Guerre en Libye : un rapport britannique accable Sarkozy

FIASCO – Les parlementaires britanniques dénoncent dans un rapport publié mardi l'intervention militaire du Royaume-Uni et de la France en Libye en 2011. Nicolas Sarkozy y est directement mis en cause.
5 ans après sa mort, le colonel Kadhafi continue de causer des soucis à Nicolas Sarkozy. Dans un rapport révélé mardi, les membres d’une commission d’enquête parlementaire britannique s’attaquent en effet à la mauvaise gestion de la crise libyenne en 2011 par l’ancien président français et l’ex-Premier ministre du Royaume-Uni David Cameron.
Le document d’une cinquantaine de pages dénonce le fiasco d’une intervention censée, au départ, être humanitaire (la ville de Benghazi, dans le nord de la Libye, est alors assiégée par les forces loyalistes, ndlr). Intervention qui s’est pourtant rapidement avérée être une opération purement militaire contre le régime de Mouammar Kadhafi.
Les motivations de Sarkozy et de la France pointées du doigt
David Cameron se voit notamment reproché d’être le "responsable final" de l’échec de l’opération aérienne menée en application d’une résolution de l’ONU. Pour les parlementaires, c’est cette décision qui a conduit au chaos actuel : guerre civile et implantation massive des jihadistes dans la région.
Mais si la finalité du revers est attribuée au Royaume-Uni, la France est désignée comme étant à l’origine de l’initiative militaire. Et Nicolas Sarkozy est directement visé. A partir d’une conversation entre un conseiller diplomatique d’Hillary Clinton – alors secrétaire d’Etat – et l'un de ses homologues français, le texte liste ainsi en détail ce que les députés estiment être les raisons de la volonté française :
1S'emparer d'une plus grande part de la production libyenne de pétrole
2Accroître l'influence française en Afrique du Nord
3Améliorer la situation politique personnelle de Nicolas Sarkozy en France
4Permettre à l'armée française de réaffirmer sa position dans le monde
5Répondre à la volonté de Kadhafi de supplanter la France comme puissance dominante en Afrique francophone
Cinglant, le texte relève que "quatre des cinq facteurs identifiés concernent les intérêts nationaux de la France tandis que le cinquième n’est relatif qu’aux intérêts personnels du président Sarkozy".
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Le rapport, selon lequel "des solutions politiques auraient dû être explorées, conclut que cinq ans plus tard, le pays est livré aux milices formées d'ex-rebelles et qu’il reste miné par les luttes de pouvoir et les violences meurtrières. Une situation qui a grandement contribué à la montée en puissance des terroristes de Daech.
Pour les parlementaires, David Cameron et Nicolas Sarkozy auraient dû savoir que les jihadistes allaient chercher à profiter de la rébellion.
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