Afghanistan : face à la progression des talibans, Paris appelle à quitter le pays

Maxence GEVIN avec AFP
Publié le 14 juillet 2021 à 10h56, mis à jour le 15 juillet 2021 à 0h38

Source : JT 20h Semaine

DANGER - Depuis deux mois, les talibans multiplient les offensives contre les forces afghanes régulières. La situation et les "perspectives à court terme" se dégradant au fil des jours, la France a demandé mardi à tous ses ressortissants de quitter le pays.

Paris tire le signal d'alarme. Les talibans mènent, depuis deux mois, une offensive tous azimuts contre les forces afghanes et ne cessent de gagner du terrain. Ce mercredi 14 juillet, ils se seraient même emparés du poste-frontière clé entre les localités de Spin Boldak, en Afghanistan, et Chaman, au Pakistan. Une information qu'a confirmée, sous couvert d'anonymat, un responsable des forces pakistanaises de sécurité. "Ils ont hissé leur drapeau et retiré le drapeau afghan", a-t-il indiqué auprès de l'AFP. "Les terroristes talibans ont fait mouvement près de la zone frontalière" dans le district de Spin Boldak, mais "les forces de sécurité ont repoussé leur attaque", a de son côté contesté le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur, Tariq Arian. Quoiqu'il en soit, plusieurs autres postes-frontières, d'importance stratégique majeure, avec l'Iran, le Turkménistan ou le Tadjikistan ont déjà été conquis. 

Face à cette rapide et inquiétante avancée des talibans, les autorités françaises préconisent de partir d'Afghanistan au plus vite. "L'évolution de la situation sécuritaire" et les "perspectives à court terme" sont inquiétantes, a expliqué l'ambassade de France en Afghanistan.

Évacuation du pays

Un vol spécial du gouvernement français partira de Kaboul le 17 juillet et "aucun vol spécial supplémentaire ne pourra être affrété", a-t-elle encore précisé. À noter que "moins d'une centaine de Français" présents en Afghanistan sont enregistrés auprès de l'ambassade.

Mardi soir, l'ambassadeur de France, David Martinon, a affirmé que les personnels afghans de l'ambassade, ceux de l'Institut français et de la délégation archéologique française d'Afghanistan, ainsi que ceux de l'ONG française Amitié franco-afghane (Afrane) avaient été évacués ces dernières semaines vers l'Hexagone, dans le cadre du droit d'asile. Pour autant, la représentation diplomatique ne prévoit pas de fermeture dans les jours à venir. "Nous poursuivons notre tâche, en maintenant, aujourd’hui plus que jamais, notre soutien à la République islamique d’Afghanistan", a-t-il souligné. 

Le 1er juillet, les ressortissants allemands avaient déjà été "priés de quitter l'Afghanistan". Même chose pour les citoyens chinois. 210 d'entre eux ont d'ores et déjà été rapatriés.

Les difficultés des forces afghanes

Début mai, les troupes étrangères, présentes depuis 20 ans en Afghanistan dans le cadre d'une coalition menée par les États-Unis sous l'égide de l'Otan, ont entamé leur retrait définitif. Il doit s'achever d'ici la fin du mois d'août. À la faveur de ce retrait, les talibans mènent depuis deux mois une vaste offensive contre les forces afghanes. Ils se sont déjà emparés d'importants territoires ruraux. Sans le soutien logistique des forces occidentales, les troupes afghanes régulières peinent à contenir l'avancée adverse. Pire, elles ne contrôlent plus, essentiellement, que les grands axes et les capitales provinciales, dont certaines sont encerclées. Plusieurs districts de provinces voisines de Kaboul, capitale et seule porte de sortie du pays, sont même déjà tombés. 


Maxence GEVIN avec AFP

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