Face au coronavirus, les Etats s’organisent pour maintenir leur économie à flot

Publié le 3 mars 2020 à 14h45, mis à jour le 4 mars 2020 à 12h38
Face au coronavirus, les Etats s’organisent pour maintenir leur économie à flot

CHOC – La crise sanitaire du Covid-19 a des conséquences d'ores et déjà perceptibles sur les économies nationales. Les Etats les plus touchés par le virus s’organisent pour endiguer la chute éventuelle de leur économie.

Ce mardi 3 mars au matin, il y avait plus de 90.900 cas de contamination au nouveau coronavirus dans 76 pays et territoires, dont plus de 3.000 décès. Cette propagation du virus demande une réponse forte et rapide des Etats touchés, d’abord en matière sanitaire mais aussi économique. Depuis le mois de janvier, l’économie mondiale ralentit et les marchés financiers s’affolent. 

La Banque Centrale Européenne (BCE)s’est réunie ce mardi et a prévu d’apporter, le 12 mars lors de sa prochaine réunion, d’éventuelles réponses aux risques économiques que fait peser le nouveau coronavirus. Des pays n'ont pas eu le choix d'attendre davantage et ont déjà pris des mesures en soutien à leurs entreprises mises en difficulté par cette crise sanitaire.

La Chine peine à reprendre son activité

Deuxième puissance économique mondiale, la Chine voit son activité s’effondrer depuis le début de l’année en raison des mesures drastiques de quarantaine dans la province de Hubei et des arrêts de commercialisation avec certains pays de l’étranger. En réaction, Pékin a déployé une série de mesures destinées à soutenir ses entreprises et particulièrement ses PME, dont la production représente 60 % du PIB. 

Au début du mois, le gouvernement a débloqué en urgence 43 milliards de dollars pour aider les entreprises impliquées dans la lutte contre l’épidémie. Depuis, ces dernières, encore beaucoup à l’arrêt, ont été invitées à reprendre progressivement le travail. Mais le mal fait à l’économie chinoise est déjà palpable : au premier semestre, la croissance sera très affectée par la crise sanitaire, selon la majorité des analystes. Le Fonds Monétaire International (FMI) a pour sa part révisé ses prévisions de croissance de 6 à 5,6 %. 

La Corée du Sud déclare "la guerre"

C’est le deuxième pays le plus touché par l’épidémie de Covid-19, avec plus de 5.000 cas à l’heure actuelle. En conséquence, le président Moon Jae-In a déclaré la "guerre" au virus et annoncé débourser 30.000 milliards de wons (22,5 milliards d’euros) pour aider l’économie à faire face à cette "grave" situation.

La banque centrale américaine à la rescousse

Pour tenter d'endiguer les répercussions du virus sur son économie, la banque centrale américaine (Fed) a baissé d'urgence ses taux d'intérêt. Une baisse inédite sous cette forme depuis la crise financière de 2008, qui doit donner "un coup de fouet significatif à l'économie" selon le président de la Fed Jerome Powell. Les Etats-Unis, première économie mondiale, ont pour l'instant été relativement épargnés par le choc de l'offre mais les prévisionnistes craignent une recrudescence de cas de contamination sur le territoire et, à terme, la récession.

Coronavirus : comment expliquer le ralentissement de l'économie mondiale ?Source : JT 20h WE

L’Italie craint la récession

Le pays du sud de l’Europe compte à ce jour plus 1.600 cas et 77 décès des suites du nouveau coronavirus, faisant de lui le principal foyer épidémique d’Europe. Son économie étant déjà à la traine l’an dernier, l’Italie craint la récession en 2020 à cause de la crise sanitaire.

Les deux plus grands foyers se trouvent en Lombardie et en Vénétie, deux régions industrialisées qui représentent à elles seules 30% du PIB. En réponse aux appels des entrepreneurs, le ministre de l’Economie Roberto Gualtieri a annoncé dimanche 1er mars un soutien de 3,6 milliards d’euros, soit 0,2 % du PIB, pour les secteurs affectés, les deux principaux étant le tourisme et les loisirs. Le gouvernement italien prévoit notamment de mettre en place des crédits d’impôts pour ses entreprises. Deux jours plus tôt, ce dernier avait annoncé une aide immédiate aux entreprises des 11 villes du nord du pays se trouvant en quarantaine.

En France, une croissance revue à la baisse

L’épidémie n’est pas déclarée sur le sol français mais elle affecte déjà la croissance, qui a été revue à la baisse pour 2020. Pour enrayer ces conséquences sur l’économie, Bruno Le Maire a annoncé un panel de mesures à la rescousse des entreprises : cas de force majeure, étalement des charges, chômage partiel, crédit bancaire…. "Nous ferons preuve d’une solidarité totale vis-à-vis de tous les entrepreneurs qui aujourd’hui sont en première ligne", a assuré le ministre de l’Economie.

Le Royaume-Uni réagit

Les Britanniques, également touchés par le nouveau coronavirus, avec 36 cas de contamination pour le moment, commencent à réagir sur le plan économique. La Banque d’Angleterre "prendra toutes les mesures nécessaires" pour soutenir l’activité britannique, a affirmé ce mardi le gouverneur Mark Carney. Son rôle est de soutenir les entreprises à faire face à un choc économique causé par la crise sanitaire.

D’autres pays, épargnés pour le moment par une propagation du nouveau coronavirus, prennent tout de même des mesures préventives. C’est le cas de la Pologne qui a voté une loi dans la nuit de lundi à mardi, permettant notamment le travail à domicile pour les employés et des indemnités en cas de fermeture des écoles. 


La rédaction de TF1info

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