"Giuseppe Conte ? Inconnu au bataillon !" : ce novice de la politique va diriger le gouvernement italien

Publié le 23 mai 2018 à 19h20, mis à jour le 24 mai 2018 à 10h02
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Source : JT 20h Semaine

INTERNATIONAL - Le président italien a désigné mercredi Giuseppe Conte, proposé par la coalition du Mouvement 5 étoiles et de la Ligue, pour prendre la tête du gouvernement transalpin. Portrait de cet ancien homme de gauche, toujours resté loin de la politique jusqu'à présent.

Inconnu du grand public il y a encore quelques jours, Giuseppe Conte sera bien le nouveau chef du gouvernement italien. Le président de la République,  Sergio Mattarella, qui a multiplié les consultations depuis lundi, avait convoqué le juriste ce mercredi à 17h30. Avant d'officialiser sa nomination, proposée par le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite).

Le M5S et la Ligue, ayant chacun exclu de laisser le chef de l'autre camp diriger le gouvernement, s'étaient en effet tournés vers cet homme de 54 ans,  jusqu'à présent très éloigné du monde politique. Sa seule apparition publique dans la campagne ? Quelques jours avant les élections législatives du 4 mars. Le M5S l'avait alors présenté, au milieu d'une équipe d'experts, comme possible ministre chargé de "débureaucratiser" l'administration publique. "Avant, je votais à gauche. Aujourd'hui, je pense que les schémas idéologiques du XXe siècle ne sont plus adéquats", a un jour expliqué, selon la presse, celui qui devrait désormais diriger des ministres d'extrême droite.

Italie : le programme populiste du futur gouvernement inquiète l'EuropeSource : JT 20h Semaine
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Un CV long comme le bras

"Giuseppe Conte ? Il est inconnu au bataillon !", assure à LCI Luisa Pace. Correspondante pour la Valle dei Templi, cette journaliste reconnaît que peu d'informations ont filtré concernant cet homme providentiel : "C'est quelqu'un de posé, d'assez décidé. Il a une personnalité assez carrée. Ce ne serait pas plus mal d'avoir un inconnu : il y a tellement de rivalités qui se sont exacerbées depuis début les élections début mars. On a assisté à des guerres d'égos, la tentative de retour de Berlusconi…."

Né en 1964 à Volturara Appula, village de 500 habitants dans les Pouilles, Giuseppe Conte a fait de brillantes études de droit à Rome et fréquenté (selon un CV de 12 pages publié sur le site du M5S) les universités les plus prestigieuses du monde : Yale, la Sorbonne, Cambridge... Il a enseigné dans des facultés en Sardaigne, à Rome, à Florence ou à Malte et était jusqu'à lundi professeur de droit privé à Florence, tout en exerçant dans un cabinet d'avocats dans la capitale. Il a été aussi membre du Conseil d'administration de l'Agence spatiale italienne, consultant juridique de la Chambre de commerce de Rome ou encore membre du comité de surveillance de plusieurs sociétés d'assurances en faillite. 

Avec un CV long comme le bras, Giuseppe va-t-il convaincre un pays embourbé dans une crise politique ? "Les Italiens vont attendre les faits. Ils ont voté avec perplexité, sans conviction... Personne n'était convaincu. Le fait que Conte soit nouveau dans la vie politique peut être un atout, il va bénéficier de l'attention des Italiens", estime Luisa Pace. 

Sans remettre en doute les qualités professionnelles et intellectuelles du futur homme fort du pays, la presse italienne s'interrogeait lundi sur sa crédibilité et son autorité sur la scène internationale. "Un Premier ministre sans pouvoir", écrivait lundi La Repubblica (gauche) dans son éditorial. Incapables de se mettre d'accord sur un poids lourd politique, le M5S et la Ligue "sont obligés aujourd'hui de nommer un technocrate non élu", un comble pour ces deux partis qui ont passé les dernières années à pourfendre les divers gouvernements techniques ou de coalition, poursuit le quotidien. 


Thomas GUIEN

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