Pour le bras droit de Trump, le général Lee, icône des Confédérés, était "un homme honorable"

Publié le 31 octobre 2017 à 21h43
Pour le bras droit de Trump, le général Lee, icône des Confédérés, était "un homme honorable"
Source : AFP

POLÉMIQUE - John Kelly, le chef de cabinet de la Maison blanche, l'un des bras droits de Donald Trump, a qualifié le général Robert Lee, qui avait dirigé l'armée sudiste durant la guerre de Sécession "d'homme honorable". Il a également estimé que cette guerre avait éclaté car les Etats esclavagistes et abolitionnistes avaient été incapables de faire des compromis.

"Robert Lee était un homme honorable. C'est un homme qui a abandonné son pays pour se battre pour son Etat, ce qui il y a 150 ans était plus important que le pays". En voulant rendre hommage à l'icône des confédérés sudistes, John Kelly, le bras droit de Trump risque de rouvrir certaines plaies très récentes. Lors d'une interview sur la chaîne conservatrice Fox News ce lundi soir, le chef de Cabinet de la Maison blanche a tenu des propos élogieux sur l'une des figures les plus clivantes de l'histoire américaine. 

Interrogé sur le retrait des statues des généraux sudistes de la guerre de Sécession, accusées d'honorer le passé raciste du pays, ce très proche collaborateur du président américain a clairement indiqué sa position. John Kelly, lui-même ancien général à la retraite, a ajouté que c'était "l'incapacité à faire des compromis qui avait mené à la Guerre civile". Des propos qui ont immédiatement suscité la polémique auprès de nombreux commentateurs, rappelant qu'aucun compromis ne pouvait être trouvé sur l'esclavage.

Beaucoup d'Américains demandent le démantèlement des statues du général Lee

Un rassemblement d'extrême-droite avait eu lieu en août dernier à Charlottesville, en Virginie, où des suprémacistes blancs avaient explicitement affiché des slogans racistes. Plusieurs incidents violents avaient éclaté et une personne avait été tuée lorsqu'un de ces militants avaient foncé avec une voiture dans la foule. Dans les jours qui avaient suivi, de nombreux manifestants s'étaient attaqués aux statues des généraux confédérés, qui selon eux, glorifiaient le passé esclavagiste des Etats-Unis. Donald Trump avait regretté que ces statues soient retirées.

La propre fille de Martin Luther King, Bernice King, a  estimé qu'il était "irresponsable et dangereux" d'honorer la mémoire de cet homme, à une époque où les suprémacistes blancs se sentaient revigorés. 

Robert Lee, l'icône des suprémacistes blancs

Robert Lee est l'une des figures militaires les plus importantes de l'histoire des Etats-Unis. Ce général réputé brillant tacticien a mené pendant la Guerre de Sécession l'armée sudiste, jusqu'à sa capitulation devant l'armée unioniste en 1865. Malgré ses nombreuses victoires, il entreprit parfois des attaques suicidaires, n'hésitant pas à sacrifier la vie de milliers de ses hommes.

Une statue du général Lee bâchée à CharlottesvilleSource : Sujet JT LCI
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A une époque où les Etats-Unis n'étaient encore qu'une mosaïque d'Etats et pas encore une nation, Robert Lee avait d'abord hésité devant l'offre d'Abraham Lincoln de prendre la tête de l'armée de l'Union. Il avait finalement suivi la position de son Etat natal, la Virginie, qui venait de faire sécession.

Malgré son charisme et son génie militaire, Robert Lee était également pro-esclavagiste. Il en avait lui-même possédés et s'était opposé après la guerre aux propositions de loi visant à donner le droit de vote aux esclaves libérés. Entre célébration d'un roman national militariste et réelle adhésion aux idées suprémacistes, le général Lee est en tout cas un symbole qui gêne de plus en plus.


La rédaction de TF1info

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