La mère de l'otage américain Steven Sotloff avait imploré le chef de l'EI

par Maud VALLEREAU
Publié le 3 septembre 2014 à 11h20
La mère de l'otage américain Steven Sotloff avait imploré le chef de l'EI

VIDEO - Une semaine avant sa mort, Shirley Sotloff avait envoyé un message désespéré au "calife" de l'Etat islamique qui retenait son fils en otage. Mais celui qui avait juré de tuer le journaliste si les Etats-Unis ne cessaient pas leurs frappes en Irak, a mis ses menaces à exécution.

"Je vous adresse un message à vous, Abou Bakr al-Baghdadi al-Quraishi al-Hussaini, le calife de l'État islamique. Je suis Shirley Sotloff. Mon fils Steven est entre vos mains." Dans une vidéo poignante publiée par le New York Times la semaine dernière, la mère du journaliste américain alors menacé d'exécution par les djihadistes de l'Etat islamique (EI) implorait leur chef de l'épargner.

Steven Sotloff était apparu le 19 août dernier dans l'enregistrement montrant  la décapitation de l'otage James Foley . Le reporter, agenouillé et vêtu d'une tunique orange, était désigné comme la prochaine victime si les Etats-Unis ne cessaient pas leurs bombardements contre l'EI en Irak. Une image insoutenable pour cette mère qui, jusqu'ici, avait gardé le silence total sur l'enlèvement de son enfant il y a un an et demi en Syrie.

"Je vous demande, s'il vous plaît, de libérer mon enfant"

"Vous, le calife, pouvez accorder l'amnistie. Je vous demande, s'il vous plaît, de libérer mon enfant. (…) Je demande à votre justice d'être miséricordieuse et de ne pas punir mon fils pour des choses sur lesquelles il n'a aucun contrôle, plaidait Shirley Sotloff, digne. Steven est un journaliste qui s’est rendu au Moyen-Orient pour couvrir la souffrance des musulmans aux mains des tyrans. Steven est un fils, un frère et un petit-fils loyal et généreux. Il est un homme honorable qui a toujours essayé d'aider les faibles."

Cette enseignante de Miami expliquait avoir étudié l'islam depuis le rapt de son fils, qui a travaillé notamment pour Time et Foreign Policy. L'islam enseigne que "personne ne doit être tenu responsable des péchés d'autrui. Je vous demande de prendre l’exemple du prophète Mahomet, qui a protégé les gens du Livre. (…) Je veux ce que toute mère veut : pouvoir connaître les enfants de mes enfants. Je vous supplie de m'accorder cette joie", concluait-elle à l'adresse de celui qu'elle qualifiait de "calife". Un titre autoproclamé par Abou Bakr al-Baghdadi mais que personne ne reconnaît en dehors de l'organisation terroriste. Sauf une mère qui tentait alors le tout pour le tout dans l'espoir de sauver son fils.


Maud VALLEREAU

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