Israël : la police recommande à la justice d'inculper le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour corruption

Publié le 13 février 2018 à 22h37
Israël : la police recommande à la justice d'inculper le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour corruption
Source : Sebastian Scheiner/AP/SIPA

ISRAËL - Face à cette demande de mise en examen, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a de nouveau clamé son innocence et exclu de démissionner.

Pots-de-vin sous forme de cadeaux, corruption... La police israélienne estime avoir suffisamment de preuves pour mettre en examen le Premier ministre Benjamin Netanyahu et de l'inculper pour corruption, fraude et abus de confiance dans deux affaires qui ont demandé deux ans d'enquête.

Mais dans une intervention télévisée mardi soir, Benjamin Netanyahu a réfuté les accusations de la police et exclu de démissionner. "Notre gouvernement terminera son mandat et je suis sûr qu'aux prochaines élections (en novembre 2019, ndlr) j’obtiendrai de nouveau votre confiance", a assuré le chef du gouvernement, le visage tendu, en s'adressant aux Israéliens.

un million de shekels  (environ 230.000 EUR

Dans la première des deux affaires qui lui sont reprochées, Benjamin Netanyahu est soupçonné d'avoir reçu des pots-de-vin sous forme de cadeaux - par exemple des cigares de luxe dont il est friand - de la part de riches personnalités comme James Packer, milliardaire australien, ou Arnon Milchan, producteur israélien à Hollywood. Le tout pour une valeur estimée à un million de shekels, soit environ 230.000 euros

Dans une autre affaire, la police a estimé qu'il y avait corruption dans le cadre d'un accord secret que Benjamin Netanyahu a tenté de passer avec le propriétaire du Yediot Aharonot, Arnon Moses, pour une couverture favorable de la part de ce journal, le plus grand quotidien israélien payant.

Et maintenant ?

La décision de mettre officiellement en examen Benjamin Netanyahu, 68 ans, dépend maintenant du procureur général Avishaï Mandelblit, qui pourrait mettre plusieurs semaines ou mois avant de trancher. Mais pour le Premier ministre, "ces recommandations (de la police, ndlr) n'ont aucune valeur juridique dans un pays démocratique". Benjamin Netanyahu avait été soupçonné à plusieurs reprises par le passé, sans être inquiété. 

C'est d'ailleurs en s'appuyant sur ces précédents, qu'il a tenté de minimiser l'impact de la démarche de la police. "Ces dernières années, j'ai été l'objet de pas moins de quinze vérifications et enquêtes. Certaines se sont achevées avec des recommandations tonitruantes de la police, comme celles de ce soir. Toutes ces tentatives n'ont débouché sur rien et, cette fois aussi, les choses ne déboucheront sur rien", a assuré le Premier ministre.

La main lourde de la justice

A la tête du gouvernement depuis 2009, après un premier mandat entre 1996 et 1999, Benjamin Netanyahu a dépassé les onze ans de pouvoir. La ministre israélienne de la Justice Ayelet Shaked a déjà affirmé qu'un Premier ministre inculpé officiellement n'était pas obligé de démissionner.

Le Parlement peut cependant engager une procédure spéciale contre le Premier ministre après la mise en examen et avant l'épuisement des recours si le chef du gouvernement est mis en cause pour turpitude morale, a-t-il ajouté. La justice israélienne peut avoir la main lourde contre les plus hauts dirigeants reconnus coupables de corruption. Le prédécesseur et ancien adversaire de Benjamin Netanyahu, Ehud Olmert, au pouvoir de 2006 à 2009, a ainsi été libéré en juillet après un an et quatre mois de prison.


La rédaction de TF1info

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