que Recep Tayyip Erdoğan ferait l'aller-retour dans la journée. Vladimir Poutine avait invité le président turc lors d'un entretien téléphonique mardi.

KURDES


Les forces kurdes annoncent ce mercredi soir le gel de leurs opérations contre Daech. "Nous avons gelé toutes nos activités contre Daech", a déclaré le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS) Mazloum Abdi, dans un entretien télévisé sur la chaîne kurde "Ronahi". Les FDS se contenteront d'opérations "défensives face à Daech", a-t-il ajouté. Cette déclaration intervient alors que la Turquie mène une offensive contre les zones kurdes du nord de la Syrie. 

Urgent

DONALD TRUMP


Donald Trump a affirmé ce mercredi ne pas avoir donné de "feu vert" à Erdogan pour envahir la Syrie. "Je ne lui ai pas donné de feu vert. Quand vous dites ça, c'est très trompeur", a-t-il affirmé. "C'était l'inverse d'un feu vert. D'abord, nous n'avions quasiment pas de soldats là-bas. Ils étaient partis pour la plupart."

Autre sujet évoqué, celui du PKK. "Le PKK, qui fait partie des Kurdes, comme vous le savez, est probablement pire en termes de terrorisme et un plus grande menace terroriste en bien des aspects que l'EI", a déclaré le président américain lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche. 

EMMANUEL MACRON


Au cours d'une conférence de presse à Toulouse en compagnie d'Angela Merkel, Emmanuel Macron a tenu "à condamner l'offensive turque en Syrie pour qu'elle cesse le plus vite possible". Appelant la #Turquie à "prendre ses responsabilités", le président français a estimé qu'il s'agit d'une "attaque de nature à aider Daech à renaître de ses cendres".


"Je pense de plus en plus que nous obtiendrons cet accord", a dit Angela Merkel. "Nous sommes dans le sprint final". "Les échos que nous avons sont positifs", a précisé Emmanuel Macron, en soulignant "l'espoir et la volonté" des dirigeants européens "d'endosser un accord" au cours du conseil européen.

KOBANE


Les troupes du régime syrien ainsi que des soldats russes sont entrés mercredi à Kobané, une ville kurde syrienne à la frontière turque, en vertu d'un accord conclu entre Damas et les autorités kurdes pour contenir une offensive d'Ankara, selon une ONG.

Urgent

NATIONS UNIES


Dans une très courte déclaration adoptée à l'unanimité, le Conseil de sécurité de l'ONU s'inquiète "du risque de dispersion" des djihadistes retenus prisonniers dans le nord-est de la Syrie, sans toutefois réclamer la fin de l'offensive militaire turque contre les Kurdes. Les 15 membres du Conseil, incluant la Russie, acteur majeur dans le conflit déclenché il y a dix jours par Ankara, font part aussi de leur "grande préoccupation" face à l'éventualité d'une "détérioration accrue" de la situation humanitaire dans la région. 

FUITE BELGE


Deux djihadistes belges se sont échappés d'une prison kurde, relate Le Soir. D'après l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace (OCAM), "deux combattants terroristes étrangers de sexe masculin se seraient échappés d'une prison du nord de la Syrie". 55 djihadistes et 69 enfants en lien avec la Belgique se trouvent actuellement dans la région, selon le directeur de l'OCAM.

LE DRIAN EN IRAK


Edouard Philippe annonce que le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian se rend dès ce soir en Irak pour y discuter du sort des djihadistes en Syrie.

TRUMP


"Les Kurdes sont très bien protégés. Et d'ailleurs, ce ne sont pas des anges", a déclaré Donald Trump ce mercredi depuis la Maison Blanche. Le président est accusé par ses alliés étrangers d'avoir "abandonné" la population kurde en retirant les troupes militaires américaines du nord-est de la Syrie. 

RENCONTRE ANNULÉE


Le président turc affirme qu'il ne rencontrera pas le vice-président des Etats-Unis, pourtant attendu à Ankara. Car selon Recep Tayyip Erdogan "les débats et les discours" en cours avec les délégations américaines en Turquie "trahissent un manque de respect" envers Ankara.


Au micro de la chaîne britannique Sky News, le dirigeant a prévenu qu'il ne "parlera qu'à Trump, s'il vient".

UNE ÉVENTUELLE "VAGUE MIGRATOIRE"


"L'Europe doit se préparer à l'éventualité d'une nouvelle vague de migrants et de réfugiés." Face aux menaces turques, d'"ouvrir les portes" aux 3,6 millions de migrants sur son sol, Athènes lève le ton à la veille de son premier conseil européen. Le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis juge effectivement qu'il est "inacceptable" que "l'Europe puisse faire l'objet d'un (tel) chantage". 


L'occasion pour le dirigeant conservateur de fermement condamner auprès de l'AFP "l'incursion" turque en Syrie car elle pourrait créer "une nouvelle pression migratoire" en Europe. "Le comportement d'Ankara rend la gestion du problème migratoire encore plus compliquée", a déploré Kyriakos Mitsotakis. 


Le chef de fil du parti conservateur a rappelé qu'il avait d'ores et déjà prévu de renvoyer quelque 10.000 migrants en Turquie d'ici 2020, comme l'autorise l'accord UE-Ankara de mars 2016.

LA GRÈCE MENACE DE "SANCTIONS" 


Face à une éventuelle crise migratoire, la Grèce prévient qu'elle n'acceptera pas de "gérer ce problème toute seule", comme ce fut le cas en 2015, quand un million de personnes se sont échouées sur ses côtes. Ce "fardeau", comme l'a décrit le Premier ministre lors d'un entretien avec l'AFP, devra ainsi être partagé par tous les pays dans un "exercice de solidarité européenne".


Devant le parlement grec, Kyriakos Mitsotakis avait déjà menacé de demander des "sanctions spécifiques" à l'encontre des pays européens "qui considèrent que ce n'est pas du tout leur problème".


Avec plus de 46.000 migrants arrivés en 2019, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Athènes a géré plus d'individus que l'Espagne, l'Italie, Malte et Chypre réunis. 

"NOUS N'ARRÊTERONS PAS"


Recep Tayyip Erdogan a à nouveau rejeté la mise en place d'un cessez-le-feu en Syrie, pourtant réclamé avec force par la France. "Nous n'arrêterons pas nos opérations en Syrie", a déclaré le dirigeant turc en réponse aux dirigeants occidentaux, qu'il accuse de ne pas avoir "présenté leurs condoléances" après la mort de "20 citoyens tués et des 170 citoyens blessés".


"Certains dirigeants essayent de mener une médiation. Il n'y a rien de tel dans l'histoire de la République turque que de s'asseoir à une même table avec une organisation terroriste", a-t-il affirmé.


Le dirigeant turc a ensuite "conseillé" à "tous les terroristes" se situant dans la "zone sécurisée" déterminée par son pays, de "déposer les armes avant ce soir, de détruire leurs pièges, et de quitter la zone".

"PAS DE MASSACRE DE CIVILS", SELON ERDOGAN


Le dirigeant turc a à nouveau balayé les critiques, occidentales et Kurdes, qui l'accusent notamment de tuer des civils. "La Turquie n'a jamais commis de massacre de civils dans son histoire et ne le fera jamais", a-t-il déclaré lors d'une allocution télévisée, traduite par une agence gouvernementale.


Pourtant, outre le génocide arménien, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) estime que 71 civils ont été tués par les troupes turques en sept jours d'offensive. Et une journaliste française a elle aussi témoigné de frappes visant des convois civils. 

EXIL


Au moins 500 Kurdes de Syrie ont été contraints de fuir ces quatre derniers jours vers le Kurdistan irakien alors que l'offensive de l'armée turque progresse dans le nord du pays, ont affirmé ce mercredi des responsables.


Un responsable provincial de Dohouk a confié à l'AFP que toutes ces familles avaient été escortées vers des camps de déplacés installés dans le nord-ouest de l'Irak, où des millions de déplacés irakiens avaient trouvé refuge depuis la percée de Daech en 2014.

"À L'HEURE ACTUELLE" LES CAMPS DE DJIHADISTES "PAS MENACÉS"


"A l'heure actuelle, l’offensive turque et le positionnement des Forces démocratiques syriennes n'ont pas abouti à ce que ces camps soient menacés", assure ce matin Jean-Yves Le Drian. Le ministre des Affaires étrangères a cependant rappelé que cette situation "offre toutes les possibilités pour la résurgence de Daech". Interrogé sur BFM TV, il a ainsi décrit la situation dans le nord de la Syrie comme étant "extrêmement grave". Et a critiqué une offensive turque, "inacceptable" et "condamnable". "Ce territoire est dans une situation dramatique et remet en cause notre propre sécurité."


