JUSTICE - Il y a trois ans, Vera Mol, 17 ans, perdait la vie lors d'un saut à l'élastique en Espagne. Son moniteur est aujourd'hui poursuivi pour "homicide par négligence". En cause : son mauvais accent anglais, qui aurait incité la jeune fille à sauter alors qu'elle n'était pas attachée.
Un "mauvais anglais". C'est pour cette raison, bien futile en apparence si l'issue n'était pas si tragique, qu'une Néerlandaise de 17 ans a perdu la vie en août 2015 au pied d'un viaduc près de Bilbao, en Espagne. La jeune fille aurait mal compris une consigne de son instructeur de saut à l'élastique d'origine espagnole, juste avant de se jeter d'un pont. Ce dernier lui aurait dit dans un anglais approximatif : "No jump" (ne pas sauter), là où la touriste, elle, a entendu "now jump" (saute maintenant). Vera Mol a donc sauté mais sa corde n'était pas encore attachée.
Dutch Teenager Vera Mol Plunged To Death In Bungee Jumping Accident Because Of Instructor's 'Poor… https://t.co/DhyIip6hjh @HuffPoLifestyle pic.twitter.com/MzZboAljVz — Waleuska Lazo (@WaleuskaLazo) 27 juin 2017
Accusé de "meurtre par négligence"
Comme le rapporte The Telegraph, l'instructeur espagnol est aujourd'hui jugé par un tribunal de Cantabria, dans le nord de l'Espagne, pour "homicide par négligence". Pour sa défense, celui-ci a soutenu, lors de sa comparution au tribunal, que l'adolescente, Vera Mol, avait sauté avant d'être informé. Mais le juge, qui s'est prononcé sur l'affaire, a lui établi que le niveau d'anglais du moniteur n'était pas suffisant pour guider des étrangers dans "quelque chose d'aussi délicat que sauter dans le vide à partir d'un point élevé". La mort de l'adolescente résulterait donc au moins partiellement d'un "malentendu liée à une prononciation et un usage incorrects de l'anglais", dit l'arrêt.
Le juge a par ailleurs relevé d'autres négligences. L'adolescente, qui n'était attachée à aucun point de sécurité, comme le veut le protocole, était mineure et l'instructeur n'a jamais vérifié si elle avait reçu le consentement de ses parents. De plus, les touristes se tenaient tous au bord du précipice, sans aucun équipement. Enfin, les sauts étaient "strictement interdits" à partir de ce viaduc qui surplombait une route.