États-Unis : Biden et Trump en Géorgie à la veille d'une élection décisive pour l'avenir du pays

M.D. (avec AFP)
Publié le 4 janvier 2021 à 15h59, mis à jour le 4 janvier 2021 à 23h43

Source : JT 20h Semaine

DERNIER ROUND - Le président sortant et le président élu convergent ce lundi vers la Géorgie pour soutenir leurs candidats dans une double élection sénatoriale décisive, alors que le milliardaire est compromis par un enregistrement où il fait pression sur un dignitaire local.

Outre-Atlantique, à la veille d’un scrutin décisif, tous les regards se portent depuis quelques jours vers cet État du Sud. C’est en Géorgie, deux mois après la présidentielle, que va se jouer l’ultime bataille qui va déterminer le contrôle du pouvoir à Washington pour les quatre prochaines années. Les 10,5 millions d’habitants de cet État-clé de l'élection américaine se rendent aux urnes, mardi 5 janvier, à l'occasion d'une double élection sénatoriale dont l’issue reste incertaine. À moins de 24 heures de l'ouverture des bureaux de vote, démocrates d’un côté et républicains de l’autre se livrent à une véritable guerre d’empoigne. Pancartes électorales, porte-à-porte et grands meetings : les deux camps ont sorti l'artillerie lourde pour tenter d'emporter la victoire, donnant à la Géorgie des faux airs de campagne électorale d'envergure nationale.

Les sondages montrent les candidats au coude-à-coude

Preuve de l’importance de ce scrutin, le futur ex-président des États-Unis, Donald Trump, et le président élu, Joe Biden, vont s’y rendre dès ce lundi afin de soutenir leurs candidats respectifs. Le contexte est abrasif : ce dimanche, le quotidien américain The Washington Post est venu semer le trouble en diffusant un appel du milliardaire républicain enregistré à son insu et dans lequel on l’entend demander au responsable en charge des élections en Géorgie de "trouver" les bulletins de vote nécessaires pour annuler sa défaite dans cet État qui n'avait jamais voté autrement que républicain depuis 1992. Deux mois après la présidentielle, Donald Trump refuse toujours de concéder sa défaite face au démocrate Joe Biden, malgré les audits, nouveaux comptages et multiples décisions des tribunaux à son encontre. 

L’affaire, largement relayée dans les médias américains, a eu l’effet d’une bombe. Mais rien n’indique pour l’heure que ces révélations auront une quelconque influence sur le scrutin de mardi. D’autant que la Géorgie n'a pas élu de démocrate au Sénat depuis vingt ans. Sur le papier, les républicains partent favoris mais les démocrates s'appuient toutefois sur la victoire le 3 novembre de Joe Biden, une première en Géorgie depuis 1992, pour y croire. Tous ces facteurs donnent une situation "vraiment trop serrée pour faire un pronostic", souligne Trey Hood, professeur à l'université de Géorgie. Pour le moment, les sondages montrent les candidats au coude-à-coude.

Trump se rendra à Dalton et Biden à Atlanta

Pour soutenir les républicains, Donald Trump donnera ce lundi soir ce qui devrait être son dernier grand meeting avant de quitter la Maison Blanche le 20 janvier prochain. Le milliardaire devrait être reçu en héros à Dalton, dans une circonscription rurale et conservatrice du nord-ouest de la Géorgie. Car dans les campagnes, les pancartes "Trump 2020" restent nombreuses. Plus d'ailleurs que celles des sénateurs qu'il vient soutenir : les ex-homme et femme d'affaires Kelly Loeffler, 50 ans, et David Perdue, 71 ans. Joe Biden se rendra lui à Atlanta, capitale de la Géorgie. Le président démocrate élu fera campagne avec Raphael Warnock, un pasteur noir âgé de 51 ans, et Jon Ossoff, producteur audiovisuel de 33 ans. "Tout se joue" lors de l'élection mardi, le "futur de notre pays", a lancé la démocrate Kamala Harris lors d'un meeting à Savannah, grande ville coloniale où elle faisait campagne avec les deux candidats. 

Nous sommes le pare-feu pour empêcher le socialisme d'arriver en Amérique
La sénatrice républicaine Kelly Loeffler

S’ils réalisent le double exploit, les démocrates feront en effet basculer la chambre haute dans leur camp, donnant tous les leviers du pouvoir à Joe Biden. Avec alors 50 sièges chacun pour les républicains et les démocrates, la future vice-présidente et présidente du Sénat, Kamala Harris aurait ainsi le pouvoir de départager les votes. Et donc de faire pencher la balance du côté démocrate au Sénat, aujourd'hui à majorité républicaine. Joe Biden arriverait ainsi à la Maison Blanche avec une Chambre des représentants et un Sénat démocrates, ce qui lui permettrait d'appliquer son programme. Pour les républicains, c'est aussi l'avenir du pays qui est en jeu. "Nous sommes le pare-feu pour empêcher le socialisme d'arriver en Amérique", a affirmé Kelly Loeffler à ses partisans réunis à Cartersville, petite bourgade coquette. Le suspens reste entier à moins de 48 heures du début du dépouillement.


M.D. (avec AFP)

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