INFOGRAPHIE - Avant la catastrophe du viaduc de Gênes, l'Italie a connu 10 effondrements de ponts en 5 ans

par Léa BONS
Publié le 16 août 2018 à 16h33, mis à jour le 16 août 2018 à 17h10

Source : Sujet JT LCI

ANALYSE - Dans le nord de l'Italie, à Gênes, une longue portion d'un pont autoroutier s'est effondrée mardi. Dans sa chute, le viaduc a emporté de nombreux véhicules et camions, faisant plusieurs morts. Un drame d'autant plus inquiétant que le pays a connu d'autres écroulements de ponts durant les cinq dernières années.

De nombreux effondrements et des victimes. C'est ce qui caractérise l'histoire récente des ponts routiers et autoroutiers en Italie. Mardi, l'écroulement du très fréquenté viaduc autoroutier de l'A10 à Gênes (nord), qui fait au moins 39 morts, a relancé le débat sur l'état des infrastructures dans ce pays habitué à ce genre de drames. 

En effet, selon le Corriere della Sera, au cours des cinq dernières années, c’est-à-dire depuis 2013, dix ponts se sont effondrés. Cette série "prend un caractère de régularité inquiétante", a relevé Antonio Occhiuzzi, expert à l'Institut de technologie des constructions au Centre national de recherches (CNR). En raison de son relief accidenté, l'Italie compte quelque 45.000 ponts, viaducs ou tunnels, dont un tiers sur les 6.000 kilomètres d'autoroute du pays. Un réseau de plus en plus en vieillissant. LCI revient en infographie sur ces précédents. 

Un besoin urgent d'investissement

Structures anciennes, béton corrodé et fonds insuffisants... La vétusté des infrastructures italiennes est mise en cause avec des travaux souvent mal réalisés et peu rénovés. En effet, le manque d'entretien des quelque 26.400 kilomètres du réseau routier italien, construit dans les années 1960-1970, est pointé du doigt. Le ministre des Finances, Giovanni Tria, a évoqué mercredi "la nécessité absolue d'un grand plan d'investissements publics dans les infrastructures. 

"L'Italie est un pays qui a été construit dans les années 1960, abandonné dans les années 1990 et qui a commencé à s'écrouler il y a 10 ans. C'est pourquoi nous avons cessé de croire au progrès", résumait mercredi avec amertume Antonio Polito, éditorialiste du grand quotidien Corriere della Sera. Pas moins de 12,5 milliards d'euros devraient être débloqués dans les cinq prochaines années, dont 5,6 milliards pour les routes et autoroutes.


Léa BONS

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