Le maire de New York prévient Donald Trump : "Nous ferons tout pour protéger" les immigrés

par Ambre DEHARO
Publié le 16 novembre 2016 à 23h21
Le maire de New York prévient Donald Trump : "Nous ferons tout pour protéger" les immigrés
Source : Sipa

POSITION – Bill de Blasio, maire démocrate de New York, a défendu mercredi les clandestins dont Donald Trump a assuré qu'il les renverrait dans leurs pays.

Bill de Blasio, nouveau grand défenseur de la tradition d’accueil des États-Unis ? Le maire de New York s’est opposé mercredi 16 novembre à Donald Trump et sa volonté d’expulser du pays tout clandestin. L’édile était reçu par le nouveau président dans sa tour de Manhattan. Déjà très critique pendant la campagne du républicain, Bill de Blasio a affirmé à la presse à la sortie de son entretien qu’il n’avait pas mâché ses mots face au nouveau chef de l’État en ce qui concerne l’immigration. "New York, comme beaucoup d’autres villes américaines, fera tout son possible pour protéger ses habitants et s’assurer que les familles ne soient pas séparées", a ainsi prévenu le démocrate. 

Une déclaration qui vient directement s’opposer à la promesse de campagne, réitérée en partie lors de l’émission 60 minutes le 13 novembre dernier, de Donald Trump d’expulser des millions d’immigrés clandestins. Et de construire un mur à la frontière mexicaine. "Ce que nous allons faire, c’est prendre les gens qui sont des criminels et qui ont des casiers judiciaires, qui appartiennent à des gangs, qui sont des trafiquants de drogue, nous allons les renvoyer du pays ou nous allons les mettre en prison", avait déclaré dimanche Donald Trump sur CBS News. Une population qu’il chiffre aux alentours de deux à  trois millions.

"New York est LA ville des immigrés", a rétorqué Bill de Blasio, lui-même issu d’une famille originaire d’Italie. Tout comme un certain Rudy Giuliani, ancien maire de New York, grand soutien de Trump et petit-fils d’immigrés italiens. La Grosse Pomme, symbole par excellence du "melting pot" à l’américaine, a "réussi car elle était ouverte à tous, elle a été construite par des immigrés, génération après génération", a ajouté Bill de Blasio.

Welcome, encore et toujours

Selon ses propos, l’édile a fait savoir au président-élu que la mairie craignait le sort réservé aux immigrés. Selon lui il en va de la survie de la communauté new-yorkaise. "Je lui ai dit que nous étions inquiets, a ainsi précisé Bill de Blasio, que nous voulions montrer à tous les New-Yorkais, y compris les musulmans, qu’ils sont les bienvenus." Et de souligner que "les politiques d’exclusion saperaient notre capacité à créer une unité, une dynamique où tout le monde se sent également membre de la communauté, prêt à travailler pour se protéger les uns les autres, prêt à travailler avec les forces de l’ordre pour le bien de tous". 

La fronde des maires de grandes villes

Bill de Blasio n’est pas le seul à avoir promis de protéger une population immigrée clandestine. D’autres grandes villes en ont fait de même, à l’instar de Los Angeles, Philadelphie, Boston, Chicago, Seattle, San Francisco ou encore Washington D.C. Celles-ci ont été bâties grâce à un mélange des genres issu de l’immigration, et elles n’entendent pas perdre leur identité de terre d’accueil.

À Chicago, Rahm Emanuel, proche de Barack Obama et ancien chef de cabinet à la Maison Blanche, déclarait dès le lendemain de la sortie du président-élu que sa ville "serait toujours une ville sanctuaire". Même son de cloche du côté d’Eric Garcetti, à Los Angeles, qui a promis, au lendemain de l’élection de Trump de "faire du rafut", si les politiques du nouveau président s’avéraient néfastes pour la population et l’économie de la ville. 

Villes sanctuaires

Aux États-Unis, la notion d’accueil est particulièrement importante dans les villes sanctuaires. Cela ne se traduit pas de la même façon suivant les États. À New York, elle signifie l’octroi d’une carte d’identité propre à la ville à certains clandestins ; tandis que le Los Angeles Times rappelle que dans la mégapole californienne, un policier n’a pas l’autorisation d’approcher un individu dans le seul but de vérifier son statut. Par ailleurs, selon le quotidien, le chef de la police a décidé de ne plus remettre les clandestins arrêtés pour des délits mineurs aux services de l’immigration en charge des déportations.

Des villes prêtes à se battre donc, selon les propos d’un expert de l’American Immigration Council rapportés par l’AFP. Et ce malgré les menaces de Donald Trump pendant la campagne de couper les fonds fédéraux de ces villes sanctuaires.

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