Piratées, des stations de radio obligées de passer "Fuck Donald Trump" en boucle

par Claire CAMBIER
Publié le 4 février 2017 à 20h55, mis à jour le 4 février 2017 à 21h44
Piratées, des stations de radio obligées de passer "Fuck Donald Trump" en boucle

PIRATES ON AIR - Des dizaines de radios américaines ont été piratées ces derniers jours par des activistes anti-Trump. Leurs habituelles playlists de chansons rock ou country ont été remplacées, bien malgré elles, par le titre très engagé des rappeurs YG & Nipsey Hussle : FDT, "Fuck Donald Trump". Tout est dans le titre.

Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump est la cible de critiques acerbes. Et ses opposants ne manquent pas d’idées pour exprimer leur désaccord avec le 45e président des Etats-Unis. Depuis son investiture, des petits génies ont réussi à pirater les ondes de dizaines de radios américaines pour y diffuser la très emblématique chanson "FDT". Un rap très corrosif aux paroles fleuries. Le refrain, assez répétitif, a le mérite d’être clair : "Fuck Donald Trump, fuck Donald Trump, fuck Donald Trump". 

Les hackers ont ciblé des petites stations de radio indépendantes, moins sécurisées et plus faciles à infiltrer. Mother of the Redeemer (la mère du Rédempteur, ndlr), une radio catholique de Caroline du Sud, a ainsi diffusé ce flow toutes les heures pendant deux jours ! De quoi déconcerter les auditeurs, plus habitués aux chants religieux …

Sur les ondes de Sunny 107.9, "FDT" a été joué pendant plus de quinze minutes avant que la direction ne décide de couper toute diffusion, le temps de régler le problème. Des radios ont également été touchées dans le Tennessee, l’Indiana, le Kentucky et le Texas. Des Etats pro-républicains, ayant largement voté pour Donald Trump, ce qui en fait donc des cibles de choix.

"FDT" est sorti en avril dernier. Les artistes YG & Nipsey Hussle l’ont chanté pour la première fois au festival Coachella, en Californie. À l'époque, ces rappeurs voulaient dénoncer le racisme du candidat républicain. La chanson démarre d'ailleurs avec le témoignage d'une étudiante noire d'une université de l'État de Géorgie. Elle explique qu'elle a été évincé, le 29 février, d'un meeting de Donald Trump avec une trentaine d'autres jeunes noirs, à cause de la couleur de leur peau.

Devenue virale, la chanson a très vite dépassé la seule communauté noire. Reprise par les opposants de Donald Trump, elle est devenue un hymne anti-Trump. Certaines radios engagées ont d’ailleurs opté pour une large diffusion sur leurs ondes, comme "We 96.3", sans aucun piratage, cette fois.

D'autres artistes se sont laissés inspirés par le désormais nouveau président des États-Unis : Eminem vient de sortir "No Favors", un morceau très trash en featuring avec Big Sean. Le rappeur s'était déjà attaqué à Donald Trump en octobre dernier avec Campaign Speech.

Au début de l'année, c'est le groupe phare Green Day qui se payait la tête du Républicain, en diffusant une vidéo de sa chanson "Troubled Times" opposant l’action du militant des droits civiques aux annonces de Donald Trump concernant les immigrés.

Une campagne musicale anti-Trump a même été lancé. L’écrivain Dave Eggers est à l'origine du projet 30 days, 30 songs (30 jours, 30 chansons). Lancé à un mois de l'élection, elle avait rencontré un franc succès. Des artistes comme REM, Franz Ferdinand, Cold War Kids ou encore Moby avait répondu à l'appel et proposé une chanson. Le projet s'est transformé en 1000 jours, 1000 chansons depuis la victoire du républicain, avec un titre dévoilé chaque jour. 


Claire CAMBIER

Tout
TF1 Info