Frappes contre les Etats-Unis en Irak : quand le Pentagone planchait sur "la puissance militaire de l'Iran"

Publié le 8 janvier 2020 à 14h40

Source : Sujet TF1 Info

INTERNATIONAL - Après avoir promis de venger la mort du général Qassem Soleimani, l'Iran a tiré 22 missiles sur des bases de la coalition internationale abritant des soldats américains en Irak, dans la nuit du 7 au 8 janvier. Une attaque organisée grâce à l'arsenal iranien, le plus important du Moyen-Orient.

Il n'aura fallu guère plus d'une demi-heure à l'Iran pour que 22 missiles s'abattent sur les bases d'Aïn al-Assad et Erbil. Une démonstration de force orchestrée par l'armée iranienne en représailles de l'assassinat, il y a moins d'une semaine, du général Qassem Soleimani. Mais aussi une initiative destinée à faire l'étalage de l'arsenal balistique iranien, le plus important du Moyen-Orient.

De l'aveu même du Pentagone, le dispositif de Téhéran dépasse celui d'Israël, son ennemi juré. C'est en tout cas ce que le Pentagone avait assuré fin novembre 2019. Dans un rapport intitulé "La puissance militaire de l'Iran", la Defense Intelligence Agency (DIA) avait dévoilé les contours d'un "vaste programme de développement de missiles". Téhéran "a le plus grand nombre de missiles du Moyen-Orient avec un large éventail de missiles de très courte portée, de missiles de courte portée et de missiles de portée intermédiaire qui peuvent frapper des cibles dans l'ensemble de la région, jusqu'à 2000 km de distance", avait fait savoir le Pentagone.

"Dissuader ses ennemis de l'attaquer"

"En l'absence d'une armée de l'air moderne, l'Iran a fait des missiles balistiques une force de frappe d'une grande portée pour dissuader ses ennemis de l'attaquer", avait ajouté la DIA. Dans le détail, l'Iran a développé ces dernières années plus de quarante types de missiles dont les plus puissants, Ghadr F et Sejil 2, sont capables d'atteindre Israël, mais aussi toutes les bases américaines dans la région.

Quid de l'impact des sanctions internationales, qui frappent le pays, sur son armement ? Elles ont affecté les capacités de la Défense iranienne, selon le rapport qui note qu'à 20,7 milliards de dollars, le budget de défense de l'Iran ne représente plus que 3,8% du PIB en 2019, contre 6,1% en 2018, lorsqu'il atteignait 27,3 milliards de dollars. A l'époque, le Pentagone avait d'ailleurs mis en garde contre une levée de l'embargo sur les armes, prévue en octobre 2020 selon les termes de l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015, dont les Etats-Unis se sont retirés unilatéralement. Une levée de cet embargo "donnerait à Téhéran une opportunité d'acheter des armements modernes qui sont hors de sa portée depuis des décennies", avait indiqué le Pentagone, alors que la situation n'avait pas encore dégénéré entre les deux pays. 


Thomas GUIEN

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