LOI - Un tribunal indonésien a condamné jeudi une adolescente de 15 ans à six mois de prison pour avoir avorté après avoir été violée par son frère. Les conditions requises pour avoir le droit d'avorter sont extrêmement restreintes dans ce pays.
L’avortement est interdit en Indonésie. Sauf si la grossesse met en danger la vie de la femme ou dans certaines circonstances en cas de viol. Le viol à répétition d’une adolescente par son propre frère ne fait pas partie de ces exceptions, à en croire un jugement rendu à huis clos jeudi 19 juillet 2018 par le tribunal du district de Muara Bulian, sur l’île de Sumatra, et évoqué ce samedi par nos confrères de l’Agence France Presse.
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La jeune femme de 15 ans, violée par son frère aîné, a écopé de six mois de prison pour avoir avorté. "La fille avait été inculpée en application de la loi sur la protection des enfants pour avoir avorté", a déclaré un porte-parole du tribunal. Son frère, lui, a été condamné à deux ans d’emprisonnement pour agression sexuelle sur mineur. Le procureur avait requis un an de prison pour l’adolescente et sept ans pour son frère.
30% à 50% des décès maternels dus aux avortements, selon l'OMS
Tous deux avaient été interpellés après la découverte d’un fœtus dans une plantation de palmiers. L’adolescente, qui a avorté à six mois de grossesse, avait été violée à huit reprises par son frère entre septembre et juin, au moment de l’avortement, selon le porte-parole.
Quand les conditions, aussi restreintes soient-elles, sont rassemblées pour une interruption volontaire de grossesse, la loi indonésienne prévoit qu’elle doit être pratiquée par un professionnel habilité et pour une grossesse de six semaines maximum. Des séances de suivi psychologiques sont en outre prévues.
Dans ce pays d’Asie du Sud-Est, 30% à 50% des décès maternels sont dus aux avortements, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).