RÉVÉLATIONS – Dans un enregistrement révélé vendredi et détenu par le FBI, Donald Trump et son ancien avocat envisagent la possibilité d’acheter le silence d’une playmate, alors que le milliardaire était en campagne présidentielle. La jeune femme prétendait avoir eu une relation avec l’actuel locataire de la Maison Blanche.
Deux mois avant son élection, Donald Trump aurait eu le projet d’acheter le silence d’une playmate qui prétendait avoir eu une relation "romantique" avec l’actuel président des Etats-Unis entre 2006 et 2007. C’est ce que révèle un enregistrement réalisé à l’insu du pensionnaire de la Maison Blanche par son ancien avocat personnel, Michael Cohen.
C’est le nouvel avocat de Donald Trump et ex-maire de New York, Rudolph Giuliani, qui l’a confirmé, alors que le document a été saisi par les enquêteurs du FBI lors d’une perquisition dans les bureaux de Michael Cohen, annonce le New York Times. Plusieurs médias rapportent que la conversation enregistrée fait mention de Karen McDougal, ex-playmate du magazine Playboy, et d’une confession exclusive faite au National Enquirer moyennant 150 000 dollars. Les deux hommes auraient eu l’intention de la racheter au tabloïd. Le milliardaire ne semble alors pas contre l’idée et interroge son avocat sur le mode de paiement. L’enregistrement s’achèverait avant la fin de la conversation.
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Donald Trump a réagi sur Twitter ce samedi, jugeant "totalement inédit" et "peut-être illégal" le fait d'avoir été enregistré à son insu. Il est "encore plus inconcevable qu'un avocat enregistre un client", a-t-il dénoncé, soulignant que "la bonne nouvelle est que votre président préféré (sic) n'a rien fait de mal".
Inconceivable that the government would break into a lawyer’s office (early in the morning) - almost unheard of. Even more inconceivable that a lawyer would tape a client - totally unheard of & perhaps illegal. The good news is that your favorite President did nothing wrong! — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 21 juillet 2018
Aucune crainte juridique pour Trump
Rudolph Giuliani a, lui, tenu à préciser qu'il n'avait pas été question d'utiliser des fonds de campagne, ce qui serait contraire au code électoral, et que la transaction n’a jamais eu lieu entre le candidat républicain et le National Enquirer. Le témoignage de la playmate n’a jamais été publié, beaucoup expliquant cela par l’amitié liant Trump et David Pecker, patron du groupe de presse auquel appartient le titre. Cette pratique courante dans la presse américaine consisterait à payer une exclusivité pour empêcher la publication d’informations potentiellement compromettantes.
A l’écoute des premiers éléments de la conversation révélée vendredi, Donald Trump n’aurait cependant rien à craindre juridiquement, le paiement n’ayant jamais été effectué. Il s’agit surtout d’un élément supplémentaire dans l’enquête du FBI qui veut savoir si des fonds de campagne ont été utilisés pour faire taire d’anciennes conquêtes du président américain, ce qui constituerait une infraction aux règles électorales.
Durant la campagne présidentielle fin 2016, l’équipe de Donald Trump avait nié toute connaissance d’une transaction avec Karen McDougal. Giuliani a même écarté toute relation entre la jeune femme et le président alors que le New Yorker, en février dernier, en faisait déjà état parallèlement à l’affaire Stormy Daniels. Cette actrice de films X prétend également avoir eu une relation avec Trump et son silence aurait été monnayé quelque 130.000 dollars. Michael Cohen fait d’ailleurs l’objet d’une autre enquête dans cette affaire. Après des années de fidélité à Donald Trump, il a pris ses distances et une collaboration avec la justice n’est pas à exclure pour celui qui a récemment clamé sur ABC qu’il plaçait "(sa) famille et (son) pays en priorité".