La Hongrie ferme sa frontière, le désespoir des migrants

Publié le 15 septembre 2015 à 7h43
La Hongrie ferme sa frontière, le désespoir des migrants

CRISE - La Hongrie a fermé lundi le principal point d'entrée de sa frontière avec la Serbie, au désespoir de migrants en larmes.

C'est un mur de barbelés de 3 mètres de haut survolé par des hélicoptères et surveillé par des militaires à pieds où des policiers à chevaux. A Röszke, le principal point d'entrée de la frontière hongroise avec la Serbie vers l'Eldorado de l'Union européenne a été fermé, au désespoir de migrants en pleurs fuyant les conflits en Syrie, Irak ou Afghanistan.

Casques et matraques attachés à la ceinture, vêtus d'uniformes bleus, certains policiers veillent quand d'autres tendent des fils de fer en travers de la voie. Depuis la mise en place par Budapest d'une clôture de barbelés sur les 175 km de la frontière serbo-hongroise, le passage par la voie ferrée de Röszke, large d'une quarantaine de mètres, était devenu le seul point de transit de la quasi-totalité des migrants pénétrant en Hongrie. La frontière est désormais étanche et la voie ferrée bloquée à l'aide d'un wagon auquel on avait attaché un large cadre métallique couvert de barbelés.

Echec des Etats membres

"On avait entendu que les Hongrois voulaient fermer leur frontière mais on nous disait que ça allait se passer mardi", expliquait à l'AFP Hassan, un Syrien d'une trentaine d'années. Au même moment, les 28 Etats membres de l'UE échouaient à dégager un consensus sur la répartition des réfugiés. Réunis en urgence à Bruxelles, ils ne sont pas parvenus à un accord unanime sur la répartition contraignante de 120.000 réfugiés, réclamée la semaine dernière par la Commission européenne pour faire face à la pire crise migratoire en Europe depuis 1945.

Un échec quelques heures après seulement le rétablissement des contrôles à leurs frontières par l'Allemagne et l'Autriche, une suspension de facto du principe de libre circulation garanti par Schengen en Europe. Certes "une grande majorité d'Etats se sont engagés sur le principe d'une relocalisation (des 120.000 réfugiés), mais tout le monde n'est pas pour l'instant à bord", a reconnu le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn, qui a présidé un conseil extraordinaire des ministres de l'Intérieur de l'UE. "La discussion doit se poursuivre", a estimé le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, soulignant qu'"un certain nombre de pays ne veulent pas adhérer à ce processus de solidarité". Citant notamment en exemple "les pays du groupe de Visegrad" dont la Hongrie fait partie.

À LIRE AUSSI
>> Les images de la honte : voici comment la police hongroise distribue la nourriture aux réfugiés
>> Hongrie : une journalistes fait des croche-pieds à des réfugiés fuyant la police
>> Migrants bloqués en Hongrie : chaos total à la gare de Budapest
 


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info