Impasse politique, manifestants tués... comprendre la situation au Zimbabwe

Publié le 2 août 2018 à 9h17, mis à jour le 3 août 2018 à 7h26
Impasse politique, manifestants tués... comprendre la situation au Zimbabwe

INTERNATIONAL - Le Zimbabwe entre ce jeudi dans sa troisième journée d'attente fébrile des résultats d'une présidentielle historique : des violences ont suivi mercredi 1er août l'annonce du triomphe au parlement du président sortant, face à une opposition qui revendique aussi la victoire.

Situation tendue au Zimbabwe. Le pays est entré jeudi 2 août dans sa troisième journée d'attente des résultats d'une présidentielle historique, au lendemain de violences ayant suivi l'annonce du triomphe au parlement du président sortant, face à une opposition qui revendique aussi la victoire. 

Que se passe t il au Zimbabwe ?

Robert Mugabe, lâché par l'armée et son parti de la Zanu-PF, avait été contraint de démissionner en novembre après trente-sept ans au pouvoir. Huit mois plus tard, les électeurs ont été appelés aux urnes : pour élire leurs président, mais aussi les députés et les conseillers municipaux.

La présidentielle se joue entre Emmerson Mnangagwa - ancien bras droit de Robert Mugabe et membre de la Zanu-PF, au pouvoir depuis l'indépendance en 1980 - et Nelson Chamisa du Mouvement pour le changement démocratique (MDC). 

Pourquoi la situation a dégénéré ?

Le parti au pouvoir au Zimbabwe depuis 1980, la Zanu-PF, a obtenu la majorité absolue des 210 sièges mis en jeu à l'Assemblée nationale, lors des élections législatives du 30 juillet, les premières depuis la chute du président Robert Mugabe, selon des résultats officiels partiels annoncés ce mercredi. Problème : la veille, le MDC avait revendiqué la victoire aux élections générales organisées lundi.

Ce "double discours" a mis le feu aux poudres : mercredi 1er août, des partisans de l'opposition ont accusé la commission électorale de truquer les résultats des élections générales. Des heurts ont éclaté à Harare, la capitale, devant des bureaux de la commission électorale, faisant trois morts.

Et maintenant ?

Après l'annonce du triomphe au parlement du président sortant face à une opposition qui revendique aussi la victoire, la journée du 2 août s'annonce cruciale. D'autant plus qu'il s'agit d'un vrai test pour le Zimbabwe : les scrutins de l'ère Mugabe ont été régulièrement entachés de fraude et de violences. Emmerson Mnangagwa, son successeur et ancien bras droit, avait promis des élections justes, pacifiques et transparentes et invité des observateurs occidentaux à y assister, une première en 16 ans.

Sous tensions, le pouvoir en place joue la carte de la sévérité. Le ministre de l'Intérieur, Obert Mpofu, a averti que son gouvernement "ne tolérera pas" la contestation de l'opposition dans la rue. Lors d'une conférence de presse, il a averti l'opposition qu'elle ferait "une grosse erreur" en prenant l'attitude du gouvernement pour de la "faiblesse". Sur le terrain, la tension règne : des barricades ont été érigées dans la capitale et des policiers anti-émeutes bloquaient ce jeudi l'accès au siège du principal parti de l'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), tandis que des véhicules militaires patrouillaient en ville.


La rédaction de TF1info

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