Etats-Unis : Barack Obama accorde une régularisation provisoire à 5 millions de clandestins

Publié le 21 novembre 2014 à 7h48
Etats-Unis : Barack Obama accorde une régularisation provisoire à 5 millions de clandestins

IMMIGRATION – Barack Obama a annoncé jeudi soir régulariser provisoirement cinq millions de sans-papiers. Ses adversaires républicains entendent combattre cette décision.

C'est une grande réforme promise durant les premières années de son premier mandat qui a longtemps été repoussée. Barack Obama a finalement offert par décret jeudi soir une régularisation provisoire à quelque cinq millions de clandestins, sur un total de 11 millions vivant aux Etats-Unis sous la menace d'une expulsion. "Une amnistie de masse serait injuste. Des expulsions de masse seraient à la fois impossibles et contraires à notre caractère", a expliqué le président américain lors d'une brève allocution solennelle depuis la Maison Blanche, promettant un système "plus juste et plus équitable".

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A partir du printemps prochain, tout clandestin vivant depuis plus de cinq ans aux Etats-Unis et ayant un enfant américain ou titulaire d'un statut de résident permanent pourra demander un permis de travail de trois ans. "Ce n'est ni une garantie de citoyenneté, ni un droit à rester ici de manière permanente", a cependant souligné Barack Obama. "Nous sommes et serons toujours une nation d'immigrants", a lancé le président américain qui se rend vendredi à Las Vegas (Nevada) pour expliquer une démarche désapprouvée par 48 % des Américains, contre 38 % qui y sont favorables selon un sondage NBC/Wall Street Journal.

"Ce n'est pas comme cela que notre démocratie fonctionne"

L'annonce de Barack Obama a provoqué la colère des républicains . Vent debout contre des décisions présidentielles qu'ils jugent anticonstitutionnelles, ils ont immédiatement promis de combattre ce qu'ils jugent être un passage en force, au Congrès ou en justice. "Ce n'est pas comme cela que notre démocratie fonctionne", a tonné John Boehner, président de la Chambre des représentants. "Le président a dit qu'il n'était ni un roi, ni un empereur, mais il se comporte comme s'il en était un".

Depuis les régularisations massives de 1986 effectuées sous Ronald Reagan, toutes les tentatives de réforme du système d'immigration ont échoué. Début 2013, après la rédaction d'un projet de loi au Sénat par des ténors des deux partis, un compromis semblait possible. Mais la perspective d'un accord au Congrès s'est vite éloignée à l'approche des législatives de mi-mandat qui ont vu la large victoire des républicains le 4 novembre. Désormais majoritaires à la Chambre des représentants comme au Sénat, les républicains ne peuvent bloquer un décret présidentiel. Ils disposent néanmoins de nombreuses armes pour rendre les deux dernières années de Barack Obama à la Maison Blanche difficiles... et ne devraient pas s'en priver.


La rédaction de TF1info

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