L'arrestation d'un diplomate ukrainien en Russie ajoute de l'huile sur le feu à une situation déjà très tendue

Publié le 17 avril 2021 à 17h13
Un soldat ukrainien patrouille le long d'une tranchée à Schastya, dans la région de Lougansk, près de la ligne de front avec des séparatistes soutenus par la Russie, le 16 avril 2021.
Un soldat ukrainien patrouille le long d'une tranchée à Schastya, dans la région de Lougansk, près de la ligne de front avec des séparatistes soutenus par la Russie, le 16 avril 2021. - Source : STR / AFP

TENSIONS - L'arrestation d'un diplomate ukrainien par les services de sécurité russes, annoncée ce samedi, tend encore une situation prête à dégénérer. Depuis plusieurs semaines, les deux pays sont à couteaux tirés et suscitent les inquiétudes de l'Otan.

Entre la Russie et l'Ukraine, la tension monte encore d'un cran. Les services de sécurité russes (FSB) ont annoncé ce samedi avoir arrêté un diplomate ukrainien. Selon le FSB, Alexandre  Sossoniouk, un consul du consulat général d'Ukraine à Saint-Pétersbourg, a été pris "la main dans le sac" lors d'une rencontre avec un citoyen russe, alors qu'il tentait d'obtenir des informations "secrètes". "Une telle activité est incompatible avec le statut diplomatique et d'une nature clairement hostile à la Russie", a déclaré le FSB, ajoutant que "des mesures" seront prises à son encontre, "en conformité avec le droit international". De son côté, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a dénoncé une "provocation" des services de sécurité russes visant à "déstabiliser" l'Ukraine, sur fond de hausse des tensions entre les deux pays ces dernières semaines.

L'inquiétude des alliés de l'Otan

Vendredi, les alliés de l'Otan ont exprimé leur "inquiétude" à propos de manœuvres maritimes autour de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou. Ils ont exigé que la Russie garantisse "le libre accès" aux ports ukrainiens de la mer d'Azov, d'une importance cruciale pour l'économie ukrainienne.

Lors d'une visioconférence, Emmanuel Macron et Angela Merkel, tous deux médiateurs sur le dossier, ainsi que le président ukrainien Volodymyr Zelensky ont d'autre part partagé "leurs préoccupations quant à l'augmentation (des effectifs) des troupes russes à la frontière avec l'Ukraine" et ont appelé à un retrait de "ces renforts afin de parvenir à une désescalade". Volodymyr Zelensky a, lui, appelé à un sommet avec le président russe Vladimir Poutine, Emmanuel Macron et la chancelière pour tenter d'apaiser les tensions avec Moscou. "J'ai envie qu'on y participe tous les quatre" pour discuter de "la situation sécuritaire dans l'est de l'Ukraine" et de l'arrêt de "l'occupation de nos territoires".

Kiev craint une invasion, Moscou assure ne menacer personne

La Russie et l'Ukraine sont à couteaux tirés depuis l'arrivée au pouvoir de pro-occidentaux à Kiev en 2014, suivi par l'annexion de la Crimée par Moscou et une guerre entre les forces de Kiev et les séparatistes prorusses dans l'Est, qui a fait plus de 13.000 morts. Après des mois de relative accalmie, les violences ont considérablement augmenté depuis le début de l'année, tandis que la Russie a massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière pour des "exercices militaires".

Kiev dit craindre une invasion russe et accuse le Kremlin de chercher, via les séparatistes, à provoquer un casus belli qui justifierait une telle intervention militaire. Les rebelles prorusses ont fait état d'au moins vingt morts dans leurs rangs depuis janvier, tandis que Kiev rapporte une trentaine de ses soldats tués sur le front depuis le début de l'année, contre 50 pour l'ensemble de 2020. "Le plus grand nombre de victimes est causé par les tireurs d'élite", explique à l'AFP Vladyslav, un soldat ukrainien de 28 ans. Face à ce qu'il considère comme être une menace, le gouvernement ukrainien réclame la protection de l'Otan. La Russie, elle, a assuré qu'elle ne "menaçait personne" tout en accusant Kiev de "provocations", sur fond de tensions exacerbées avec les États-Unis.


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info