La Grèce accélère les privatisations pour continuer à toucher l'aide internationale

Publié le 28 septembre 2016 à 17h33
La Grèce accélère les privatisations pour continuer à toucher l'aide internationale
Source : LOUISA GOULIAMAKI / AFP

AUSTÉRITÉ - Le Parlement grec a adopté mardi soir de nouvelles mesures de rigueur, réclamées par les créanciers du pays. La réorganisation du marché de l'électricité et l'accélération des privatisations sont au centre de cette loi.

Le démantèlement de l’Etat grec se poursuit. Mardi soir, la loi comprenant de nouvelles mesures d’austérité - concernant surtout le transfert à l'Agence des privatisations des sociétés publiques de l'eau et de l'électricité - a été adopté par 152 députés sur les 293 présents à l'Assemblée.

Seuls les députés de la coalition gouvernementale, du parti Syriza d'Alexis Tsipras et celui des Grecs Indépendants (Anel) ont voté en faveur de cette loi, les 141 députés des partis d'opposition votant contre. 

Procédure d'urgence

La nouvelle loi se concentre essentiellement sur la réorganisation du marché de l'électricité, l'accélération des privatisations et la gestion des prêts bancaires non performants. A l'instar de la majorité des lois sur les politiques d'austérité votées ces dernières années, elle a été adoptée en procédure d'urgence .

Parmi les dispositions controversées de la loi figure le transfert des compagnies publiques dont celles de l'Electricité (DEI) et de l'eau à la Société des Participations publiques (Edis), récemment créée sur le modèle français de l'APE (Agence des participations de l'Etat) qui fera partie du nouveau grec de privatisation.

Résignation

Ce vote – qui intervient dix jours après la fin de la visite des représentants des créanciers à Athènes - ouvre la voie au déblocage de 2,8 milliards d'euros de prêts à la Grèce, une tranche qui est en retard depuis juin en raison des négociations entre Athènes et les créanciers.

Plus de 500 personnes, selon la police, ont manifesté devant le Parlement mardi soir à l'appel des syndicats des sociétés publiques de l'eau (EYDAP) et de petits partis de gauche dénonçant "le bradage" de ces sociétés.

Un Français à la tête du nouveau fonds de privatisation

Le gouvernement grec a par ailleurs confirmé mardi après-midi la nomination du Français Jacques Le Pape à la direction du nouveau fonds grec de privatisation (EESP) après de longues tractations entre Athènes et ses créanciers sur la constitution du conseil de cette agence.

Inspecteur général des Finances, M. Le Pape occupait depuis 2013 le poste de secrétaire général d'Air France KLM, après avoir été directeur de cabinet adjoint de Christine Lagarde au ministère de l’Economie.

La nomination d’un Français est qualifiée de "diplomatique", alors que la France se montre moins intransigeante que l’Allemagne dans les négociations. Jacques le Pape aura pour mission de superviser la vente d’actifs par la Grèce pour participer au désendettement du pays.


La rédaction de TF1info

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