CORONAVIRUS - L'épidémie virale de Covid-19, partie de Chine, continue de s'étendre dans le monde et touche durement nos voisins italiens. Le pays recense deux morts et une quarantaine de cas confirmés de contaminations ce samedi 22 février.
Deux Italiens ont succombé au coronavirus. Jusqu'à présent, les seuls morts recensés en Europe étaient des touristes, ressortissants chinois, contaminés dans leur pays au plus près de la source de l'épidémie. Survenus à quelques heures d'intervalle, les deux premiers décès européens ont donc secoué l'Italie. "La Vénétie s'est réveillée dans le cauchemar du coronavirus", assurait notamment le journal Il Fatto Quotidiano ce samedi matin, s'alarmant du premier décès italien avant même l'annonce de la seconde victime.
Le premier décédé, Adriano Trevisan, était un retraité de 78 ans, vivant dans la petite commune de Vo ’Euganeo. Située dans les collines à une trentaine de kilomètres de Padoue, la ville est désormais isolée pour minimiser les risques d'épidémie.
Vo 'Euganeo, une ville en quarantaine
Vendredi 21 février, les tests d'Adriano Trevisan et d'un de ses amis ont été confirmés positifs au Covid-19, après une dizaine de jours d'hospitalisation pour les deux retraités. L'autre contaminé, âgé de 68 ans, a été immédiatement transféré de l’hôpital de Schiavonia à celui de Padoue, au service des maladies infectieuses. M. Trevisan devait le rejoindre, mais il est décédé dans la soirée en raison de complications. Petit gestionnaire d'immeuble retraité de sa carrière de maçon, il avait trois enfants dont l'ancienne maire de Vo 'Euganeo, Vanessa Trevisan.
Les deux amis étant habitués aux parties de cartes dans les bars de la rue centrale, une gigantesque "chasse au virus" selon les médias italiens, est en cours dans la région. La ville est en quarantaine, le temps que les premiers résultats du dépistage des proches et des personnes ayant été en contact avec les deux personnes âgées soient communiqués.
La Lombardie, foyer de l'épidémie italienne ?
La deuxième personne décédée est une femme de 78 ans elle aussi, qui vivait seule à Casalpusterlengo, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Milan. D'après les premiers éléments, donnés par la presse locale, elle n'aurait pas su qu'elle était atteinte du coronavirus et serait morte chez elle. Les tests, se révélant positif au Covid-19, auraient donc été réalisés après sa mort. Dans cette région qu'est la Lombardie, une trentaine de personnes ont déjà été recensées comme contaminées. Un foyer important de l'épidémie a notamment été trouvé à Codogno, à soixante kilomètres au sud de Milan.
Ce samedi 22 février, les autorités sanitaires par la voix du ministre adjoint de la santé, expliquent que la personne considérée comme à l’origine d’une cinquantaine de cas de contamination au coronavirus en Lombardie (nord de l’Italie) ne peut pas être le patient zéro à l’origine de l’épidémie. "Il n'a pas développé les anticorps" a expliqué Pierpaolo Sileri. Cet homme, l’ami d’un certain Mattia, cadre trentenaire chez Unilever et hospitalisé, était soupçonné d’être ce patient zéro dans la région : il revenait de Chine et les deux hommes avaient dîné ensemble plusieurs fois depuis. Mais les analyses ont prouvé le contraire, selon les autorités sanitaires italiennes. Mattia, un homme de 38 ans, hospitalisé depuis mercredi, pourrait potentiellement avoir contaminé un grand nombre de ses 500 collègues de travail.
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La Lombardie est ainsi la province italienne la plus concernée par l’apparition du virus, avec la Vénétie, qui compte presque une dizaine de cas confirmés de contaminations. Au total, 59 personnes seraient actuellement malades et hospitalisés en Italie, en faisant le pays d'Europe le plus touché par l'épidémie virale.
Les autorités cherchent activement d'où pourrait provenir la contamination. Selon le président de la région de Vénitie Luca Zaia, interrogé sur Rainews24, les malades n'avaient eu "aucun contact" avec des Chinois ou des personnes de retour de Chine.