Primaire démocrate dans l'Iowa : une surprise nommée Pete Buttigieg

Publié le 4 février 2020 à 23h16, mis à jour le 5 février 2020 à 0h02

Source : JT 20h Semaine

ÉTATS-UNIS - Inconnu sur la scène nationale il y a encore un an, Pete Buttigieg est arrivé en tête de la première étape de la primaire démocrate, dans l'Iowa, selon des résultats partiels communiqués mardi soir. Le jeune démocrate salue "une victoire stupéfiante".

"Iowa, tu as surpris le pays". L'émotion de Pete Buttigieg était palpable, lundi soir à Des Moines, au moment où celui qui était encore inconnu du grand public il y a quelques mois a réussi l'impossible : se glisser parmi les favoris de la primaire démocrate. Un résultat qui devrait galvaniser le trentenaire, bien décidé à surfer sur son statut d'étoile montante du parti.  

Si les résultats définitifs ne sont pas encore connus, ceux portant sur 62% des bureaux de vote communiqués mardi soir par le parti démocrate donnent le ton : ils placent Pete Buttigieg (26,9%) devant le sénateur socialiste Bernie Sanders (25,1%), qui revendiquait la première place la veille, la sénatrice Elizabeth Warren (18,3%), elle aussi à la gauche du parti, et l'ancien vice-président Joe Biden (15,6%). De quoi pousser celui qui se fait appeler "Mayor Pete" (notamment car son nom de famille est très difficile à prononcer pour les Américains) à évoquer une "victoire stupéfiante", "un espoir improbable" devenu "une réalité indéniable".

"J'ai plus d'expérience militaire que tous les présidents depuis près de 30 ans"

Son espoir, Pete Buttigieg, 37 ans, l'assume ouvertement : prendre le leadership du camp modéré, à l'heure où débute la valse des scrutins pour la primaire du parti démocrate. Un parti qu'il défend bec et ongles, malgré son jeune âge mais un CV bien fourni. Peter Buttigieg  (à prononcer "Boutidjedj" - patronyme courant à Malte, dont son père est originaire) a grandi à South Bend dans l'Indiana. Une ville autrefois florissante dont l'économie s'est effondrée quand les géants de l'automobile comme Studebaker ont fermé leurs usines, dans les années 1950 et 60.

Diplôme d'Harvard en poche, le jeune homme débute en 2007 une carrière de consultant dans un cabinet de conseil. Mais South Bend le rattrapent : en 2010, il décide de briguer la mairie. Il est élu à 29 ans, devenant le plus jeune maire d'une ville de cette taille (100.000 habitants). En parallèle, celui qui est lieutenant de réserve de la marine est appelé sous le drapeau américain : en 2013, il prend un congé sans solde pour être déployé en Afghanistan. Il y restera sept mois et sera décoré pour ses services dans le contre-terrorisme. Une fierté qu'il n'hésite pas à mettre en avant pour vanter les mérites de sa candidature : "J'ai plus d'expérience militaire (il a notamment combattu en Afghanistan, ndlr) que tous les présidents que nous avons eus depuis près de 30 ans."

"Se rendre dans tous les coins, parler à tout le monde"

En avril 2019, il se lance dans la primaire démocrate. Ses premières propositions ? Que la couverture santé soit étendue à tous les Américains. Ou encore que le collège électoral --système des grands électeurs-- soit aboli car il est selon lui antidémocratique. Sa technique pour convaincre les électeurs, son équipe de campagne la résume en quelques mots : "Se rendre dans tous les coins, parler à tout le monde." Près de trois mois après le lancement de son comité exploratoire pour une candidature, les résultats sont au-dessus de ses espérances : ce polyglotte - il parle sept langues dont le français - a récolté 7 millions de dollars de contributions, davantage que la plupart de ses concurrents à l'époque. 

Au fil des mois, il commence à bénéficier d'une large couverture médiatique. Notamment car il pourrait devenir le plus jeune et premier président ouvertement homosexuel des Etats-Unis. Il l'assure : la décision en 2015 de la Cour suprême de se prononcer en faveur du mariage pour tous lui a offert "la liberté la plus importante de sa vie". "Je peux vous dire que si le fait que je sois homosexuel était un choix, c'est un choix qui a été fait haut, très haut", avait déclaré précédemment ce chrétien pratiquant, marié religieusement en 2018 à son compagnon.

Un couple qui se voit déjà à la maison Blanche. Interrogé en juin dernier sur son envie de fonder une famille à Washington, Peter Buttigieg avait répondu : "Pourquoi pas ?". Et d'ajouter : "Je pense que ce ne serait pas la première fois que des enfants arrivent au sein du couple présidentiel. Mais, évidemment, c'est une conversation que je ferais mieux d'avoir avec Chasten (son mari, ndlr.) avant que j'en dise trop à la télévision".


Thomas GUIEN

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