IRAK - 34 femmes et enfants ont réussi à fuir l'Etat Islamique après huit mois de cauchemar. Les retrouvailles bouleversantes avec leurs proches et le groupe d'hommes qui a organisé leur évasion ont été immortalisées dans un documentaire de Channel 4.
Huit mois qu'ils attendent dans l'angoisse, la peur, la douleur. Huit mois et puis soudain, au loin, des silhouettes. Celles de leurs femmes, leurs mères, leurs enfants qui, après huit mois aux mains de Daech, ont réussi à fuir. Des images bouleversantes de retrouvailles entre proches et fugitives captées par les caméras de Channel 4.
Le reportage diffusé par la chaîne britannique mercredi soir, intitulé "Escape ISIS" (fuir Daech), a suivi le groupe armé secret d'hommes qui a mené cette incroyable opération de sauvetage. "Je n'ai pas dormi depuis deux jours", explique Fayzal qui scrute inlassablement les collines en espérant voir apparaître sa mère de 64 ans. Elle fait partie des 3000 femmes et enfants yézidis enlevés par le groupe islamiste.
Un téléphone caché dans une couche
C'était au mois d'août 2014 près des monts Sinjar, à la frontière nord de l'Irak. Une zone où vit cette minorité kurde d'Irak attaquée par le groupe islamiste : des centaines de personnes tuées et un des plus grands enlèvements de femmes jamais perpétrés. Elles ont été emmenées dans le territoire contrôlé de Daech où selon plusieurs spécialistes, elles vivent comme des esclaves, violées, battues, torturées.
L'opération de sauvetage, organisée par un groupe secret d'hommes au péril de leur vie, visait à libérer 24 femmes et enfants. Ils seront finalement 34. Un téléphone caché dans la couche d'un bébé a permis aux femmes captives d'entrer contact avec eux, de fixer le jour de l'évasion et le lieu où ils se retrouveront. Le reportage ne dit pas de quelle manière elles ont réussi à échapper à la vigilance de leurs ravisseurs, les sauveteurs espérant mener d'autres opérations. Durant plus de deux jours, le contact a été coupé entre le réseau des sauveteurs et les femmes. Mais après 48 heures de marche, et huit mois de cauchemar, elles sont apparues avec leurs enfants, épuisées, en larmes, mais libres.