Corée du Nord : des dizaines de pom-pom girls aux JO 2018, une évidence pour le régime

Publié le 17 janvier 2018 à 17h22
Corée du Nord : des dizaines de pom-pom girls aux JO 2018, une évidence pour le régime
Source : AFP

JEUX OLYMPIQUES - La Corée du Nord a proposé ce mercredi d'envoyer plus de 200 pom-pom girls au jeux Olympiques d'hiver au Sud. Rien d'étonnant, tant elles représentent une institution dans la dictature de Kim Jong-Un.

Combien seront-ils ? Pour le moment, peu de détails ont filtré concernant les athlètes nord-coréens qui vont participer en février aux Jeux olympiques de Pyeongchang. Seule certitude : des pom-pom girls feront partie de la délégation. Difficile de faire sans elles, tant elles sont un rouage incontournable de la diplomatie du régime.

La Corée du Nord a proposé ce mercredi d'envoyer 230 pom-pom girls aux JO. Un chiffre qui, sauf surprise, devrait être supérieur au nombre d'athlètes…  Rien d'étonnant, tant "l'Armée de beautés" (c'est leur surnom en Corée du Sud) est une institution. A tel point que la femme de Kim Jong-Un elle-même, Ri Sol-Ju, fut pom-pom girl dans le groupe qui avait accompagné la délégation nord-coréenne aux championnats d'Asie d'athlétisme de 2005 à Incheon. A en croire An Chan-Il, un transfuge nord-coréen animant l'Institut mondial pour les études nord-coréennes, les pom-pom girls, toutes plus ou moins âgées d'une vingtaine d'années, sont choisies par le régime sur des critères précis. "Elles doivent faire plus de 1,63m et provenir d'une bonne famille", a-t-il expliqué. "Beaucoup étudient à l'Université d'élite Kim Il-Sung."

Jeux d'hiver 2018 : la Corée du Nord va bien envoyer une délégation à PyeongchangSource : Sujet JT LCI
Cette vidéo n'est plus disponible

"Cela va aider les ventes de billets"

Des pom-pom girls du Nord étaient pour la première fois apparues au Sud en 2002 lors des Jeux d'Asie de Busan. Près de 300 de ces "reines de beauté" avaient fait une arrivée remarquée en ferry, toutes vêtues d'une robe traditionnelle et agitant ce qui était présenté comme des drapeaux de la Corée unifiée. Des centaines d'habitants de Busan s'étaient alignés pour les accueillir et leurs chorégraphies millimétrées avaient fait sensation. En 2005, l'ancienne pom-pom girl nord-coréenne Cho Myung-Ae, dont la beauté avait fait une énorme impression au Sud, était apparue dans un spot publicitaire de Samsung au côté de Lee Hyo-Ri, une star de la pop sud-coréenne.

Comment seront accueillies les heureuses élues qui composent la prochaine délégation ? Seule certitude : pour la billetterie des JO, la présence de ces pom-pom girls est une bonne nouvelle. "Cela va aider les ventes de billets", a expliqué Sung Baik-You, porte-parole du Comité d'organisation des Jeux (Pocog). "Cela va nous aider à atteindre notre objectif qui est d'en faire  les Jeux olympiques de la paix."

Le problème du drapeau

Mais la présence nord-coréenne peut aussi être un casse-tête diplomatique. Pas sûr déjà que les Sud-Coréens se montrent aussi accueillants qu'en 2002, tant le climat s'est dégradé sur la péninsule du fait de la menace nucléaire nord-coréenne. En outre, arborer le drapeau nord-coréen ou jouer l'hymne du Nord sont des actes de sédition au Sud. Ce qui fait que c'est le drapeau de la Corée unifiée qu'on sort lors des rencontres sportives intercoréennes.

 Dans les enceintes olympiques, les règles du Comité international olympique (CIO) prévalent. Mais les lois réprimant la sédition pourraient être invoquées en dehors des stades si apparaissent des drapeaux du Nord. Quand ils avaient défilé ensemble lors des cérémonies d'ouverture à Sydney en 2000, Athènes en 2004 et Turin en 2006, Nord et Sud-Coréens marchaient derrière le drapeau de la Corée unifiée. Mais si elles font de même le 9 février, cela signifie que le drapeau sud-coréen sera totalement absent de Jeux que Séoul a pourtant organisés…


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info