Le ministre français a renouvelé sa volonté de réunir les ministres des Affaires étrangères des trente pays qui forment la coalition internationale pour savoir "ce qu'on fait". "Il y a un besoin de clarification: mettre tout sur la table, se dire qui fait quoi, qui continue, qui arrête."

INTERPELLATIONS À NANTES


Trois personnes, une femme et deux hommes, ont été interpellés à Nantes à 2h20 dans la nuit de mardi à mercredi alors qu’ils tentaient de mettre le feu et de dégrader le consulat général de Turquie, 20 Quai François Mitterrand. Ils ont été interpellés et placés en garde à vue. 

USA


Les Etats-Unis veulent continuer de coopérer avec les combattants kurdes des Forces démocratiques syriennes dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), selon un haut responsable du Pentagone.


"Nous allons voir quel genre de soutien nous pouvons continuer de fournir aux FDS même si nous n'avons plus de forces dans le nord" de la Syrie, a indiqué à la presse mardi ce haut responsable ayant requis l'anonymat.

ERDOGAN REJETTE UN ÉVENTUEL CESSEZ-LE-FEU


Répondant au quotidien turc Hurriyet, Recep Tayyip Erdogan a catégoriquement écarté une proposition américaine d'intervenir pour un cessez-le-feu en Syrie. "Ils nous disent de 'déclarer un cessez-le-feu'. Nous ne pourrons jamais déclarer un cessez-le-feu", a-t-il affirmé à des journalistes dans l'avion qui le ramenait d'un déplacement en Azerbaïdjan.

BILAN HUMAIN


Deux soldats du régime syrien ont été tués mardi par des tirs d'artillerie des rebelles proturcs dans le nord du pays, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). 


En sept jours, toujours selon l'OSDH, 71 civils, 158 combattants des FDS ainsi que 128 combattants proturcs ont été tués, tandis qu'Ankara a déploré la mort de six soldats ainsi que de 20 civils par des tirs de roquettes sur des villes turques.

ACCORD


Pour stopper la progression de l'offensive turque dans le nord-est du pays, le gouvernement syrien s'est allié aux forces kurdes en envoyant des troupes dans la région. Explications. 

PAS D’ÉVASIONS ? 


Un haut-responsable américain a estimé que l'offensive turque n'avait pas engendré, à ce stade, d'évasion "majeure" de djihadistes, détenus dans les prisons kurdes sur le territoire syrien. Le seul "incident notable" concernerait la disparition d'une centaines de personnes déplacées, pour la plupart des femmes et enfants de djihadistes. 


Lundi, le ministre américain de la Défense Mark Esper avait considéré que de "nombreux détenus dangereux" avaient réussi à s'enfuir après l'offensive d'Ankara contre une une milice kurde. 


Malgré l'affrontement militaire dans la région du nord-est de la Syrie, les forces kurdes sécurisent toujours les prisons. Selon des chiffres fournis par les Kurdes, environ 12 000 djihadistes sont actuellement emprisonnés, parmi lesquels figurent 2 500 à 3 000 étrangers.

TENTATIVE DE DÉSESCALADE 


Le vice-président américain Mike Pence et le chef de la diplomatie Mike Pompeo se rendront en Turquie dès mercredi, dans l'espoir de négocier un cessez-le-feu entre Turques et Kurdes au nord-est du pays. Mike Pence devrait rencontrer Recep Tayyip Erdogan le lendemain à Ankara. "Notre objectif numéro un est de déployer notre diplomatie pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu et ramener la situation sous contrôle", a expliqué le vice-président.


Une tentative de désescalade qui restera peut-être vaine puisque Ankara a annoncé ce mardi poursuivre son opération militaire, "avec ou sans le soutien" de la communauté internationale. La Turquie en a profité pour dénoncer le "sale marché", conclu entre les forces kurdes et le régime de Damas en réaction à son offensive. 

DÉNONCIATION


Turquie et Etats-Unis portent une "responsabilité très lourde" dans la situation dans le nord-est syrien et plus largement "dans la région", a insisté mardi Edouard Philippe en déplorant des "décisions dévastatrices".


"La responsabilité de ceux qui ont pris ces décisions sera très lourde dans la région, très lourde dans la façon dont la Turquie de son côté, les Etats-Unis du leur, auront à nouer des relations et à développer des relations avec des pays de la région et au-delà", a insisté M. Philippe.


Selon le Premier ministre, ces décisions "remettent en cause cinq années d'effort de la coalition (internationale, ndlr) dont les Américains étaient le partenaire principal" contre l'Etat islamique (EI). "Nous voyons que le chaos qui a commencé à apparaître va favoriser la résurgence" de l'EI, a-t-il encore déploré.

ONU


Les membres européens du Conseil de sécurité de l'ONU ont demandé une nouvelle réunion à huis clos sur l'offensive militaire turque en Syrie qui devrait se tenir ce mercredi en fin de matinée, a appris mardi l'AFP de sources diplomatiques.


La session a été demandée par la Belgique, l'Allemagne, la France, la Pologne et le Royaume-Uni. Une première réunion jeudi s'était soldée par des divisions du Conseil et une déclaration des seuls Européens réclamant l'arrêt de l'offensive turque. La Russie et la Chine avaient ensuite bloqué vendredi un texte des Etats-Unis exigeant aussi l'arrêt des opérations turques dans le nord de la Syrie.

ALLEMAGNE


Cinq personnes ont été blessées lundi soir dans des heurts en Allemagne entre des membres des communautés kurde et turque, en marge d'une manifestation contre l'offensive menée par Ankara contre les Kurdes de Syrie.

ANGLETERRE 


Londres suspend à son tour les exportations d'armes vers la Turquie, a indiqué le ministre des Affaires étrangères. La France et l'Allemagne avaient pris la même décision quelques jours plus tôt. 

HUMANITAIRE


Les autorités kurdes en Syrie ont annoncé ce mardi "l'arrêt total" de l'aide humanitaire dans les régions sous leur contrôle dans le nord du pays.


"La situation des déplacés a empiré dans les régions visées par l'agression (turque), avec l'arrêt total de l'aide humanitaire, l'arrêt des activités de toutes les organisations internationales et le retrait de leurs employés", d'après un communiqué de l'administration semi-autonome kurde.

ALLEMAGNE


Le groupe automobile allemand Volkswagen a annoncé ce mardi avoir suspendu sa décision sur la construction d'une nouvelle usine en Turquie, se disant "préoccupé" après le début de l'offensive turque en Syrie.


"La décision sur la nouvelle usine a été repoussée par le directoire", a indiqué un porte-parole du constructeur. "Nous observons la situation de près et voyons l'évolution actuelle avec préoccupation", a-t-il ajouté. 


Le groupe avait décidé "ces derniers mois" d'installer en Turquie son nouveau site de production d'Europe de l'Est, et non en Roumanie ou en Bulgarie, selon le quotidien Handelsblatt.

DAECH


Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé dans une tribune publiée dans le Wall Street Journal que son pays empêcherait les combattants du groupe Etat islamique (EI) de quitter le nord-est de la Syrie.

   

"Nous nous assurerons qu'aucun combattant de l'EI ne pourra quitter le nord-est de la Syrie", a écrit Erdogan dans cette tribune.


"Nous sommes prêts à coopérer avec les pays d'origine et les organisations internationales pour la réhabilitation des femmes et des enfants de combattants terroristes étrangers", a-t-il ajouté.

595 "TERRORISTES NEUTRALISÉS"


Le gouvernement turc se félicite, par le biais de son agence gouvernementale, d'avoir "neutralisé" 595 "terroristes" kurdes.


Des chiffres très loin de ceux de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'ONG estime ce mardi qu'en une semaine l'offensive turque a abattu 135 combattants. De pus, elle décompte 70 civils tués par les troupes turques. 

ETATS-UNIS 


Donald Trump a demandé ce lundi à Recep Tayyip Erdogan de "mettre fin à l'invasion" en Syrie et de décréter un "cessez-le-feu immédiat", a annoncé son vice-président Mike Pence. Lors d'un échange téléphonique, le président américain a également demandé à son homologue turc d'entamer "des négociations avec les forces Kurdes en Syrie", a encore indiqué M. Pence qui a précisé qu'il se rendrait prochainement en Turquie à la demande du chef de l'Etat. "Le président (Trump) a été très ferme avec le président Erdogan aujourd'hui", a ajouté Mike Pence, qui s'exprimait depuis la Maison Blanche.

