L'Irlande du Nord complique le tête-à-tête entre Joe Biden et Boris Johnson

Aurélie Loek, avec AFP
Publié le 10 juin 2021 à 12h37
L'Irlande du Nord complique le tête-à-tête entre Joe Biden et Boris Johnson
Source : JULIAN SIMMONDS / POOL / AFP

DIPLOMATIE - Alors que les deux chefs d'État se rencontrent pour la première fois en tête-à-tête, la Maison blanche a averti que tout accroc à l'accord de paix de 1998 entre l'Irlande et le Royaume-Uni pourrait compromettre la réussite d'un accord commercial avec les Etats-Unis.

Dans un contexte de regain des tensions qui agitent l'Irlande du Nord depuis le Brexit, la diplomatie américaine n'a pas hésité à se positionner sur la question. Joe Biden, fier de ses origines irlandaises, n'apprécierait pas les tentatives de Londres de revenir sur ses engagements commerciaux envers l'Union européenne pris dans le cadre du Brexit. 

Selon le quotidien britannique The Times, la plus haute diplomate américaine en poste en Grande-Bretagne, Yael Lempert, a accusé Londres d'"attiser" par son attitude les tensions en Irlande du Nord.

"L'accord doit être respecté"

"Toute mesure mettant en péril ou sapant l'accord du Vendredi Saint ne sera pas accueillie favorablement par les États-Unis", a rappelé Jack Sullivan, le conseiller américain à la sécurité nationale lors d'un briefing dans Air Force One avant que Joe Biden atterrisse au Royaume-Uni mercredi soir. 

"L'accord doit être respecté", a maintenu Jack Sullivan. L'accord dit "du Vendredi Saint de 1998", obtenu avec l'implication de l'ancien président américain Bill Clinton, avait mis un terme aux violences entre républicains (majoritairement catholiques) et unionistes (surtout protestants) qui avaient fait quelque 3 500 morts en trente ans en Irlande du Nord. 

Avant le sommet du G7, qui débute vendredi, une rencontre mercredi entre gouvernement britannique et Commission européenne n'a pas permis de résoudre les différends concernant les dispositions douanières post-Brexit spécifiques à la province britannique qui fragilisent la paix obtenue en 1998 et donnent lieu à des violences. À la place, les deux parties se sont accusées de mauvaise volonté et l'UE a averti qu'elle réagirait fermement en cas de mesure unilatérale de Londres.

De son côté, la Maison Blanche a averti le gouvernement britannique que tout accroc à l'accord de paix pourrait compromettre la réussite d'un accord commercial entre les États-Unis et le Royaume-Uni, fortement convoité par Boris Johnson. Les deux dirigeants doivent signer une nouvelle "Charte de l'Atlantique" conçue sur le modèle de la Charte signée par Winston Churchill et Franklin D. Roosevelt il y a 80 ans, pour réaffirmer les "valeurs" partagées et prendre en compte les nouveaux défis comme les cyberattaques ou la crise climatique.


Aurélie Loek, avec AFP

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