José Manuel Barroso chez Goldman Sachs, le recrutement qui passe mal

Publié le 9 juillet 2016 à 15h20
José Manuel Barroso chez Goldman Sachs, le recrutement qui passe mal

CONSEIL – La banque d'affaires américaine s'offre les services de l'ancien président de la Commission européenne, pour l'aider à gérer le Brexit. Une annonce très critiquée en France.

Après l'Europe la banque. Goldman Sachs a annoncé vendredi avoir engagé le président portugais de la Commission européenne de 2004 à 2014 pour la conseiller, au moment où le secteur financier est secoué par les craintes autour du Brexit.

Les futures fonctions de José Manuel Barroso : président non-exécutif de Goldman Sachs International, branche internationale du groupe américain basée à Londres, mais aussi conseiller de Goldman Sachs.

Aider Goldman Sachs à gérer le Brexit

En résumé, le Portugais a été recruté par la banque d'affaires pour l'aider à gérer les conséquences de la sortie annoncée du Royaume-Uni de l'Union européenne, après le référendum du 23 juin dernier.

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"José Manuel va apporter une analyse et une expérience immense à Goldman Sachs, et notamment une profonde compréhension de l'Europe. Nous sommes impatients de travailler avec lui alors que nous continuons à aider nos clients à évoluer au sein d'un contexte économique et de marché incertain et délicat", ont déclaré Michael Sherwood et Richard Gnodde, codirecteurs généraux de Goldman Sachs International via un communiqué de la banque.

Une nomination qui choque

Premier ministre du Portugal de 2002 à 2004, José Manuel Barroso a occupé la présidence de la Commission européenne de 2004 à 2014, période durant laquelle l'Europe et le monde ont été secoués par la grave crise financière de 2008. Une nomination qui peut apparaître choquante aux yeux de certains observateurs, Goldman Sachs étant l’une des banques les plus impliquées dans la crise des subprimes, qui a débouché sur la crise financière de 2008. Puis dans la crise grecque, ayant aidé le pays à dissimuler l’étendue de son déficit avant de spéculer, en 2009-2010, contre la dette grecque, dont elle connaissait, évidemment, l’insoutenabilité.

Peu de temps après l'annonce de cette nomination, les réactions politiques n'ont pas tardé à pleuvoir. A commencer par celle du secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur Matthias Fekl, qui a brocardé le "représentant indécent d'une vieille Europe". "Nuire impunément, détruire éhontément, s'enrichir effrontément", a renchéri l'ancienne ministre Christiane Taubira.

Barroso, le "fossoyeur de l'Europe"

Les écologistes, eux aussi, fulminent. "Barroso, fossoyeur de l'Europe", attaque Yannick Jadot ; "Que Barroso devienne salarié de Goldman Sachs à Londres, c'est plutôt un progrès, ça met fin à des années de travail au noir", ironise Pascal Durand. Enfin, Marine Le Pen n'a pas manqué de s'en prendre à l'Union européenne, qui "ne sert pas les peuples mais la grande finance".

La décision des Britanniques de quitter l'UE, prise lors du référendum du 23 juin, a provoqué un accès de panique sur les marchés, les investisseurs redoutant l'incertitude qui en découle et les conséquences du Brexit sur l'économie. Les grandes banques américaines, qui ont d'importantes activités dans le centre financier de Londres, s'inquiètent des conséquences de cette sortie britannique pour leur accès au marché unique européen.

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La rédaction de TF1info

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