ACCUSATIONS


Le ministre américain de la défense Mark Esper a qualifié l'offensive militaire turque d'"inacceptable", estimant qu'elle avait résulté en la "libération de nombreux détenus dangereux" de Daech. Washington demandera à l'Otan de prendre des "mesures" contre Ankara, coupable d'avoir "sapé" la mission internationale anti-Etat islamique dans le pays, a précisé M. Esper dans un communiqué.

FRANCE 


Au cours d'un entretien téléphonique ce lundi soir, Emmanuel Macron a insisté auprès de Donald Trump sur la "nécessité absolue d'empêcher une résurgence" du groupe Etat islamique (EI) avec l'opération turque contre les Kurdes et le départ des Américains du nord de la Syrie, a indiqué l'Elysée. Le président de la République s'est également entretenu avec ses homologues turc Recep Tayyip Erdogan et irakien Barham Saleh, a précisé la présidence.

EXPLICATIONS

ETATS-UNIS


Accusé d'être en partie responsable de l'offensive de la Turquie en Syrie depuis qu'il a ordonné le retrait des soldats américains encore présents dans la région, Donald Trump vient d'annoncer un décret autorisant des sanctions contre les dirigeants turcs. Le locataire de la Maison Blanche indique également mettre fin aux négociations commerciales entre Washington et Ankara, ainsi que la mise en place de taxes douanières sur l'acier turc.

160 000 DÉPLACÉS 


L'offensive militaire turque dans le nord-est syrien a provoqué en une semaine le déplacement d'au moins 160 000 personnes, dont 70 000 enfants, d'après l'ONU. Dans un communiqué, son secrétaire général Antonio Guterres  s'est dit "gravement préoccupé" par la situation et "appelle à une désescalade immédiate". 

SOUTIEN


Erodgan a remercié son allié Viktor Orban de son soutien affiché pour l'offensive contre les Kurdes de Syrie, rapporte un média hongrois. Le président turc doit par ailleurs se rendre prochainement en Hongrie. 

TURQUIE


Après avoir accusé les Kurdes d'avoir volontairement relâché les djihadistes emprisonnés en Syrie, la Turquie a vivement rejeté les critiques de l'Union européenne sur son offensive, y voyant une façon de protéger les terroristes.  "Le fait que l'UE adopte une approche qui protège les éléments terroristes est inacceptable", a ainsi déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué ce lundi 14 octobre.

KURDES


Il y a quelques jours, LCI avait interrogé Chilane, Silan et Arya. Tous les trois Kurdes, ils partageaient un même sentiment de trahison après l'offensive turque au nord-est de la Syrie. 

KURDES


Les Kurdes de France s'inquiètent pour leurs proches qui sont restés en Syrie. Ils sont confrontés à un sentiment d'abandon de la part de la communauté internationale et du pays.

Offensive turque en Syrie : les Kurdes du pays se sentent abandonnésSource : JT 13h Semaine

FUITE


En Syrie, les civils cherchent à fuir les combats entre l'armée turque et les Kurdes.

Offensive turque en Syrie : les civils tentent de fuir les combatsSource : JT 13h Semaine

USA


Les quelque 1000 soldats américains déployés dans le nord de la Syrie ont reçu l'ordre de quitter le pays, a indiqué ce lundi 14 octobre à l'AFP un responsable américain ayant requis l'anonymat. "Nous mettons cet ordre à exécution", a-t-il dit, soulignant que ce retrait concernait "tous" les militaires déployés en Syrie, "sauf ceux qui se trouvent à Al-Tanf", une base contrôlée par quelque 150 militaires américains dans le sud du pays. 

EI


Quelques heures après la sortie de Donald Trump, c'est au tour de la Turquie d'accuser les forces kurdes d'avoir délibérément relâché des détenus du groupe État Islamique. 


Un haut responsable turc sous couvert d'anonymat a affirmé que la milice kurde YPG "a libéré ces prisonniers de Daech pour semer le chaos dans la région" où l'armée turque mène une vaste offensive depuis mercredi. Selon lui, la prison en question se trouve dans la ville de Tal Abyad qui a été prise dimanche aux forces kurdes par l'armée turque et ses supplétifs syriens. Les forces turques qui ont pénétré dans cette prison ont constaté qu'"aucune porte n'avait pas été forcée par les détenus" et y ont trouvé des portraits d'Abdullah Öcalan, le chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), emprisonné en Turquie.

PARIS


La France a annoncé lors d'un point presse que des mesures pour protéger ses troupes au sol seront prises "dans les prochaines heures" pour assurer le repli des personnes sur place, aussi bien militaires que civiles. 


"On n'a jamais caché le fait que les pays avec des petits contingents ne pourraient pas rester si les Etats-Unis se retiraient", précise ainsi une source diplomatique auprès de l'AFP.

LUTTER CONTRE DAECH EST LA "PRIORITÉ ABSOLUE"


Alors que le Président de la République a réuni ce dimanche le Conseil de Défense et de Sécurité nationale pour faire le point de la situation dans le Nord-Est syrien, le Quai d'Orsay fait savoir que la "priorité absolue" dans la zone est "d'empêcher la résurgence de Daech dans la région". 


"Le risque d'évasion, en raison de l'offensive de la Turquie, des terroristes de Daech faits prisonniers, est pleinement pris en compte. Des mesures ont également été adoptées pour renforcer la sécurité du territoire national dans ce contexte", a-t-on déclaré lors d'un point presse au ministère des Affaires étrangères.

L'UE CONDAMNE


L'Union européenne "condamne l'opération militaire turque" au nord de la Syrie car elle "compromet gravement la stabilité et la sécurité de l'ensemble de la région".  Selon la déclaration commune des ministres des Affaires étrangères, l'UE prépare des sanctions contre les forages illégaux réalisés par la Turquie au large de Chypre.

TRUMP : "LES GUERRES SANS FIN C'EST FINI!"


Donald Trump a justifié sa position sur le dossier syrien sur son réseau social favori. Le président américain a d'abord réitéré ses critiques envers l'Europe, qu'il accuse de ne pas avoir "repris ses prisonniers de l’Etat islamique" quand elle en avait l'opportunité.


Et dorénavant, le locataire de la Maison blanche émet l'hypothèse que les Kurdes relâchent volontairement "quelques" prisonniers du groupe Etat islamique pour forcer les Occidentaux à s'impliquer sur le terrain. "Des Kurdes peuvent libérer certains djihadistes pour qu'on s'engage", a-t-il tweeté. 


S’il promet encore une fois de "grosses sanctions contre la Turquie", il ajoute très clairement ne pas vouloir "entre en guerre avec un membre de l’OTAN", qui se bat "depuis 200 ans". "Les guerres sans fin, c’est fini."

RÉCIT


A Ras-Al-Aïn, à la frontière syro-turque, une alliance de circonstance s'est construite sous les bombardements turcs. Les Kurdes, qui ne peuvent plus riposter à l'offensive, ont ainsi fait le douloureux compromis de s'allier à Damas pour éviter ce qu'ils décrivent comme un "génocide".


Alors que les troupes sont sur le front, des prisons et camps où sont retenus près de 12. 000 individus affiliés au groupe Etat islamique sont laissés sans surveillance. La mère d'une Française partie faire le Djihad nous livre le témoignage, sur place, de sa fille. Elle lui a confié que les Kurdes ont laissé certaines femmes partir car ils ne pouvaient plus "gérer la situation". 

Offensive turque en Syrie : récit depuis la frontièreSource : TF1 Info

ERDOGAN 


Lors d'une conférence de de presse, le dirigeant turc a exhorté les alliés de l'OTAN à soutenir son opération militaire en Syrie, selon l'agence gouvernementale. Recept Tayyip Erdogan demande aux pays occidentaux de choisir "entre la Turquie et les terroristes". 

FRANCE - TURQUIE SANS LE DRIAN


Alors que la présence de Jean-Yves Le Drian en tribune officielle lors de la rencontre France - Turquie était annoncée, le ministre des Affaires étrangères ne sera finalement pas présent au stade de France. 


Le ministre turc de la Jeunesse et des Sports ainsi que l'ambassadeur, qui a été convoqué jeudi dernier au quai d'Orsay, assisteront, eux, au match. 

