En prison pour meurtre depuis 20 ans, il est innocenté grâce à la généalogie génétique, une première

par Sylvia BOUHADRA
Publié le 18 juillet 2019 à 17h27, mis à jour le 18 juillet 2019 à 17h34
En prison pour meurtre depuis 20 ans, il est innocenté grâce à la généalogie génétique, une première
Source : Thinkstock

ERREUR JUDICIAIRE - Aux Etats-Unis, Christopher Tapp, a passé 20 ans en prison avant d’être totalement innocenté mercredi grâce à la généalogie génétique.

C'est une première. Mercredi, un tribunal de l'Etat de l'Idaho aux Etats-Unis a totalement blanchi Christopher Tapp, un détenu qui a passé 20 ans de sa vie en prison et victime d'une erreur judiciaire. Celui-ci a été innocenté grâce à la généalogie génétique, une technique dite révolutionnaire d'enquête qui croise ADN et arbres généalogiques. "C'est une nouvelle vie, un nouveau début, un nouveau monde pour moi et je vais profiter de chaque jour", s'est-il exclamé à l'issue de l'audience, selon les médias locaux. L'homme avait été déclaré coupable en 1998 et condamné à 30 ans de prison pour le viol et le meurtre en 1996 d'Angie Dodge, une jeune femme de 18 ans. Au moment des faits, Christopher Trapp vivait en face de la victime et avait rapidement avoué le meurtre avant de revenir sur ses dires. 

Le vrai coupable arrêté grâce à la généalogie génétique

La décision du tribunal fait suite à l'arrestation en mai d'un autre homme, Brian Dripps, qui, après avoir été confondu par la généalogie génétique, a avoué le crime. Mais concrètement, qu'est-ce que la généalogie génétique ? C'est une technique qui consiste à comparer un échantillon d'ADN prélevé sur une scène de crime avec les bases de données publiques de sites internet. Aux Etats-Unis, il est courant de réaliser des tests ADN pour retrouver des parents éloignés. Une fois effectués, les résultats sont confiés à des sites. Les personnes peuvent ensuite consulter leurs résultats sur internet. Ces tests ADN "en ligne" sont devenus des outils d'enquête pour les forces de l'ordre. En effet, ils permettent aux enquêteurs de retenir les personnes ayant des profils ADN proches de celui laissé sur la scène de crime puis, ils retracent leurs arbres généalogiques pour voir où ils se croisent, ce qui leur permet en règle générale de mettre un nom sur l'ADN suspect. 

La généalogie génétique avait permis l'arrestation en avril 2018 d'un homme soupçonné d'être le "tueur du Golden State", auteur de 12 meurtres et d'une cinquantaine de viols en Californie dans les années 1970 et 80. Ce sont environ 70 dossiers criminels qui ont été résolus grâce à cette technique. Néanmoins, c'est la première fois qu'elle sert à innocenter une personne déclarée coupable. 


Sylvia BOUHADRA

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