Fariba Adelkhah : deux ans de détention à Téhéran pour la chercheuse franco-iranienne

TG avec AFP
Publié le 5 juin 2021 à 15h18

Source : JT 13h Semaine

SOUTIEN - La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah est détenue depuis deux ans jour pour jour en Iran. Son portrait a été apposé sur une façade de l'Hôtel-de-ville à Paris, ce samedi.

Assignée à résidence, sous la contrainte d'un bracelet électronique et avec un horizon limité à 300 mètres. Tel est le quotidien à Téhéran de Fariba Adelkhah, une anthropologue franco-iranienne. Il y a deux ans jour pour jour, cette dernière était arrêtée par les autorités, devenant une "otage" parmi d'autres du régime iranien dans son bras de fer avec les Occidentaux.

Pour marquer cet anniversaire, son portrait sera dressé samedi sur la façade de la mairie de Paris centre, au cœur de la capitale. Une cérémonie en présence de son compagnon Roland Marchal, arrêté en même temps qu'elle et échangé en mars 2020 contre un ingénieur iranien détenu en France et menacé d'extradition vers les Etats-Unis.

"On ne sait toujours pas pourquoi elle a été arrêtée"

Fariba Adelkhah, elle, n'a pas pu profiter d'un tel échange. Spécialiste du chiisme et de l'Iran post-révolutionnaire à Sciences Po Paris, la chercheuse, âgée de 62 ans, a été condamnée à cinq ans de prison en mai 2020 pour menace à la "sûreté nationale" et "propagande" contre la République islamique. Elle a passé plus d'un an dans une prison avant d'être assignée à résidence en octobre 2020. Ses liens vers l'extérieur se résument aux visites de sa famille et à des échanges téléphoniques avec quelques proches en France. Elle suit aussi des cours d'arabe et de droit musulman à distance.

"Deux ans après, on ne sait toujours pas pourquoi elle a été arrêtée : comme moyen de pression sur la France et de chantage pour faire libérer des Iraniens détenus en Europe ?", s'interroge son comité de soutien. "Dans le cadre de règlements de comptes internes à la République islamique ? Pour faire taire des voix discordantes, pour faire un exemple contre la liberté d'expression ?", poursuit-il.

Réputée forte - elle a observé une grève de la faim de 49 jours durant sa détention -  Fariba Adelkhah doit compter avec les aléas de la politique iranienne et des enjeux internationaux. L'élection présidentielle du 18 juin, dans laquelle le chef ultraconservateur de l'Autorité judiciaire, Ebrahim Raïssi, fait figure de favori, est la prochaine échéance majeure. Les négociations pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien pourraient aussi avoir des retombées.


TG avec AFP

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