ERDOGAN :  "550 TERRORISTES NEUTRALISÉS"


Le président turc a annoncé, dans son dernier bilan de l'opération qu'il a baptisé "source de Paix", que 550 terroristes ont été neutralisés", selon l'agence gouvernementale. Par "terroriste", Recep Tayyip Erdogan décrit les membres des Unités de protection du peuple (YPG) , considérés comme tel par Ankara alors qu'ils sont les alliés de la coalition internationale.


Le dirigeant a également critiqué lors de cette conférence de presse à Istanbul, les médias étrangers pour leurs "tactiques afin de manipuler l'opinion publique à propos de l'opération Source de Paix".

FRANCE - TURQUIE MAINTENU


La rencontre France-Turquie, prévue ce lundi soir au Stade de France, est maintenue selon nos informations. Contacté par LCI, le ministère des Sports indique qu'il n'est "pas question" d'annuler le match, confirmant la position de Matignon. "S'il y a une décision, elle sera interministérielle et même au-delà. C'est un match important."


Même son de cloche du côté de l'UEFA, qui nous indique ce matin à 9 heures que "le match entre la France et la Turquie sera joué, comme prévu". 

SPORT ET DIPLOMATIE


Plusieurs élus appellent depuis dimanche soir à suspendre la rencontre France-Turquie, prévue ce lundi soir au Stade de France. 

ERIC CIOTTI


Invité sur LCI, Eric Ciotti a décrit la situation en Syrie comme "terrifiante par rapport aux Kurdes", estimant que la réaction de la coalition internationale était "d’une extrême lâcheté". "La diplomatie occidentale dans cette région du monde est désorganisée."


L'élu Les Républicains a plaidé pour une aide envers l'armée syrienne. "Il faut arrêter le massacre des Kurdes. Très clairement il faut que l’ONU prenne des initiatives."

TROUPES SYRIENNES


Les troupes d'Ankara approchent de la frontière avec la Turquie, alors qu'un accord a été passé avec les forces Kurdes, selon les observations de plusieurs journalistes, dont l'AFP et des médias syriens.

LE POINT CE LUNDI 

- Sixième jour d’affrontement. Les troupes turques "ont conquis toute la région frontalière, de Tal Abyad jusqu'à l'ouest de Ras al-Aïn", selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. 


- Alliance entre Kurdes et Syriens. Afin de contrer l’offensive turque, les troupes Kurdes disent avoir conclu un accord avec l’armée syrienne. Une information confirmée du côté de Damas, qui a dénoncé l'opération d'Ankara et annoncé l'envoi de combattants dans le nord du pays.


- De nouvelles victimes civiles. Un convoi transportant des civils, dont des journalistes français, a été pris pour cible. Dix personnes sont mortes dans l’attaque menée par l'aviation turque, selon l'OSDH, dont un journaliste kurde.


- 130.000 déplacés. Selon l’ONU, des centaines de milliers de personnes ont décidé de quitter la région au nord de la Syrie afin d’échapper à l’offensive turque qui a d’ores et déjà tuée 60 civils (OSDH).


- La politique s’invite encore dans le football. Comme lors de leur match contre l’Albanie, des joueurs turcs ont effectué un salut militaire lors de la rencontre France-Turquie. Ils ont effectué ce geste pour célébrer le but de l’égalisation.

FRANCE - TURQUIE

"Pourquoi annuler ce match?" C'est en ces mots que l'ambassadeur de Turquie en France a répondu à la question de savoir si le match de foot qui aura lieu ce soir au stade de France devait être annulé


"J'écoute et j’entends des analyses et déclarations qui m’étonnent", a déclaré Ismail Hakki Musa alors qu'au match aller, l'hymne français avait été copieusement sifflé. La rencontre inquiète les autorités à cause d'un haut risque de débordements.

LES KURDES VEULENT "DÉSORIENTER L'OPINION PUBLIQUE"

L'ambassadeur de Turquie en France n'a pas répondu aux questions de LCI au sujet de l'accord que les forces Kurdes disent avoir passé avec le régime de Damas afin de repousser l'offensive turque. "Je n’ai rien d’officiel là-dessus, je ne peux pas m’avancer", a indiqué Ismail Hakki Musa.


Le diplomate a cependant confié que si une telle alliance était réelle, le régime turc ne serait pas "énormément affecté". "Ça ne nous inquiète pas", a-t-il avancé, défendant que le gouvernement n'avait "pas exclut une tentative de rapprochement de cette nature" dans leur stratégie. "Tout a été calculé".


L'ambassadeur en a profité pour considérer qu'il y aurait une "désinformation" de la part des Unités de protection du peuple (YPG), alliées de la coalition internationale, mais présentées comme "terroriste" par Ankara. "Ils essayent de désorienter l'opinion publique internationale". La communication, notamment sur les réseaux sociaux, fait en effet entièrement partie de l'affrontement. 

LA TURQUIE "SOUHAITE" LE DIALOGUE

L'ambassadeur de Turquie en France estime que les deux pays sont au "début" de négociations. Invité sur LCI, Ismail Hakki Musa, a confié qu'il était "possible" que Recep Tayyip Erdoğan et Emmanuel Macron "échangent ces jours-ci". "Peut-être aujourd’hui, peut-être demain."


"Nous souhaitons le [dialogue], c’est le propre de la diplomatie. Il  y a des points de divergence, d’autres de convergence."

DES CIVILS TUÉS, UN CONVOI AVEC DES JOURNALISTES ATTAQUÉ

Dimanche, au moins 26 civils ont été tués dans le nord syrien par des bombardements et des tirs des forces turques ou leurs supplétifs syriens, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Nous étions dans le convoi de civils kurdes pris pour cible par les forces turques ou leurs alliés à Ras Al Ain. Notre équipe va bien mais des confrères sont morts", a annoncé sur son compte Twitter une journaliste de France Télévisions, Stéphanie Perez. L'OSDH a rapporté la mort "d'un journaliste", mais il n'était pas en mesure de donner son identité ou sa nationalité.

Raid de l'aviation turque en Syrie : au moins 26 civils tuésSource : JT 20h WE

QUELLE RELATION ENTRE DAMAS ET LES KURDES ?

Les Kurdes de Syrie ont annoncé dimanche soir avoir conclu un accord avec Damas pour le déploiement de l'armée syrienne près de la frontière turque, afin de contrer l'offensive d'Ankara, de "libérer toutes les localités occupées par l'armée turque et ses supplétifs syriens", et de soutenir les Forces démocratiques syriennes (FDS).

Longtemps marginalisés et victimes de discriminations de la part de Damas, les Kurdes ont proclamé leur autonomie dans le nord du pays, à la faveur du conflit déclenché en 2011. Damas refuse cette autonomie mais, fin 2018, alors qu'Ankara menaçait de lancer une opération contre les forces kurdes en Syrie, les YPG, principale composante des FDS avaient appelé l'armée syrienne à se déployer dans les environs de la ville de Minbej (nord), ce qu'elle a fait. Les Kurdes avaient également amorcé des pourparlers avec Damas sur l'avenir de leurs régions, sans résultat pour le moment.

"Les Russes et le régime syrien ont fait des propositions qui pourraient sauver la vie de millions de personnes qui vivent sous notre protection. Nous ne faisons pas confiance à leurs promesses. Pour être honnête, il est difficile de savoir à qui faire confiance", a écrit dimanche sur Foreign Policy un haut commandant des FDS, Mazloum Abdi. Et d'ajouter : "Nous savons que nous devrons faire des compromis douloureux avec Moscou et Bachar al-Assad si nous travaillons avec eux. Mais si nous devons choisir entre les compromis et le génocide de notre peuple, nous choisirons sûrement la vie pour notre peuple."

FUITE DE DJIHADISTES

Le "Collectif des familles unies", qui réunit des familles de djihadistes français engagés auprès de Daech, a pressé le gouvernement français de les rapatrier d'urgence, dimanche 13 octobre, après l'annonce, un peu plus tôt dans la journée, de la fuite de près de 800 proches de djihadistes français d'un camp situé au nord de la Syrie.


Aujourd'hui (dimanche), les gardes kurdes ont ouvert les portes aux femmes étrangères (issues de l'EI) et leur ont demandé de sortir du camp", témoigne une membre du collectif auprès de l'AFP, sur la base du témoignage de sa fille, prisonnière, qui raconte qu'elle, comme d'autres femmes de djihadistes, "se sont retrouvées, avec leurs enfants perdues à l'extérieur."


