"Les mouvements à l'origine de l'arrivée de Trump demeurent", juge le politologue Dominique Reynié

Publié le 20 janvier 2021 à 11h39

Source : TF1 Info

INTERVIEW - Le politologue et ex-élu régional LR, était l'invité de LCI mercredi 20 janvier. Il est revenu sur la crise qui secoue les États-Unis au jour de l’investiture de Joe Biden.

Jour-J aux États-Unis, avec l’investiture de Joe Biden. Mercredi 20 janvier, à midi heure locale, Donald Trump ne sera officiellement plus le 45e président américain, passant le flambeau à son adversaire démocrate. Une transition qui a été secouée ces derniers mois par les accusations de fraude et qui s’est soldée par une invasion sans précédent du Capitole, le Congrès américain, par des partisans radicaux du président sortant. 

"C'est une situation inédite qui témoigne avec éclat de la fragilité de la plus puissante des démocraties", souligne le politologue Dominique Reynié, invité de LCI. "Quelque chose de très grave s'est passé dans laquelle Donald Trump a une grande responsabilité, morale, historique. On peut d’ailleurs espérer qu’il rendra des comptes à ce sujet." Si l’on a beaucoup imputé les récents événements aux frasques du milliardaire, cette crise qui ébranle la démocratie américaine ne peut s'expliquer uniquement "par la personnalité de Donald Trump", selon le directeur de la Fondation pour l’innovation politique : "Il y a des mouvements historiques qui sont eux-mêmes à l'origine de l'arrivée de Trump au pouvoir et qui demeurent. Nous sommes dans une époque de grands bouleversements". 

D’après Dominique Reynié, la victoire de Joe Biden en novembre dernier est due à "un vote protestataire". Alors, à quoi vont ressembler les prochains mois de l’Amérique trumpiste, sans son leader à la Maison Blanche ? "On peut considérer que cette base (de soutien à Trump, ndlr) va à nouveau prospérer sur les difficultés qu’il y a à gouverner dans un monde démocratique", imagine le politologue. Le président sortant fait en ce moment l’objet d’une procédure de destitution (impeachment), visant à de se représenter en 2024. Mais elle doit passer par l'approbation d'une majorité des deux tiers au Sénat pour qu’elle soit actée. 


La rédaction de TF1info

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