La belle histoire du jour : deux millions de dollars récoltés pour lutter contre le travail forcé au Pakistan

Publié le 22 août 2015 à 19h28
La belle histoire du jour : deux millions de dollars récoltés pour lutter contre le travail forcé au Pakistan

GENEROSITE - Une photo postée sur le compte Facebook Humans of New York a permis d’attirer l’attention sur le sort de millions de Pakistanais, forcés à travailler pour rembourser des dettes qui ne s’effacent jamais. Et de récolter deux millions de dollars de dons pour lutter contre ce fléau.

C’est un simple cliché qui a déclenché un formidable élan de générosité. Publiée il y a une semaine sur Facebook, la photo de la fondatrice d’une association luttant contre le travail forcé au Pakistan a touché des dizaines de milliers d’internautes et permis de récolter plus de 2 millions de dollars. L’image fait partie d’une série de photos prises au Pakistan, mises en ligne sur la page de Humans of New York , un compte lancé par le photographe Brandon Stanton pour rendre compte de la vie des New Yorkais. On y voit Syeda Ghulam Fatima poser debout, vêtue d’un long voile jaune, au milieu de tas et de murs de briques rouges.

I want to conclude the Pakistan series by spotlighting a very special change agent who is working to eradicate one of...

Posted by Humans of New York on  samedi 15 août 2015

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Le portrait de cette femme qui a consacré sa vie à lutter contre le travail forcé via la petite structure qu’elle a créée à Lahore, le Bonded labour liberation front, est accompagné de photos et de témoignages de plusieurs victimes, s’échinant dans des usines de briques au Pakistan, pour rembourser des dettes qu’ils n’ont aucun espoir de voir disparaître. "C’est comme être dans du sable mouvant. Ils vous paient seulement 200 roupies (environ 2,65 euros) pour 1000 briques. Tout leur revient et la dette continue à grandir. Les propriétaires des fours à briques se réunissent et nous vendent entre eux. Il y a seulement 10 jours, toute ma famille a été vendue pour 2,2 millions de roupies (environ 29.230 euros)", explique notamment un homme du Lahore.

Situations désespérées

Les propriétaires de ces sociétés opéreraient en toute impunité, en dépit des lois pakistanaises sur le travail forcé. "Ce qu’il se passe c’est que de pauvres fermiers analphabètes dans des situations désespérées sont dupés et contractent de petits emprunts en échange de travail pendant quelques semaines dans les fours à briques", détaille Brandon Stanton auprès de CNN . "Quand cette période s’achève, ils y retournent et disent 'D’accord, maintenant il est temps de partir'. Et les propriétaires disent 'Non, vous avez vécu dans notre maison, vous avez mangé notre nourriture. Maintenant vous nous devez deux fois plus, retournez au travail.'"

Selon l’ Organisation internationale du travail , des millions de Pakistanais les plus pauvres travaillent pour très peu ou pas d’argent afin de rembourser des dettes envers leur employeur. L’institut pakistanais de l’éducation et de la recherche sur le travail estime à environ 10-12 millions le nombre de travailleurs forcés au Pakistan, sur une population de 191 millions. La photo aura donc réussi le pari d’attirer l’attention sur ce fléau. Et permis à l'association de Fatima de retrouver des moyens pour lutter contre. "Avant cet appel aux dons, Fatima avait épuisé ses ressources financières dans la lutte contre le travail forcé au point qu’elle craignait de ne pouvoir payer ses propres frais médicaux", indique un autre post sur Facebook. Ca n’est désormais plus le cas grâce à la générosité de plus de 75.000 personnes, et les 2,3 millions de dollars récoltés sur Indiegogo en seulement sept jours.

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La rédaction de TF1info

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