"Elles ne se sont pas évadées, elles ne le voulaient pas, elles s'attendaient à être récupérées par d'autres forces syriennes ou les Turcs, mais on les a mises dehors. Depuis plusieurs jours, les bombes tombaient de plus en plus près du camp, où il n'y a plus d'ONG, plus d'aide, beaucoup de réfugiés syriens aussi sont partis".

MELENCHON

Très remonté depuis le début des opérations turques de l'autre côté de sa frontière avec la Syrie, Jean-Luc Mélenchon, qui avait déjà prononcé un discours anti-Erdogan, samedi, place de la République, a exhorté, ce dimanche, la France à aider l'armée syrienne, dont une partie se déplace sur la zone de conflit pour "affronter l'agression" de la Turquie.


"Excellente nouvelle. L'armée syrienne va défendre son pays contre l'invasion de l'armée d'Erdogan et de leur supplétif djihadiste. La France doit les aider", s'est-il réjoui sur Twitter. 

ARMEE SYRIENNE

L'agence Sana, qui révèle l'information selon laquelle l'armée syrienne va envoyer des troupes dans le nord du pays pour "affronter l'agression" de la Turquie, n'a guère donné de détails sur le nombre de soldats syriens mobilisés. 


Toutefois, cette décision semble avoir été coordonnée avec les forces kurdes : "Toutes les options sont étudiées face à l'offensive turque, le gouvernement doit prendre ses responsabilités pour affronter l'agression", a indiqué sous couvert d'anonymat un responsable kurde.


Cet envoi de troupes fait en tout cas figure d'évolution dans les rapports entre Damas et les Kurdes syriens, qui avaient instauré une autonomie de facto dans cette région du nord, à la faveur du conflit déclenché en 2011. Une autonomie vue d'un mauvais oeil par Bachar al Assad, qui avait toutefois entamé des pourparlers avec les représentants de la région en 2018, restés sans suite.

ERDOGAN

S'exprimant sur l'opération "Sources de paix", dimanche 13 octobre, devant des journalistes, Recep Erdogan a assuré à ses interlocuteurs que l'offensive ne se faisait "pas contre les Kurdes, mais contre le PKK et ses branches PYD et YPG. Nous ne permettons pas et ne permettrons pas la création d'un Etat terroriste dans le nord de la Syrie".

MACRON

"L'offensive turque en Syrie est au cœur de nos préoccupations", a affirmé le président français ce dimanche soir. "Nous avons échangé avec les présidents Trump et Erdogan. Notre objectif est que cette offensive cesse. Cette offensive crée des situations humanitaires insoutenable et permet à Daech de se renforcer."


A ses côtés, la chancelière Merkel a indiqué avoir parlé pendant une heure avec le président turc ce dimanche et a fait part de sa préoccupation : "La menace de Daech est encore très forte".

MACRON

Alors qu'il s'exprime dans un point presse conjoint avec Angela Merkel, Emmanuel Macron a annoncé qu'il réunirait ce dimanche, à 22h, un conseil restreint de défense. Il a notamment exprimé sa crainte que l"offensive turque crée "une situation humanitaire insoutenable".

SYRIE

La Syrie entre officiellement dans la danse : Damas vient en effet d'annoncer l'envoi de troupes dans le nord du pays, face à l'offensive turque, a fait savoir un média d'Etat syrien.

Alors que les combats font rage au nord de Raqqa, au moins 24 civils ont été tués dimanche lors de l'offensive turque, selon un nouveau bilan établi par l'Observatoire syrien des Droits de l'homme (OSDH). 

ETATS-UNIS


Le chef du Pentagone Mark Esper a annoncé dimanche le retrait de jusqu'à 1.000 soldats américains du nord de la Syrie, sur ordre de Donald Trump, évoquant sur la chaîne CBS une "situation intenable" pour des troupes qui "peuvent se retrouver prises en étau" entre les Kurdes et les Turques.


Le président a "ordonné que nous commencions un retrait délibéré des forces américaines de la partie nord de la Syrie", a déclaré M. Esper sur la chaîne Fox News, parlant de "moins" de 1.000 soldats.

CARTE

LE POINT CE DIMANCHE 


- Ce samedi, les autorités turques ont annoncé avoir pris Ras al-Aïn, mais selon plusieurs sources, la ville est toujours en proie à de nombreux combats. 

- Les autorités kurdes ont expliqué que 800 proches de djihadistes étrangers du groupe Etat Islamique ont fui le camp d'Aïn Issa. Les gardes du camp l'avaient "quitté" et "des déplacés" fuyaient "au fur et à mesure", indique l'OSDH. 

- Dans un discours à Istanbul, Erdogan a annoncé que rien ne stoppera son opération, pas même les embargos et l'arrêt des ventes d'armes. 

- Les Etats-Unis ont annoncé le retrait de 1000 soldats américains, sur ordre de Trump. La situation, dans le nord du pays, étant jugée "intenable" pour les troupes américaines.

- Dans la soirée, Damas a annoncé l'envoie de troupes pour faire face à l'offensive turque

PRISE DE TAL ABYAD


Ce dimanche, les forces turques ont conquis la ville frontalière de Tal Abyad, dans le nord de la Syrie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).


Il s'agit de la plus grande ville conquise jusqu'à présent par les forces turques depuis le début de leur offensive mercredi dernier. La cible majeure semble être la ville de Ras al-Aïn. 

HUILE SUR LE FEU 


Rien n'infléchira la politique d'Erdogan. C'est en substance ce qu'il a annoncé ce dimanche, lors d'un discours tenu à Istanbul. "Depuis que nous avons lancé notre opération, nous faisons face à des menaces de sanctions économiques ou d'embargos sur les armes. Ceux qui pensent pouvoir nous contraindre à reculer avec ces menaces se trompent", a déclaré Erdogan. En d'autres termes, les embargos sur les ventes d'armes à la Turquie ne suffiront pas à stopper son opération en Syrie. 

FUITE 

RÉACTIONS


La France est "inquiète" après la fuite annoncée de 800 proches de jihadistes étrangers du groupe Etat islamique (EI) d'un camp en Syrie et appelle une nouvelle fois la Turquie à "terminer au plus vite son intervention" contre les Kurdes, a indiqué dimanche la porte-parole du gouvernement.


"Evidemment que nous sommes inquiets par rapport à ce qui pourrait se passer et c'est la raison pour laquelle nous souhaitons que la Turquie (...) termine au plus vite l'intervention qu'elle a commencée, que nous avons évidemment condamnée", a déclaré Sibeth Ndiaye dans l'émission "Dimanche en Politique" sur France 3.

AÏN ISSA


L'administration kurde semi-autonome a rapporté la fuite de "785" proches de jihadistes, assurant que "le camp d'Aïn Issa était désormais sans gardes". Contacté par l'AFP, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a assuré que les gardes du camp l'avaient "quitté" et que "des déplacés" fuyaient "au fur et à mesure".

AÏN ISSA


Des familles de membres du groupe jihadiste Etat islamique (EI) ont fui un camp de déplacés dans le nord de la Syrie, situé à proximité des combats entre forces kurdes et turques, ont annoncé dimanche les autorités kurdes.


"Plus d'une centaine de personnes, des femmes et des enfants", ont pris la fuite du camp de Aïn Issa, a indiqué à l'AFP un responsable de ce camp de déplacés sous le couvert de l'anonymat.


L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a confirmé qu'"environ une centaine" de femmes et d'enfants des familles de l'EI ont pris la fuite, précisant qu'il s'agissait d'étrangères mais sans être en mesure de donner leurs nationalités.

COMBATS 


De violents combats se déroulent à Ras-al-Aïn, ville frontalière avec la Turquie. Depuis mercredi, 85 combattants kurdes ainsi que 38 civils ont été tués dans les violences, selon un dernier bilan de l'OSDH.

VIDEO - Syrie : De violents combats à Ras al-AïnSource : TF1 Info

ETAT ISLAMIQUE 


Selon les autorités kurdes, des familles de membres du groupe jihadiste Etat islamique (EI) ont fui un camp de déplacés dans le nord de la Syrie, situé à proximité des combats entre forces kurdes et turques.


"L'assaut militaire brutal mené par la Turquie et ses mercenaires se déroule désormais à proximité du camp de Aïn Issa, où se trouvent des milliers (de membres) des familles de l'EI", a annoncé dans un communiqué l'administration autonome kurde. "Certaines ont pu prendre la fuite".

ATTAQUE A LA VOITURE PIEGEE 


Dans la nuit de vendredi à samedi, une voiture piégée a explosé près d'une prison dans la ville de Hassaké sans faire de dommages, selon un correspondant de l'AFP. Cette prison abrite des jihadistes, ont indiqué les forces de sécurité kurdes. 


