Etats-Unis : les confessions de Samuel Little, le pire tueur en série de l'histoire du pays

Publié le 9 octobre 2019 à 17h18, mis à jour le 9 octobre 2019 à 17h38
Etats-Unis : les confessions de Samuel Little, le pire tueur en série de l'histoire du pays
Source : FBI

MINDHUNTER - Dimanche 6 octobre, le FBI a révélé l'identité du tueur le plus prolifique des Etats-Unis. Il s'appelle Samuel Little et a avoué avoir 93 meurtres commis entre 1970 et 2005.

Nul doute que les scénaristes de la série Mindhunter risquent de se pencher sur son cas tant l'ampleur de ses crimes pourrait le faire entrer définitivement dans l'histoire. Ce dimanche 6 octobre, le FBI a révélé l'identité de Samuel Little, un ancien boxeur américain qui a avoué 93 meurtres entre 1970 et 2005. Il aura fallu cinq ans aux enquêteurs spécialisés américains pour retracer l'itinéraire criminel de Little, largement aidé par James Holland, un ranger du Texas qui a réussi à lui arracher des aveux. 

Arrêté des dizaines de fois pour des vols, enlèvement, ou autre violences, son errance meurtrière n'a été soupçonnée qu'à deux reprises, au début des années 1980. Lié à la disparition de deux jeunes femmes, l'une dans le Mississippi, l'autre en Floride, il avait toutefois été relâché, faute de preuves.

Dans cette affaire, tout commence en 2012, lorsque les enquêteurs américains ont réussi à établir avec certitude qu'il était impliqué dans des meurtres : lors d'une interpellation dans le Kentucky, pour un trafic de drogues, son ADN a été prélevé et a "matché" avec trois scènes de crime. Il s'agissait des meurtres de trois femmes commis entre 1987 et 1989 à Los Angeles. En 2014, bien que criant son innocence, il fut condamné à la prison à perpétuité et purge sa peine dans une prison de Californie. 

L'histoire aurait pu s'arrêter là et les dizaines d'autres meurtres seraient restés irrésolus. Sauf qu'après son procès, le FBI, tenace, utilise la base de données VICAP (Violent Criminal Apprehension Program). Un logiciel qui permet de le relier à un autre homicide non-résolu, cette fois à Odessa au Texas. 

C'est alors qu'un ranger texan, James Holland, décide de le faire parler et le fait extrader au Texas en lui promettant que la peine de mort qu'il encourrait serait levée ... bien lui en a pris puisque Little s'est mis à table. Au sens propre comme au figuré. Holland s'est entretenu durant 700 heures avec le tueur, parfois autour d'une pizza ou d'un soda. Certaines de ces vidéos ont été diffusées dans l'émission 60 minutes, sur la chaine américaine CBS. Les récits sont précis, glaçants et déconcertants aussi. 

"La première chose que j’ai remarquée, c’est à quel point il était malin", raconte Holland, à CBS. Lors de leurs échanges, le policier lui a demandé comment il avait réussi à échapper pendant aussi longtemps à la justice. "Je pouvais aller dans mon monde et faire ce que je voulais", lui a répondu Samuel Little en évoquant sa vie aux marges de la société, au cœur de quartiers déshérités. 

Pour l'heure, les enquêteurs du FBI n'ont pu attester clairement de l'implication de Little que dans 50 cas mais sont en possession de dizaines de croquis réalisés par Little lui-même. Ces croquis sont des portraits de femmes, certaines de ses victimes présumées, affichant des détails très précis comme la taille du nez, la coupe de cheveux, ou encore la couleur de peau. "Il a cité les villes, les États et a donné le nombre de personnes tuées dans chaque lieu", raconte l'agent Christina Palazzolo citée dans un communiqué du FBI. 

Little tuait ses victimes en les passant à tabac ou les étranglait avant d'abandonner leur corps sur le bord de la route, en contrebas d'une forêt ou dans des décharges. Faute d'impact de balles ou de coups de couteaux, nombre de ses homicides avaient été classés comme des overdoses, des accidents ou des causes naturelles. "Jackson, Mississippi: une; Cincinnati, Ohio:une; Phoenix, Arizona: trois; Las Vegas, Nevada: une...", détaille Palazzolo. 

Car si le FBI a communiqué sur cette affaire, c'est qu'il fait aujourd'hui appel à la population américaine pour les identifier. Little se souvient très précisément de chacune de ses victimes : âge, prénom, lieux des meurtres, leur dernier repas et la façon dont il les as tuées.  En revanche, il demeure très flou sur les dates, ce qui complique grandement la tâche des enquêteurs. 

Les portraits des victimes de Little, dessinées par lui-même.
Les portraits des victimes de Little, dessinées par lui-même. - FBI

"Il pensait que personne ne se rendrait compte des disparitions de ses victimes", explique l'enquêtrice du FBI. Pendant de nombreuses années, Samuel Little a pensé qu'il ne serait pas confondu, en raison des profils des jeunes femmes : des femmes en marge de la société, des prostituées pour la plupart. "Même s'il est déjà en prison, le FBI estime qu'il est important de demander justice pour chaque victime et de clore toutes les affaires possibles", a-t-elle précisé.


La rédaction de TF1info

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