Le casse-tête des nominations aux postes clés de l'UE se poursuit, le sommet suspendu jusqu'à mardi

Publié le 1 juillet 2019 à 12h43, mis à jour le 1 juillet 2019 à 14h51

Source : TF1 Info

BOURBIER - Réunis à Bruxelles depuis dimanche 30 juin en fin d'après-midi, les 28 dirigeants de l'Union européenne ne parviennent pas à s'accorder sur les nominations aux plus hauts postes européens. Après une nuit de tractations infructueuses, le sommet a été reporté à mardi matin. Emmanuel Macron a fustigé "une image pas sérieuse de l'Europe".

Les dissensions plongent le sommet dans l'impasse. Les dirigeants européens ont stoppé ce lundi les négociations pour la répartition des postes de pouvoir au sein de l'Union européenne, après une nuit de tractations sans accord et l'hypothèse d'un nouveau sommet était évoquée par de nombreuses délégations. En effet, le porte-parole du président du Conseil européen, Donald Tusk, a annoncé sur Twitter que le sommet serait suspendu jusqu'à mardi matin. 

Un accord semblait pourtant possible pour désigner le social-démocrate néerlandais Frans Timmermans à la présidence de la Commission européenne, mais les discussions achoppaient sur les deux autres fonctions : la présidence du Conseil et le chef de la diplomatie, a indiqué à l'AFP un des négociateurs. "Un échec", a constaté Emmanuel Macron à la sortie, manifestement irrité par la tournure des échanges qui ont donné "une image pas sérieuse de l'Europe" et qui montre "un club de 28 qui se réunit sans jamais se décider". 

Après un premier échec il y a une dizaine de jours, l'objectif de ce sommet est d'avoir un accord sur les quatre fonctions, ce qui inclut la présidence de la Banque centrale européenne, a-t-il précisé. Le président français, Emmanuel Macron, a exigé la désignation de deux femmes et une équilibre géographique impliquant l'attribution de l'un des postes à une personnalité de l'Est de l'Europe. "Ce sommet a été très mal préparé", a lâché un diplomate européen contrarié par des consultations insuffisantes selon lui sur la proposition qu'avait soumise aux 28 le président du Conseil, le Polonais Donald Tusk. Dimanche 30 juin, le sommet avait commencé avec trois heures de retard. Il avait été suspendu vers 23h30 pour permettre à Donald Tusk de mener des consultations bilatérales avec chacun des dirigeants.

Le PPE au cœur des négociations

À son arrivée au sommet, Angela Merkel avait annoncé s'attendre à une réunion difficile. Premier parti politique au Conseil et au Parlement européen, mais affaibli après les dernières élections européennes, le Parti populaire Européen (PPE) a vu son candidat, l'Allemand Manfred Weber, recalé lors du précédent sommet le 20 juin. Il a accepté de soutenir la nomination du candidat de la famille sociale-démocrate, le Néerlandais Frans Timmermans, à condition que sa formation obtienne les présidences du Parlement européen et du Conseil. Les sociaux-démocrates, deuxième force politique au Conseil et au Parlement, également en recul, soutiennent la revendication du PPE. Mais les libéraux réclament aussi la présidence du Conseil. Les consultations menées par Donald Tusk visent à sortir de cette impasse. 

La droite tient la clé de ces nominations. Aucune solution ne peut être avalisée sans le soutien de cette famille politique, car aucune majorité n'est possible sans les votes de son groupe au Parlement européen. La plupart des dirigeants "peuvent vivre" avec l'accord Timmermans-Weber et les discussions portent sur les autres postes, a indiqué à l'AFP un négociateur aux premières heures de la journée ce lundi. Mais, a-t-il ajouté, "c'est compliqué pour la présidence du Conseil".

Deux personnalités libérales sont citées pour le poste : la Danoise Margrethe Vestager et le Belge Charles Michel. Le PPE a avancé le nom du président roumain Klaus Iohannis. La France pourrait demander la présidence de la BCE, selon cette même source. Plusieurs candidates sont citées pour prendre le poste très convoité, dont Danièle Nouy, l'actuelle présidente du conseil de supervision au sein de la Banque centrale européenne, et l'éphémère ministre des Armées Sylvie Goulard, sous-gouverneure de la Banque de France.


La rédaction de TF1info

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