Les FDS estiment que l'opération turque avait "activé" les cellules djihadistes alors que de nombreux pays s'inquiètent du sort des membres de l'EI aux mains des combattants kurdes. 

VICTIMES 


Selon l'OSDH,  38 civils ont été tués depuis le début de l'assaut mercredi, ajoutant que 81 combattants kurdes étaient morts. Parmi les victimes civimes, figure une responsable d'un parti politique, Hevrin Khalaf, et son chauffeur, selon un communiqué du Conseil démocratique syrien, bras politique des Forces démocratiques syriennes (FDS), la principale alliance de combattants kurdes et arabes dans le nord-est. 


Hevrin Khalaf, 35 ans, était membre de la direction du Conseil démocratique syrien et secrétaire générale du parti Avenir de la Syrie. Ankara a pour sa part annoncé la mort de quatre soldats en Syrie et de 18 civils dans la chute de roquettes kurdes tirées sur des villes frontalières turques.

COMBATS POUR LE CONTROLE DE RAS AL-AÏN


Le ministère de la Défense a affirmé que les forces turques avaient capturé Ras al-Aïn, ville frontalière de la Turquie. Mais selon une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), et un journaliste de l'AFP sur place, les forces turques y sont entrées mais les combats se poursuivent.


Samedi matin, les forces turques et leurs alliés locaux ont lancé l'assaut sur Ras al-Aïn, presque entièrement désertée par ses habitants, selon l'OSDH. D'après un responsable des FDS, "Ras al-Aïn résiste toujours et les affrontements se poursuivent". "Les FDS ont partiellement reculé en raison des violents bombardements mais ont lancé une contre-attaque."


Les forces turques et leurs alliés ont conquis une zone industrielle à la périphérie de Ras al-Aïn, d'après l'OSDH et un correspondant de l'AFP sur place. Un responsable des combattants syriens proturcs, des ex-rebelles qui combattaient autrefois le régime syrien, a indiqué que leur progression était ralentie "par la résistance féroce des YPG". Au total depuis mercredi, les forces kurdes ont perdu 27 villages, selon l'OSDH.

TURQUIE

L'annonce de la suspension des exportations allemandes n'a semble-t-il pas ému la Turquie. Son ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a assuré à la radio allemande Deutsche Welle que cette offensive dans le nord syrien était une "question vitale" et "une question de sécurité nationale, une question de survie".


"Peu importe ce que tout le monde fait, qu'il s'agisse d'un embargo sur les armes ou d'autre chose, cela ne fait que nous renforcer", a-t-il ajouté.


"Même si nos alliés soutiennent l'organisation terroriste, même si nous sommes seuls, même si un embargo est imposé, quoi qu'ils fassent, notre lutte est dirigée contre l'organisation terroriste", la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG), a-t-il martelé.

FRANCE

"Cette décision", prise par le ministère des Armées et des Affaires étrangères, "est d'effet immédiat", ont-ils précisé. "Le conseil des Affaires étrangères de l'UE qui se réunira le 14 octobre à Luxembourg sera l'occasion de coordonner une approche européenne en ce sens". Vendredi 11 octobre, Emmanuel Macron avait appelé à "faire cesser l'offensive au plus vite".

EXPORTATION

Après les Pays-Bas et l'Allemagne, c'est la France qui suspend ses livraisons d'armes vers Ankara. Paris a annoncé qu'elle allait suspendre "les exportations vers la Turquie de matériels de guerre susceptibles d'être employés" en Syrie.

"VOUS NOUS LAISSEZ NOUS FAIRE MASSACRER"


Le commandant des Forces démocratiques syriennes kurdes, le général Mazloum Kobani Abdi, a déclaré lors d'une réunion avec un diplomate américain : "Vous nous avez abandonnés. Vous nous laissez nous faire massacrer", révèle CNN. 


"Vous ne souhaitez pas protéger la population, mais vous ne voulez pas qu'une autre force vienne nous protéger. Vous nous avez vendus. C'est immoral", a ajouté M. Mazloum, devant l'envoyé spécial adjoint de la Coalition mondiale pour la défaite de l'Etat islamique, William Roebuck.

EXECUTION

L'observatoire syrien des droits de l'Homme a indiqué, samedi 12 octobre, que neuf civils syriens avaient été exécutés par les rebelles pro-trucs, agissant comme supplétifs auprès de l'armée turque, au nord-est du pays, près de la frontière avec la Turquie. 


"Les neufs civils ont été exécutés à des moments différents, au sud de la ville frontalière de Tal Abyad", a rapporté l'ONG. Parmi ces victimes, figurent une responsable d'un parti politique kurde et son chauffeur, selon un communiqué du Conseil démocratique syrien, bras politique des forces kurdes.

VENTE D'ARMES

Après les Pays-Bas vendredi, c'est au tour de l'Allemagne de stopper la livraison d'armes à la Turquie. Le ministre des Affaires étrangères allemand, Heiko Maas, a indiqué à Bild que "le gouvernement ne délivrera aucun nouveau permis de vente pour tous les équipements militaires qui pourraient être utilisés en Syrie par la Turquie". 


Une décision lourde sur le plan économique, puisque de janvier à avril 2019, l'Allemagne avait vendu pour pas moins de 184,1 millions d'euros d'armements militaires à la Turquie.

KURDISTAN

Depuis la Syrie, les forces kurdes ont appelé Washington à l'aide. Les Forces démocratiques syriennes ont ainsi regretté l'attitude américaine consistant à retirer ses troupes de cette région, ouvrant la voie à l'opération turque : "Nos alliés nous avaient garanti leur protection, mais soudain, ils nous ont abandonnés avec une décision injuste de retirer leurs troupes de la frontière turque". Et d'appeler l'allié américain "à assumer ses responsabilités morales" et à "respecter ses promesses".

PARIS

Le rassemblement pro-Kurde à République a vu arriver le député insoumis Jean-Luc Mélenchon, entouré de ses collègues Adrien Quatennens et Mathilde Panot, a appelé la France à "répliquer" et a exhorté à mener "implacablement la guerre pour vaincre Erdogan le terroriste et ses troupes".

PARIS


Un rassemblement a été organisé à Paris ce samedi, en solidarité avec les Kurdes. 

La Turquie a affirmé ce samedi que ses forces avaient capturé la ville de Ras al-Aïn, dans le nord-est de la Syrie, après quatre jours de bombardements et de combats contre une milice kurde soutenue par les pays occidentaux. "Au terme d'opérations couronnées de succès dans le cadre de l'opération Source de Paix, la ville de Ras al-Aïn située à l'est de l'Euphrate est passée sous contrôle", a déclaré le ministère turc de la Défense dans un communiqué. De leurs côtés, les forces kurdes nient la perte cette ville située à la frontière turquo-syrienne.

OFFENSIVE EN SYRIE 


Que fait la France ? Nos éléments de réponse 

MACRON APPELLE A L'ARRÊT DE L'OFFENSIVE


Selon l'Elysée, Emmanuel Macron et Donald Trump se sont entretenus au téléphone. L'offensive turque en Syrie doit cesser "au plus vite", a affirmé le président français Emmanuel Macron vendredi lors de cette conversation téléphonique.


Emmanuel Macron "a souligné la nécessité avant toute chose d’empêcher toute résurgence de Daech (le groupe Etat islamique, ndlr) dans la région, de soutenir ceux qui se sont battus sur le terrain à nos côtés contre les terroristes et de protéger les populations civiles", a indiqué l'Elysée.


Le chef de l'Etat français "a rappelé la nécessité de faire cesser l’offensive turque au plus vite. La France et les États-unis, qui partagent des préoccupations communes, resteront étroitement coordonnés dans les prochains jours", a ajouté la présidence française.

FORCES AMERICAINES 


Des troupes américaines se sont retrouvées ce vendredi, sous le feu de positions turques près de la ville de Kobané, dans le nord de la Syrie, a indiqué un porte-parole du Pentagone.


Selon le ministère américain de la Défense, l'incident s'est produit aux alentours de 21H00 heure locale, hors de la "zone de sécurité" que la Turquie, voisine de la Syrie en guerre, cherche à instaurer le long de sa frontière afin de séparer celle-ci des territoires contrôlés par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), qu'elle qualifie de "terroriste".   


Une "explosion" est survenue dans "une zone où les Turcs sont informés de la présence de forces américaines", avance le capitaine Brook DeWalt dans un communiqué, précisant que ce tir d'artillerie n'a pas fait de blessés parmi les soldats américains.


