L'administration Trump multiplie les exécutions malgré sa défaite, du jamais vu en plus de 130 ans

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Publié le 24 novembre 2020 à 1h41, mis à jour le 24 novembre 2020 à 1h46
L'administration Trump multiplie les exécutions malgré sa défaite, du jamais vu en plus de 130 ans
Source : Lucile Malandain / AFP

ÉTATS-UNIS - Orlando Hall, un Afro-Américain de 49 ans condamné en 1995 à la peine de mort, a été exécuté jeudi 19 novembre. En dépit d'une vieille tradition américaine selon laquelle cette pratique est mise entre parenthèses avant l'entrée en fonction d'un nouveau président.

C'est une tradition qui, depuis 1889, est respectée aux États-Unis : un président sortant sursoit aux exécutions en attendant que son successeur prête serment. C'était sans compter Donald Trump qui, aussi "lame duck" soit-il, a décidé de bafouer les règles coutumières. Orlando Hall, un condamné, a en effet été exécuté jeudi sur ordre de son administration.

Orlando Hall a été exécuté d'une injection de pentobarbital dans une prison de l'État de l'Indiana, a annoncé le département de la Justice. Cet Afro-Américain de 49 ans a été condamné en 1995 à la peine de mort pour avoir participé à l'enlèvement, au viol et au meurtre d'une adolescente de 16 ans, Lisa Rene, qu'il avait battue et enterrée vivante, avec des complices, dans le cadre d'un règlement de comptes. 

Sept exécutions fédérales depuis juillet, contre trois au cours des 45 dernières années

Un crime odieux a considéré la Cour suprême, saisie d'un ultime recours. Ce dernier a été balayé par les six juges conservateurs qui composent cette instance, dont la nouvelle juge Amy Coney Barnett, catapultée in extremis en octobre par Donald Trump. Les trois juges démocrates, eux, rongent leur frein. Et ne peuvent que se désoler de voir l'administration profiter de ses dernières semaines au pouvoir pour bousculer l'ordre établi.

Le département de la Justice a en effet prévu deux autres exécutions dans l'intervalle entre l'élection présidentielle et la prestation de serment en janvier. L'exécution de Lisa Montgomery, qui serait la première femme exécutée par le gouvernement fédéral en 70 ans, prévue initialement le 8 décembre a été reportée au 31 décembre car ses avocats ont contracté le Covid-19. Les États-Unis prévoient aussi d'exécuter Brandon Bernard le 10 décembre.

Trois exécutions ordonnées avant une passation de pouvoir : les États-Unis n'avaient jamais connu cela. D'autant plus qu'elles viennent s'ajouter à une liste déjà longue en la matière : alors que les États américains ont quasiment tous renoncé à appliquer la peine capitale depuis le début de la pandémie, le gouvernement de Donald Trump a au contraire procédé à un nombre inégalé d'exécutions. À savoir huit depuis juillet, contre trois au cours des 45 dernières années. Comme si le camp Trump, ayant eu vent des intentions de Joe Biden, avait décidé d'accélérer le pas. Soulignant le risque d'erreurs dans l'application de la peine de mort, le démocrate a promis de travailler avec le Congrès pour faire adopter une loi l'abolissant au niveau fédéral.


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