RECYCLAGE - Des journalistes danois ont découvert que l'enseigne brûlait des vêtements avec les étiquettes. Une révélation qui met à mal l'image de "mode durable" que cherche à vendre H&M.
Passés de mode, invendus même pendant les soldes... Que deviennent ces vêtements de l'enseigne H&M ? Pour le savoir, des journalistes danois de l'émission Opération X ont contacté des sociétés d'élimination de déchets. Résultat, chaque année, ce sont plus de douze tonnes de pantalons et autres tee-shirts qui partent en fumée. Depuis 2013, le chiffre grimpe donc à 60 tonnes de vêtements détruits.
Au cours de leur enquête, ils ont ainsi découvert, entre autres produits, 30.000 pantalons de cow-boy pour enfants et de couleur bleu foncé pour les femmes, pour un total de 1580 kilos d’habits, brûlés avec les étiquettes. Prêts à être mis en rayon donc. De son côté, H&M raconte qu'"envoyer nos produits pour l'incinération est vraiment très rare", dans un communiqué, publié à la fin du mois d'octobre. "Cela n'arrive que lorsque nos produits ne satisfont pas aux règles de sécurité de l'entreprise". Comme des moisissures ou des règles de sécurité "chimique", ajoute la firme.
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Mode durable
Pourtant, les journalistes à l'origine de ces révélations n'ont rien trouvé sur les habits qu'ils ont fait tester en laboratoire. En parfait état, il n'y avait là aucune trace de produits dangereux pour la santé. Mais là encore, H&M a une explication : les tests conduits par l'enquête seraient incomplets et imprécis, les experts ayant par exemple testé la présence de bactéries comme E-coli, et non de moisissure.
En Suède, ces révélations ont semé le doute dans la société civile. En 2015, la firme avait lancé une "mode durable". Cette collection devait être réalisée uniquement avec des habits usés.