Washington demande par ailleurs à Ankara "d'éviter toute action pouvant conduire à une riposte immédiate" et indique que ses forces "ne se sont pas retirées de Kobané"

MAUVAISE NOUVELLE


La Russie a bloqué vendredi à l'ONU un projet américain de déclaration du Conseil de sécurité demandant à la Turquie d'arrêter son offensive militaire dans le nord de la Syrie, a appris l'AFP de sources diplomatiques.


Moscou a interrompu une procédure d'adoption de ce texte qui devait intervenir à 19H30 GMT, a indiqué l'une de ces sources. Le projet, qui dans sa version initiale demandait seulement à Ankara de revenir à la diplomatie plutôt qu'à des moyens militaires, avait été durci après plusieurs observations d'Etats membres du Conseil de sécurité.

SANCTIONS


Sans toutefois les activer pour l'instant, Donald Trump a autorisé des sanctions très fermes contre la Turquie, a déclaré lors d'une conférence de presse le secrétaire au Trésor américain Steven Mnuchin.


"Donald Trump a l'intention de signer un décret pour dissuader la Turquie de toute poursuite de son offensive militaire dans le nord-est de la Syrie", a déclaré Steven Mnuchin. 


"Ce sont de très fortes sanctions. Nous espérons que nous n'aurons pas à les utiliser mais nous pouvons neutraliser l'économie turque si nécessaire", a prévenu le secrétaire américain au Trésor dans une conférence de presse.

Urgent

PAS DE RETOUR EN ARRIÈRE


La Turquie "ne stoppera pas" l'opération qu'elle mène en Syrie, a affirmé le président Recep Tayyip Erdogan, rejetant les "menaces" en ce sens.


"Peu importe ce que certains disent, nous ne stopperons pas cette" opération qui vise les Unités de protection du peuple (YPG) dans le nord-est de la Syrie, a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Istanbul.

NON


Le chef du Pentagone a estimé que les Turcs ne montraient aucun signe laissant penser qu'ils soient prêts à arrêter leur offensive.


"Je n'ai aucune indication qu'ils veuillent arrêter" leur opération, a déclaré lors d'une conférence de presse à Washington le ministre américain de la Défense Mark Esper, qui a dit se fonder notamment sur un appel téléphonique jeudi avec son homologue turc Hulusi Akar.

Urgent

EXIL


L'offensive menée par la Turquie contre les forces kurdes a déplacé environ 100.000 personnes, ont indiqué vendredi les Nations Unies. 


"Quelque 100.000 personnes ont déjà quitté leurs foyers", a indiqué l'ONU dans un communiqué publié au troisième jour de l'offensive. 

Urgent

INQUIÉTUDES


Les Kurdes affirment que cinq djihadistes ont fui d'une prison près de la ville de Qamichli, dans le nord-est de la Syrie, après des raids aériens turcs ayant visé ses environs.

 

Les cinq membres de l'EI détenus par les forces kurdes, qui luttent contre une offensive turque depuis mercredi, se sont échappés de la prison Navkur située dans la périphérie ouest de Qamichli, ville à majorité kurde, a indiqué un responsable des Forces démocratiques syriennes (FDS). 

ANALYSE


Une crise que décrypte pour LCI Adel Bakawan, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (IFRI).

DIPLOMATIE


Les Pays-Bas suspendent toute nouvelle exportation d'armements vers Ankara après le lancement de l'offensive militaire, a annoncé ce vendredi le ministère néerlandais des Affaires étrangères.


"Les Pays-Bas ont maintenant décidé de suspendre toutes les demandes de licences d'exportation de matériel militaire vers la Turquie dans l'attente de l'évolution de la situation", a indiqué à l'AFP le ministère.

REPLIQUE

Les Pays-Bas ont fait savoir, par le biais de leur ministère des Affaires étrangères, qu'ils suspendaient leurs exportations d'armes vers la Turquie jusqu'à nouvel ordre.

WASHINGTON

Après deux jours d'intervention, les Etats-Unis diraient-ils déjà "stop" à Ankara ? Dans un communiqué du Pentagone, le ministre américain de la Défensea méricain Mark Esper a indiqué avoir "fortement encouragé" Ankara à "interrompre" son opération militaire en Syrie contre des combattants kurdes. Un communiqué qui intervient à la suite d'un entretien téléphonique entre Esper et son homologue turc Hulusi Akar.


Dans la droite ligne des menaces de Donald Trump, qui promettait d'"anéantir" l'économie turque si les troupes d'Erdogan allaient "trop loin", sans préciser quel était le point de non retour, Esper a indiqué que "cette incursion [risquait] d'avoir de graves conséquences pour la Turquie".

BILAN


Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), l'offensive turque en Syrie aurait fait sept morts parmi les civils ce vendredi, dans la ville de Tall Abyad et ses environs. Quatre personnes auraient notamment perdus la vie dans un raid turc visant une voiture, alors qu'ils fuyaient les violences. Les trois autres défunts auraient été tués par des tireurs embusqués.

RUSSIE


La mise en garde de la Russie. Des milliers de combattants de l'EI détenus par les Kurdes risquent de recouvrer la liberté, "c'est une menace rélle pour nous, pour vous, (car) où vont-ils aller et comment ?", a dit Vladimir Poutine lors d'un sommet de pays ex-soviétiques. "Je ne suis pas sûr que l'armée turque puisse contrôler la situation", a-t-il martelé.

AFFRONTEMENTS


D'intenses combats sont en cours entre les forces kurdes et turques, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les Forces démocratiques syriennes (FDS) - une coalition de combattants arabes et kurdes - luttaient pour contenir l'avancée sur le terrain des forces turques, qui ont conquis jeudi 11 villages, dont deux ont été repris depuis par les Kurdes.


Les combats se concentrent dans une bande de 120 km, le long de la frontière entre la Syrie et la Turquie. "Il y a d'intenses combats entre les FDS et les Turcs sur plusieurs fronts, principalement de Tal Abyad à Ras al-Aïn", villes frontalières, a indiqué l'OSDH. "Les FDS utilisent des tunnels, des tranchées et des murets" pour se défendre, selon l'ONG.


Les villes de Tal Abyad et Ras al-Aïn, dont presque tous les habitants ont fui, sont les plus touchées par les combats, a confirmé un centre de presse affilié aux autorités kurdes locales.

POUTINE


Le président russe Vladimir Poutine a réagi à l'offensive terrestre turque en Syrie. Selon lui, cette opération risque de raviver la menace de Daech.

CONSEIL EUROPÉEN


Le président du Conseil européen Donald Tusk a taclé ce vendredi le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a menacé d'envoyer en Europe des millions de migrants face aux critiques de l'offensive turque en Syrie.


"Nous n'accepterons jamais que les réfugiés soient utilisés comme arme et pour nous faire chanter. C'est pour cela que je considère les menaces d'hier du président Erdogan comme absolument hors de propos", a déclaré M. Tusk, en visite à Nicosie.

OTAN


Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, en visite en Turquie, a exhorté vendredi Ankara à agir "avec  retenue" lors de l'offensive menée contre une milice kurde dans le nord-est de la Syrie. "Bien que la Turquie ait des préoccupations sécuritaires légitimes, nous nous attendons à ce que la Turquie agisse avec retenue", a déclaré M. Stoltenberg lors d'une conférence de presse.

LES SANCTIONS EUROPÉENNES "SUR LA TABLE"


La question de sanctions européennes contre la Turquie "sera débattue au Conseil européen la semaine prochaine", a déclaré la secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Amélie de Montchalin, invitée de France Inter ce vendredi matin. "Évidemment que c'est sur la table", a-t-elle souligné.

PREMIER MORT CÔTÉ TURC


Le ministère de la Défense turc a annoncé la mort d'un premier soldat turc lors de l'offensive terrestre turque en Syrie, amorcée il y a quelques jours. "Notre frère d'arme est tombé en martyr le 10 octobre dans un affrontement contre des terroristes des YPG dans la zone de l'opération Source de Paix", a affirmé le ministère dans un communiqué.


À noter que selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, au moins 29 combattants des forces kurdes et 10 civils ont été tués par les frappes aériennes et les tirs d'artillerie de l'armée turque depuis mercredi.

LIGNE ROUGE


L'offensive de la Turquie contre des forces kurdes en Syrie n'a pas franchi à ce stade la ligne rouge tracée par Donald Trump, qui a menacé Ankara de sanctions économiques en cas de comportement disproportionné ou "inhumain", a déclaré jeudi un haut responsable américain.


