Grâces présidentielles, limogeages... ce que Donald Trump peut faire avant de quitter le pouvoir

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Publié le 17 novembre 2020 à 17h58

Source : TF1 Info

ETATS-UNIS - Neuf semaines : c'est le temps qu'il reste à Donald Trump pour mener sa politique avant de céder sa place à Joe Biden. Une marge de manœuvre suffisante pour prendre encore une poignée de décisions...

Comme si de rien n'était. A neuf semaines de son départ de la Maison Blanche, le président Trump dirige son pays en solitaire, rompant avec la tradition selon laquelle le président élu est amené à être inclus (au moins en tant qu'observateur) dans les grandes décisions de la période de transition. Reste à savoir de quelles décisions il s'agit.

Généralement, les présidents sortants abordent cette période dite du "lame duck" (littéralement "canard boiteux") avec un pied vers la sortie. Entre dossiers à boucler et place à faire pour la nouvelle équipe, aucune réforme n'est (évidemment) engagée. Seulement... dans les faits, l'hôte de la Maison Blanche conserve tous ses pouvoirs jusqu'à la prestation de serment, le 20 janvier. Et Donald Trump ne devrait pas s'en priver. Les semaines qui ont précédé l'élection du 4 novembre ont donné le ton : une semaine avant le scrutin, la juge Amy Coney Barrett faisait son entrée à la Cour Suprême. Une décision destinée à ancrer à droite l'instance mais jugée "illégitime" par les démocrates. 

Accorder des grâces présidentielles, une tradition

D'ici le 20 janvier, le camp Biden pourrait à nouveau faire la grimace. Car Donald Trump pourrait, avant de partir, utiliser son droit de grâce. C'est d'ailleurs une tradition : le 17 janvier 2016, Barack Obama avait accordé une grâce à 273 prisonniers en une seule journée, avec une réduction de peine ou un "pardon présidentiel" à la clé. En 2001, Bill Clinton avait fait de même (140 grâces et 36 commutations). Selon les médias américains, Donald Trump ne devrait pas être en reste : Paul Manafort et Steve Bannon sont évoqués. Tout comme Michael Flynn, son ancien conseiller à la Sécurité nationale mis en cause dans l’enquête sur les soupçons d’ingérence russe.

A l'inverse, certaines personnalités pourraient faire l'objet de règlements de compte de dernière minute. Par exemple le docteur Anthony Fauci, l’immunologue à la tête de la cellule de crise contre le Covid-19. Ou le patron du FBI, Christopher A. Wray, qui a refusé d’enquêter sur les proches de Joe Biden. Donald Trump a déjà commencé : le ministre américain de la Défense Mark Esper a été limogé la semaine dernière après 16 mois à la tête du Pentagone. Sa faute ? S'opposer publiquement au président concernant le déploiement de l'armée pour réprimer les manifestations qui ont fait suite à la mort de George Floyd, en mai.

Des derniers coups d'éclats sur la scène internationale ?

Sur la scène internationale aussi, la dernière ligne droite du président Trump pourrait être au pas de charge. En Israël, la visite cette semaine de Mike Pompeo sera surveillée comme le lait sur le feu : il va en effet devenir le premier secrétaire d'Etat américain à visiter l'une des colonies d'Israël en Cisjordanie occupée. Autre décision forte, sa volonté de se rendre – et c'est là aussi une première - sur le plateau du Golan, dont Donald Trump a reconnu l'annexion par Israël.

Autre pays dans le viseur ces derniers jours du président : l'Iran. Selon le New York Times, il a demandé à plusieurs collaborateurs, dont le vice-président Mike Pence, "s'il avait des options pour agir contre" un site nucléaire "dans les prochaines semaines". Ces hauts responsables "ont dissuadé le président d'aller de l'avant avec une frappe militaire", au vu du risque que cela dégénère rapidement en un conflit plus vaste, assure le quotidien. Un conflit qui, de facto, aurait atterri sur le bureau de Joe Biden.


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