Fusillade de San Bernardino : l'appartement des tireurs fouillé en direct par les médias américains

MÉDIA - Une dizaine de journalistes ont pénétré vendredi dans l'appartement du couple responsable de la tuerie en Californie qui a fait 14 morts mercredi. Le propriétaire aurait reçu 1 000 dollars d'un journaliste pour le laisser rentrer.
C'est ce qu'on appelle une cohue médiatique. Une dizaine de journalistes, photographes, cameramans sont entrés vendredi dans l'appartement de Syed Farook et Tashfeen Malik, auteurs de la fusillade qui a tué 14 personnes à San Bernardino mercredi. Photos de famille, cartes d'identité, tapis de prière, vaisselle sale, lit et peluches du bébé... Rien n'a échappé aux caméras des médias américains.
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Plusieurs chaînes de télévisions ont filmé en direct cette fouille médiatique de l'appartement, comme MSNBC ou encore CBS News . "Les gens touchaient à tout, certains journalistes ont pris des albums et extrait des photos pour les photographier", relate Robyn Beck, photographe de l'AFP qui a participé à la visite non guidée. La chaîne MSNBC a montré en direct des cartes d'identité qu'elle n'aurait pas dû rendre publiques, et s'est finalement excusée à l'antenne. Selon un expert interviewé sur CNN, "une douzaine de journalistes ont potentiellement détruit une scène de crime".
Un manque d'éthique et du voyeurisme
Le propriétaire de l'appartement, Doyle Miller, aurait fait sauter les plaques scellant la porte d'entrée de l'appartement, laissant alors les journalistes entrer, selon MSNBC. Le média américain rapporte qu'un journaliste aurait payé 1000 dollars au propriétaire pour le laisser entrer, sans préciser lequel. CBS News précise alors que les journalistes "se sont précipités" dans l'appartement au moment de l'ouverture. "C'est le chaos, ici!" s'exclame Doyle Miller, visiblement dépassé par les événements. Le FBI – qui a au préalable passé l’appartement au peigne fin et récupéré tous les objets utiles à l'enquête – a démenti avoir autorisé les journalistes à pénétrer dans l'appartement.
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Laura Eimiller, porte-parole du bureau du FBI de Los Angeles, a déclaré à Vice News qu’ "une fois que nous avons conclu nos recherches, la résidence est de nouveau sous la garde de son propriétaire". Et ce dernier est alors libre de faire ce qu'il souhaite. Une décision des autorités qui surprend tout de même au vu de la sensibilité de l'enquête de cette nouvelle fusillade, qui pourrait être un acte terroriste du groupe Etat islamique. Le FBI s'est défendu de toute négligence, affirmant avoir achevé en moins de 48 heures ses analyses scientifiques dans l'appartement. La presse américaine n'a pas échappé non plus aux critiques des réseaux sociaux, où les internautes ont pointé du doigt un manque d'éthique et un certain voyeurisme.
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