Examens gynécologiques forcés : des Australiennes vont poursuivre le Qatar

Maxence GEVIN avec AFP
Publié le 15 novembre 2021 à 8h46, mis à jour le 15 novembre 2021 à 12h02
Qatar Airways devant la justice australienne.
Qatar Airways devant la justice australienne. - Source : Odd ANDERSEN / AFP

JUSTICE - Sept femmes vont poursuivre les autorités qataries auprès de la justice australienne après avoir subi un examen gynécologique forcé à l'aéroport de Doha, fin 2020.

Le Qatar face à la justice. Fin 2020, des passagères de dix vols de Qatar Airways au départ de Doha ont été soumises à des examens gynécologiques afin de retrouver la mère d'un bébé abandonné dans les toilettes de l'aéroport. Plusieurs mois plus tard, certaines plaignantes - 7 des 13 Australiennes concernées - ont décidé d'ouvrir une procédure contre les autorités qataries auprès de la justice australienne. 

Il s'agit d'"envoyer aux autorités du Qatar le message selon lequel ils ne peuvent pas traiter les femmes de cette manière", a déclaré à l'AFP l'avocat des victimes, Damian Sturzaker, qui espère obtenir pour ses clientes des excuses formelles, une compensation et une protection pour les passagères transitant par cet aéroport.

Sensibiliser les femmes sur les risques au Qatar

Pour cela, une plainte sera déposée "dans les prochaines semaines" en Australie contre l'autorité aérienne civile du Qatar, l'aéroport international Hamad, Qatar Airways et le gouvernement qatari. L'objectif de cette action en justice est également de sensibiliser, notamment les femmes, à quelques mois seulement de la Coupe du monde 2022 organisée dans le pays du Golfe. "Elles doivent être conscientes que, malgré l'apparence d'un aéroport et d'une compagnie nationale hautement développés et modernisés, ces événements se sont produits et que rien n'empêche qu'ils se reproduisent", avance Damian Sturzaker. 

Le Qatar est une monarchie musulmane ultraconservatrice où les relations sexuelles et la procréation hors mariage sont passibles de peines de prison. Face aux menaces que l'incident faisait planer sur la réputation du pays, les autorités locales se sont engagées à assurer à l'avenir "la sûreté et la sécurité" des passagers. Le Premier ministre a, par ailleurs, formulé des excuses et un policier de l'aéroport qui a supervisé les examens aurait été condamné. Toutefois, le pays peine à convaincre les sceptiques de la crédibilité de ses promesses en matière de droits des femmes, de droit du travail et de démocratie dans un contexte où il se prépare à accueillir des milliers de visiteurs étrangers dans le cadre du Mondial 2022 de football. 


Maxence GEVIN avec AFP

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