Interrogé sur la définition de cette ligne rouge, ce responsable du département d'Etat américain a expliqué que cela inclurait "un nettoyage ethnique" ainsi que des "frappes aériennes ou terrestres aveugles contre la population civile".

CESSEZ-LE-FEU ?


Donald Trump a chargé la diplomatie américaine d'arranger un cessez-le-feu entre Turcs et Kurdes, a déclaré un haut responsable américain.


"Nous avons été chargés par le président de tenter de voir s'il y a des zones d'entente possibles entre les deux parties, s'il est possible de parvenir à un cessez-le-feu, et c'est ce que nous sommes en train de faire", a expliqué ce haut responsable du département d'Etat américain, sans plus de précisions.

TRUMP


Sur Twitter, le président américain Donald Trump propose trois alternatives pour régler le conflit entre la Turquie et les Kurdes en Syrie. "Envoyer des milliers de troupes et gagner militairement, frapper la Turquie très fort financièrement et avec des sanctions ou faire de la médiation pour un accord entre la Turquie et les Kurdes", a-t-il posté sur le réseau social.

MANIFESTATION


Les Kurdes de Paris se sont réunis ce jeudi soir place de la République.

Urgent

COALITION


Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires Étrangères, demande une réunion d'urgence de la coalition internationale anti-EI. "Il faut que cette coalition internationale se réunisse parce qu'on est dans une situation nouvelle et parce que le combat contre Daech (acronyme arabe de l'EI, ndlr) risque de reprendre, parce que Daech n'attend que cette opportunité pour sortir", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères sur France 2.

DJIHADISTES


Les évasions des djihadistes étrangers détenus en Syrie par les Kurdes pourraient être facilitées avec l'attaque de la région par l'armée turque. Les forces kurdes reprochent d'ailleurs à la Turquie le bombardement d'une prison abritant de nombreux prisonniers de Daech. De quoi soulever une réelle inquiétude.

PARLY


La ministre française des Armées, Florence Parly, a déclaré que Paris voulait "que la Turquie renonce à cette intervention". "La Turquie est un allié de l'OTAN et cela permet d'avoir des conversations avec ce pays extrêmement franches", a-t-elle expliqué à la radio France Info. "J'ai eu l'occasion cet après-midi d'échanger avec le ministre de la Défense turc. La conversation a été musclée, je peux vous le dire", a-t-elle ajouté. "Chacun comprend les intérêts de sécurité de la Turquie, mais il faut qu'elle cesse ses attaques".   

ONU 


Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exprimé ce jeudi 10 octobre sa "profonde inquiétude" devant l'escalade de la violence dans le nord-est de la Syrie, au lendemain de l'offensive lancée par Ankara. "Toute solution pour la Syrie sera de respecter la souveraineté, le territoire et l'unité" du pays, a ajouté le secrétaire général en visite dans la capitale danoise, où se tient jusqu'à samedi le sommet des maires des grandes villes du monde (C40).

En direct

ONU


Les cinq membres européens du Conseil de sécurité de l'ONU ont réclamé ce jeudi 10 octobre à "la Turquie d'arrêter (son) action militaire unilatérale" en Syrie, dans une déclaration à l'issue d'une réunion en urgence à huis clos tenue par cette instance. À ce stade, la France, l'Allemagne, la Belgique, le Royaume-Uni et la Pologne n'ont pas réussi à entraîner l'adhésion de l'ensemble de leurs partenaires du Conseil à leur déclaration, selon des diplomates.

CRI DE COLÈRE


Ils s'appellent Chilane, Silan et Arya. Tous les trois Kurdes, ils partagent un même sentiment de trahison après l'offensive turque au nord-est de la Syrie. Pour alerter sur ces attaques, qui ont déjà déjà fait une trentaine de morts, dont des civils, des manifestations sont prévues samedi en France. LCI a recueilli leurs témoignages.

RÉPERCUSSION


La Norvège, pays allié de la Turquie au sein de l'Otan, a annoncé jeudi la suspension de toute nouvelle exportation d'armements vers Ankara après le lancement d'une offensive militaire turque dans le nord-est de la Syrie. "Étant donné que la situation est complexe et change rapidement, le ministère des Affaires étrangères, par mesure de précaution, ne traitera pas de nouvelles demandes de licences d'exportation de matériels de défense et de matériels à usages multiples (...) vers la Turquie jusqu'à nouvel ordre", a déclaré la cheffe de la diplomatie norvégienne, Ine Eriksen Søreide, dans un courriel à l'AFP.

VICTIMES


Au moins six civils, dont un bébé et une fillette, ont été tués et plusieurs dizaines blessés ce jeudi 10 octobre par des projectiles tirés sur des villes frontalières turques par une milice kurde syrienne qui fait l'objet d'une offensive d'Ankara, selon les autorités.

RÉPERCUSSION


L'Italie a convoqué jeudi l'ambassadeur turc à Rome, a annoncé le ministère des Affaires étrangères. "À la suite des initiatives militaires turques dans le nord-est de la Syrie, le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio a ordonné la convocation de l'ambassadeur de Turquie en Italie", indique le ministère dans un communiqué.

VICTIMES


Deux autres civils ont été tués ce jeudi 10 octobre en Turquie par des obus tirés depuis la Syrie par une milice kurde, a rapporté la télévision étatique turque, portant à quatre le nombre de tués dans la journée. Deux civils ont été tués dans la province de Mardin, frontalière de la Syrie. Peu avant, le gouvernorat de la province voisine de Sanliurfa avait fait état de deux personnes tuées, dont un bébé, dans des tirs de roquettes et d'obus.

MANIFESTATIONS


Plusieurs organisations ont appelé jeudi à des rassemblements samedi à Paris, en soutien aux Kurdes de Syrie et contre l'offensive turque déclenchée contre leurs positions, critiquée par de nombreux pays. Une première manifestation de soutien se déroulera à 11h30 sur le parvis des droits de l'homme, place du Trocadero, à l'appel notamment de l'Institut kurde de Paris, de la revue La règle du jeu du philosophe Bernard-Henri Levy et du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF).

VICTIMES


Au moins deux civils, dont un bébé, ont été tués et 46 blessés ce jeudi 10 octobre par des projectiles tirés sur une ville frontalière turque par une milice kurde syrienne, selon les autorités locales. Un bébé syrien et un homme turc ont été tués par des roquettes et obus qui se sont abattus sur les villes frontalières d'Akçakale et de Ceylanpinar, ont indiqué les autorités locales dans un communiqué, ajoutant que les 46 blessés avaient été hospitalisés. 

En direct

MACRON


Le président Emmanuel Macron appelle la Turquie "à mettre un terme le plus rapidement possible" à son offensive. Il juge que l'opération dans le nord-est de la Syrie "risque d'aider Daech à reconstruire son califat." "Ce risque d'aider Daech à reconstruire son califat, c'est la responsabilité que prend la Turquie", a-t-il dénoncé lors d'une conférence de presse à Lyon.

La Turquie a mis sa menace à exécution. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé ce mercredi 9 octobre le début d'une nouvelle offensive militaire contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), soutenue par les pays occidentaux mais bête noire d'Ankara. "Les Forces armées turques et l'Armée nationale syrienne (des rebelles syriens soutenus par Ankara) ont débuté l'opération 'Printemps de la paix' dans le nord de la Syrie", a annoncé le chef d'État dans un message sur compte Twitter. 

Une opération militaire qui vise, selon le président Erdogan, "les terroristes des YPG et de Daech" et a pour objectif de mettre en place une "zone de sécurité" dans le nord-est de la Syrie. "La zone de sécurité que nous allons créer va permettre le retour des réfugiés syriens dans leur pays", a-t-il ajouté pour justifier l'opération.

Cette offensive, que la Turquie menaçait depuis plusieurs mois de lancer, est la troisième que mène Ankara en Syrie depuis 2016. Le président américain Donald Trump a semblé donner son feu vert dimanche 6 octobre à une telle opération avant de revenir sur ses propos et d'assurer que les États-Unis n'avaient "pas abandonné les Kurdes", qui ont joué un rôle crucial dans la défaite militaire de le groupe État islamique. Si les Occidentaux louent le rôle des YPG dans la bataille menée de front contre Daech, Ankara n'est pas du même avis. Elle considère ces combattants kurdes comme un groupe "terroriste" et une menace à sa sécurité en raison de ses liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui livre une guérilla sur le sol turc.


La rédaction de TF1info

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