Gilets jaunes : la Belgique et la Bulgarie ont elles aussi leurs Gilets jaunes

Publié le 20 novembre 2018 à 17h46

Source : JT 13h Semaine

AILLEURS – Alors que la mobilisation des Gilets jaunes se poursuit ce mardi en France, un mouvement identique est observé aussi ailleurs en Europe. En Belgique, plusieurs dépôts de carburants ont été bloqués tandis qu’en Bulgarie, des manifestants se sont eux-aussi vêtus de jaune ce week-end.

L’étincelle de la grogne pourrait bien embraser d’autres pays. Alors que Christophe Castaner a dénoncé ce mardi 20 novembre la "dérive totale" du mouvement des Gilets jaunes, celui-ci se poursuit. Et se propage ailleurs en Europe : en Belgique et en Bulgarie, le mouvement a d’ores et déjà fait de nouveaux adeptes.

Blocages en Belgique : des revendications similaires

Outre-Quiévrain, c’est un appel au blocage des autoroutes et des raffineries sur les réseaux sociaux qui a lancé la mobilisation. Résultat : près de 400 pompes sont confrontées à une pénurie de carburant ce mardi, indique le quotidien national Le Soir. Un chiffre qui représente environ un tiers des stations-service wallonnes, la région francophone du pays. 

Et pour cause, dès vendredi, plusieurs dépôts de carburants étaient bloqués. Selon l’agence de presse locale, quelques dizaines de Gilets jaunes ont empêché les poids lourds d’accéder au site d’une raffinerie Total du pays. Deux autres blocages similaires ont été rapportés par les médias belges, pour l'instant uniquement en Wallonie. Comme en France, les manifestants désirent faire entendre leur mécontentement face  à l'augmentation du prix du carburant. 

Ainsi, un éditorialiste du Soir explique que la "bagnole" est, en Belgique "le phare" d'une volonté de "liberté individuelle". Selon lui, il est donc normal que le mouvement des Gilets jaunes ait provoqué un sursaut dans le pays. Les manifestants considèrent les dépôts bloqués de Wandre et de Feluy comme "un butin arraché aux griffes des finances publiques". Et de conclure en rappelant que, comme de l'autre côté de la frontière, " il ne suffit pas de taxer, il faut aussi que des solutions soient proposées".

Tout comme en France, la mobilisation a également quelque peu dégénéré. Ainsi, à Feluy,  un village proche de la frontière, des casseurs se sont joints aux manifestants. Comme le rapporte notamment la RTBF, des explosions de pétards ont retenti dans la nuit de lundi à mardi et des "personnes dangereuses" se seraient immiscées dans les rangs jaunes selon les organisateurs. Pour éviter tout autre dérapage, le groupe de mobilisation sur Facebook "Actions citoyennes contre les mesures gouvernementales", est donc désormais fermé au public. 

Gilets jaunes Bulgares : un ras-le-bol national

En Bulgarie, c’est aussi sur les réseaux sociaux que le mouvement est né et s'orgsanie. Sauf que, contrairement à la France et la Belgique, les manifestations ont débuté dans le pays depuis près de trois semaines. Bien que dès le 16 novembre les protestataires ont enfilé un gilet jaune, ils demandent un changement total du système. Selon Novinite, une agence de presse de Sofia, la population se mobilise donc devant le parlement, sous le slogan "Occupation”, pour demander la démission du gouvernement. 

Une manifestation qui s’est ensuite traduite par des blocages. Pour répondre à la gronde française, des milliers de Bulgares ont ainsi immobilisé dimanche les principaux axes routiers et les postes-frontière entre le pays, la Turquie et la Grèce. Eux aussi protestent contre la flambée du prix des carburants selon l’AFP. 

Mais, si on retrouve le même vêtement fluo, le soulèvement bulgare est bien différent de celui qui embrase la France car ce pays est le plus pauvre de l'Union européenne. Outre l’annulation des hausses sur le carburant et la taxe des vieux véhicules, c’est leur niveau de vie global que dénoncent les protestataires. La population, qui scande depuis des jours "mafia" et "démission" devant le Parlement, est étouffée par le coût de la vie et un pouvoir d'achat qui atteint à peine la moitié de la moyenne de l'UE. 

Alors, pour mesurer l'effort financier que les habitants doivent fournir dans chacun des ces Etats pour se procurer de l'essence, l'agence financière Bloomberg a mis en place plusieurs indicateurs. Parmi eux "l’accessibilité" de chaque citoyen à "l'or noir". De quoi mieux comprendre la mobilisation bulgare. On constate en effet qu’une personne vivant dans ce pays doit dépenser 21% de son salaire pour un gallon (3,8 litres) d’essence. Un chiffre qui chute à 5,92% pour un Français et seulement 5.10% pour un Belge.


Felicia SIDERIS

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